Musique

Pour Bad Dylan, pas besoin de croire en l’astrologie pour s’en inspirer

Une chanson, un signe astrologique.
Pour Bad Dylan, pas besoin de croire en l’astrologie pour s’en inspirer
Photo fournie par Bad Dylan

Le band instrumental Bad Dylan ne se donne pas trop de limites quand vient le temps de stimuler sa créativité. Formé en 2015 par Renaud Payant-Hébert alias T-Spoon (basse et synthé), rejoint par Philippe Bilodeau alias Dr Fill (batterie) et Olivier Pépin alias Jalouse (guitare et synthé), le groupe mise depuis ses débuts sur une formule qui va puiser dans un large spectre de genres allant de la synthpop au funk, en passant par l’électro et le krautrock.

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Sur leur plus récent album, POGOGO, sorti en 2018, les membres du groupe avaient été minutieux, pointilleux, et n’avaient laissé passer aucun détail, à tel point qu’il se sont un peu menés à bout. Avec ce nouveau projet, qui se veut un laboratoire sans objectif précis, le band cherche à créer quelque chose de plus spontané et, surtout, collaboratif.

C’est dans l’astrologie que les gars de Bad Dylan se sont réfugiés. Depuis janvier, chaque mois, le groupe crée et met en ligne une nouvelle chanson originale inspirée du signe du zodiaque du moment. Et ils vont faire le tour du calendrier.

On a pris le temps de parler de leur démarche avec les membres Renaud et Philippe autour d’une bière froide dans le Mile End, le temps de démystifier un peu tout ça et d’établir s’ils croient vraiment à tout ce qu’on peut lire et entendre dans les pages d’horoscope des journaux populaires.

Comme un concept qui tombe un peu du ciel

« On avait l’idée de sortir une chanson par mois pis on voulait changer notre manière de fonctionner, explique Philippe. On ne voulait pas toujours avoir à repasser à travers le processus de l’album, on l’a déjà vécu. Et dans le marché québécois dans lequel on est actuellement, on sentait que c’était difficile de faire des spectacles, de sortir un album pis après de tomber dans la tournée de spectacles. Surtout que de la musique électronique instrumentale… Bref, ça fait qu’on a décidé de changer un peu notre méthode de promotion. On cherchait une manière de nous inspirer, pis on trouvait que dans le signe astrologique, il y avait quelque chose d’intéressant. En plus qu’un des membres, Olivier, sa mère, c’est une astrologue, et il a toujours un peu baigné là-dedans », admet le capricorne, s’avouant lui-même un peu en retrait de toutes ces croyances spirituelles.

« Les nouvelles générations ne s’identifient plus vraiment aux religions plus traditionnelles, poursuit Philippe, mais ils cherchent quand même un sens à leur vie. La spiritualité a changé pour beaucoup de monde et on trouvait le canevas intéressant. Et ça installait une thématique pour chaque chanson. »

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Renaud, Balance et se situant un peu à cheval entre le côté mystique de Jalouse et le côté sceptique de Dr Fill, explique davantage avec un certain sourire en coin : « À partir de ça, on fait l’agglomération de ce qu’on sait et de ce qu’on comprend de l’astrologie. On se base un peu sur ce que la mère de Pépin nous raconte. L’idée, c’est de créer une pièce en collaboration avec un autre artiste qui s’inscrit dans la thématique du mois. Et pas nécessairement un chanteur, mais un musicien qu’on aime bien et qui fit dans le vibe. »

Tirer dans plein de directions

« Pour composer une toune par mois, on a déjà une banque de maquettes qui ont déjà été faites. On fait tout in the box à la maison. C’est principalement Renaud qui compose. On prend toujours un canevas. On fait de l’association. On lit sur le signe, on regarde les traits de personnalité pis on fait les maquettes à partir de là », raconte le batteur d’un ton pragmatique.

Renaud, d’un air un peu moqueur, ajoute : « Par exemple, le Taureau, il aime ça, se regarder, un peu. Il est sensuel, un peu créatif et narcissique. C’est un peu pour ça qu’on a choisi France Basilic de Valaire pour la collabo sur Hier demain. C’est un excellent ami, c’est une joke, mais il est comme tout le temps en chest ou l’été il est en camisole. On trouvait que c’était parfait. »

Pour le troisième signe astrologique de l’année, le Bélier, le signe de l’hyperactif qui cherche souvent à se projeter dans le futur, Bad Dylan y est allé d’une pièce folk expérimentale un peu plus dreamy et vaporeuse. Renaud explique : « On a fait attention pour cette toune-là. On voyait que c’était une affaire plus calme, on est allé chercher une toune plus down. On va quand même dans l’univers des choses. »

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« C’est ça qui est le fun en fait », réalise Philippe, admettant pour sa part un véritable deuxième degré à tout ça. « C’est comme si on avait des points d’inspiration un peu clairs et qu’on pouvait faire une relation assez simple entre un individu pis l’émotion d’une chanson. On prend une description d’un signe astrologique, les caractéristiques émotives pis on traduit ça en musique. »

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« Je pense que c’est la première fois qu’on n’a pas à se forcer. Nos affaires vont tellement dans toutes sortes de directions, mais là, ça devient comme une trame narrative qui fait du sens, souligne Renaud. Ça fait qu’on peut se permettre d’aller à gauche et à droite, parce que les signes sont tous différents. »

Le groupe compte remplir son mandat de faire le tour du calendrier, et peut-être se rendre encore plus loin. À savoir si ces morceaux vont mener à un album, ils se laissent guider par la création. Il suffit que tout se place et fasse sens. En tout cas, ce sont les étoiles qui vont (possiblement) décider de tout ça.

Bad Dylan continue de sortir une nouvelle chanson pour chacun des signes astrologiques. On peut surveiller les sorties sur les réseaux sociaux.