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On s’habitue trop rapidement au climat extrême et c’est un problème

Ça pourrait amener les gens à sous-estimer les changements climatiques.
On s’habitue trop rapidement au climat extrême et c’est un problème
Photo par Nadine Shaabana via Unsplash

On pourrait s’acclimater à des conditions météorologiques extrêmes en deux ans seulement, selon une étude de la National Academy of Sciences des États-Unis rapportée par le New York Times. Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé près de 2 milliards de publications sur les réseaux sociaux aux États-Unis, qui commentaient les conditions météo entre 2014 et 2016.

Ils ont constaté que, lorsque les gens expérimentent des températures extrêmes chaudes ou froides auxquelles ils ne sont pas habitués, ils publient un grand nombre de commentaires sur les réseaux sociaux. Mais s’ils vivent dans un endroit qui connaît ces températures extrêmes depuis quelques années déjà, les gens arrêtent de les commenter. La météo extrême n’est plus un sujet digne de publication. L’étude conclut qu’il suffit de deux à huit ans aux habitants d’une région donnée pour ne plus s’en étonner.

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« On a été surpris de voir que ça arrive aussi rapidement », explique Frances C. Moore, l’auteure principale de l’étude, jointe par téléphone.

« Les gens se résignent aux températures extrêmes, en quelque sorte, poursuit la chercheuse, car l’étude prouve aussi que, même si les gens arrêtent de parler du sujet, ils sont toujours affectés négativement par le climat extrême. »

L’équipe de chercheurs a également étudié les mots que le public utilise sur les réseaux sociaux lorsqu’ils parlent de toutes sortes de sujets, autres que la météo. Ils ont classé les mots « positifs » ou « négatifs », et ont remarqué que les personnes habitant dans des régions où il fait très chaud ou très froid utilisent plus de mots négatifs que les autres.

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« Cela montre bien que les gens ne s’adaptent pas aux climats extrêmes, mais qu’ils apprennent seulement à accepter la situation », explique Frances C. Moore.

Cette tendance à trouver rapidement normales des conditions météorologiques extrêmes pourrait amener la population à sous-estimer l’ampleur de l’urgence climatique. Selon la chercheuse, « l’étude montre bien qu’il y a un risque de normaliser l’effet des changements climatiques. Ça enlève le sentiment d’urgence dont on pourrait avoir besoin pour motiver les actions contre les changements climatiques, et ça pourrait limiter la volonté de la population de soutenir la lutte contre le réchauffement de la planète. »

Marie Boule est sur Twitter.