Le nombre de demandeurs d’asile traversant la frontière serait « sans précédent »

« C'est sans précédent. Nous n'avons jamais vu des chiffres pareils. […] Nous n'avons jamais vu autant de personnes à la frontière », a admis Claude Castonguay, surintendant principal de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), jeudi matin, lors d'une conférence de presse conjointe avec les services d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).

Les autorités ont profité de cette séance d'information technique pour faire un bilan des derniers chiffres concernant les demandeurs d'asile qui traversent illégalement la frontière, au chemin Roxham.

En juin, 781 personnes ont été interpellées par la GRC, mais ce nombre a rapidement grimpé. En juillet, on a presque atteint les 3000 demandeurs d'asile. La hausse s'est poursuivie ce mois-ci : plus de 3800 personnes ont franchi la frontière dans les 15 premiers jours du mois d'août pour demander asile.

Selon les estimations présentées, de 80 à 85 % des demandeurs d'asile récents sont d'origine haïtienne, mais cette proportion fluctue.

L'IRCC ne pouvait dire si des demandes avaient déjà été traitées ou acceptées. Elle s'est contentée de rappeler que l'an dernier, environ 50 % des demandes des réfugiés haïtiens avaient été refusées.

Des efforts sont déployés depuis peu par le Canada pour donner l'heure juste aux demandeurs d'asile qui voudraient entrer au Canada, croyant à tort que le processus est plus simple qu'il ne l'est réellement.

Cependant, la GRC a été incapable de confirmer si le message avait eu un quelconque impact sur l'afflux de migrants. Si M. Castonguay précise qu'on n'enregistre plus des pics de 500 passages par jour, il note cependant qu'en moyenne 250 personnes traversent toujours la frontière quotidiennement.

Deux camps ont été érigés par l'armée au poste de Saint-Bernard-de-Lacolle pour accueillir temporairement les demandeurs d'asile, qui peuvent attendre plusieurs jours sur le site, le temps que les autorités procèdent à un contrôle de sécurité.

De 1000 à 1200 d'entre eux se trouvent sur le site temporaire, et plus ou moins 300 nouvelles personnes s'y présentent chaque jour, rapporte Patrick Lefort, directeur général de la région Québec de l'ASFC. Or, le site n'est pas encore tout à fait achevé. « La très grande majorité des tentes sont installées et fonctionnelles. Il reste quelques tentes à installer, et la Défense nationale va procéder dans les prochains jours pour régler la situation », a assuré Patrick Lefort.

Il indique que 30 agents frontaliers d'ailleurs au pays ont été déployés au Québec pour accélérer le traitement des demandes.