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La nouvelle vidéo de Le Matos explore un Hong Kong inconnu du grand public

Et on peut remercier le réalisateur Jeremy Rubier et les deux kids de nous avoir organisé cette balade plus qu’improbable.

Il est toujours frappant de voir la différence entre la manière dont on appréhende une ville avec des locaux et la manière dont on le fait en se fiant seulement aux highlights recommandés par Lonely Planet – que tu auras probablement emprunté à un de tes amis, car, bien évidemment, toi, tu ne lâches pas d'argent pour ce genre de futilité. La preuve en est avec le contenu survival-post-apocalyptique -ish plutôt kick-ass que le réalisateur montréalais basé à Tokyo, Jeremy Rubier (à qui l'on doit aussi des perles comme The Interview , 3rd Culture Kids , Skater & Thieves), a capturé dans les lieux les plus insolites, crasseux et inaccessibles de Hong Kong. Grâce à deux kids en manque de sensations fortes qu'il croise au détour d'un terrain vague et qu'il suit, Rubier nous régale d'une vidéo qu'il sert sur un plateau d'argent au duo électro-synthwave montréalais de Fantôme Records, Le Matos, pour accompagner leur piste La mer des possibilités.

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« Le mois de novembre dernier, j'étais à Hong Kong en train de shooter pour une pub avec mon équipe lorsque nous sommes tombés sur Keistan et Isaac, deux ados qui escaladaient des bâtiments désaffectés, explique Rubier. J'ai trouvé qu'ils étaient cool, donc, comme nous avions terminé notre journée de travail et que nous avions tout notre matériel avec nous, nous les avons suivis. » Cette session d'exploration urbaine, ou urbex, complètement improvisée lui permet donc d'immortaliser de nombreux endroits abandonnés, effrayants, voire dangereux, et de se gaver de points de vue uniques sur une Hong Kong vidée de sa population. Chose complètement improbable quand on sait qu'elle est l'une des aires urbaines les plus densément peuplées de la planète.

Moins d'une journée de tournage, un budget un peu étriqué, mais surtout de la motivation et de l'ouverture d'esprit : la spontanéité paye et devient alors une plus-value indéniable pour cette composition DIY généreuse, bien balancée et super dynamique. Grosso modo, il offre au duo (et à nous par la même occasion) un bonbon pour les yeux, acidulé juste comme il le faut. « Alors que j'étais en train de travailler sur cette vidéo, j'avais des tracks de Le Matos en tête. Je les ai donc contactés pour leur proposer de collaborer, et ils étaient super contents », dit-il.

Certes, la première fois que l'on a eu la chance d'entendre La mer des possibilités, c'était à la sortie de leur album Join Us. Quatre années plus tard, la piste prend une saveur différente alors qu'elle est soutenue par cette vidéo aux accents asiatiques. Cette occasion pas dégueu du tout nous permet de redécouvrir cette chanson, mais elle permet également à Rubier d'avoir accès à un processus créatif jusqu'alors impénétrable. « C'est la première fois que nous collaborons avec quelqu'un qui n'est pas de notre entourage », confie Jean-Philippe Bernier qui, avec Jean-Nicolas Leupi, forme Le Matos. « Nous travaillons tous les deux dans l'industrie cinématographique et nous avons généralement notre mot à dire sur l'ensemble du processus. Mais pour cette vidéo, nous avons trouvé que Jeremy avait une très bonne vision, de très bonnes idées, et nous avons vraiment aimé son enthousiasme », conclut-il.

Une chose est certaine, la connexion entre les différents artistes s'est plutôt bien passée. La petite pépite qui en résulte parle d'elle-même et on a même hâte de voir leur prochaine copinerie. En attendant, on vous fait profiter de la première de cette collaboration. Bon lundi.