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Justin Trudeau accueille favorablement l’enquête sur les allégations d’ingérence

Et la ministre Jody Wilson-Raybould, sur qui le Cabinet du premier ministre aurait fait pression à propos de l’affaire SNC-Lavalin, démissionne.
Justin Trudeau accueille favorablement l’enquête sur les allégations d’ingérence
L'ex-procureure générale du Canada Jody Wilson Raybould aux côtés du premier ministre Justin Trudeau. Photo par Sean Kilpatrick/La Presse canadienne 

L'article original a été publié sur VICE Canada.

La tourmente dans laquelle le gouvernement fédéral est actuellement plongé a débuté la semaine dernière quand le Globe and Mail a rapporté que le Cabinet du premier ministre aurait fait pression sur l’ex-procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould, pour qu’elle favorise un accord de poursuite suspendue avec SNC-Lavalin, évitant ainsi à la compagnie un procès criminel.

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SNC-Lavalin est accusée de corruption et de fraude relativement à des contrats obtenus en Libye. Si elle était reconnue coupable à l’issue d’un procès criminel, elle ne serait plus autorisée à participer aux appels d’offres du gouvernement fédéral pendant dix ans. La compagnie a déjà été exclue des projets financés par la Banque mondiale, en raison d’allégations de corruption au Bangladesh.

Le Commissariat fédéral aux conflits d'intérêts et à l'éthique a lancé une enquête officielle pour faire la lumière sur ces allégations. On ne connaît pas pour l’instant l’échéance de cette enquête. Le premier ministre Justin Trudeau, qui a rejeté les allégations, dit accueillir favorablement cette enquête.

« Nous n’avons à aucun moment ordonné au procureur général, actuel ou antérieur, de prendre quelque décision que ce soit relativement à cette affaire, a-t-il déclaré. Je pense qu’il est extrêmement important que les Canadiens puissent continuer à avoir confiance en notre système de justice. »

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Justin Trudeau s’adressant à des partisans à Burnaby dimanche dernier. Photo : Darryl Dyck, The Canadian Press

Pressé de questions par les journalistes à Vancouver, Justin Trudeau a tenté d’expliquer pourquoi Jody Wilson-Raybould n’avait pas nié publiquement avoir subi des pressions de la part du Cabinet du premier ministre.

« J’ai rencontré la ministre Wilson-Raybould à quelques reprises déjà depuis que je suis arrivé en Colombie-Britannique hier, a-t-il dit. Elle a confirmé qu’elle et moi avions bien eu une conversation l’automne dernier dans laquelle je lui avais directement dit que toutes les affaires impliquant la directrice des poursuites pénales ne regardaient qu’elle. Je respecte sa décision d’invoquer le secret professionnel et de ne pas commenter les articles des médias, et j’ai aussi souligné que nous étions tenus de respecter la confidentialité des délibérations du Cabinet. »

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« Sa présence dans le Cabinet parle d’elle-même », avait-il ajouté.

Ce mardi, Jody Wilson-Raybould a remis sa démission. « C’est avec le cœur lourd que je vous écris aujourd’hui pour remettre ma démission du poste de ministre des Anciens Combattants et ministre associée à la Défense nationale », lit-on dans son message adressé au premier ministre.

« Je suis consciente que beaucoup de Canadiens souhaitent m’entendre sur des questions soulevées dans les médias depuis une semaine », poursuit-elle, ajoutant avoir fait appel à l’ex-juge de la Cour suprême Thomas Cromwell pour avoir des conseils juridiques à propos de qu’elle a le droit de révéler.

Elle n’a pas donné la raison de sa démission.

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Le mois dernier, Jody Wilson-Raybould avait perdu son prestigieux poste de ministre de la Justice et été nommée ministre des Anciens Combattants, ce que beaucoup ont vu comme une rétrogradation. Le Globe and Mail a laissé entendre dans son article que cette décision avait été la conséquence de son refus de céder aux pressions du Cabinet du premier ministre relativement à l’affaire SNC-Lavalin.

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