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Justin Trudeau rejette les appels à sa démission en raison de l’affaire SNC-Lavalin

Le premier ministre est en « total désaccord » avec l’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould, selon qui il y a eu des tentatives répétées d’ingérence politique.
Justin Trudeau rejette les appels à sa démission en raison de l’affaire SNC-Lavalin
Photo : Ryan Remiorz, La Presse canadienne

L’article original a été publié sur VICE Canada.

Après le témoignage explosif de l’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould au sujet des allégations d’ingérence politique dans l’affaire SNC-Lavalin, Justin Trudeau s’est dit en « total désaccord » avec cette version. Il affirme que son cabinet a toujours agi de façon appropriée et professionnelle.

Le premier ministre a ajouté qu’il était ravi qu’elle ait eu l’occasion de parler ouvertement devant le Comité permanent de la justice, mais que « la décision concernant SNC-Lavalin a toujours été celle de Mme Wilson-Raybould, et d’elle seulement ». Pour lui, c’est maintenant le travail du commissaire à l’éthique de déterminer si une limite a été franchie.

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Plutôt dans la journée, Jody Wilson-Raybould a témoigné devant le Comité permanent de la justice et des droits de la personne de tentatives répétées de Justin Trudeau et son cabinet de faire pression sur elle dans l’affaire SNC-Lavalin, accusée de corruption.

Elle a parlé de pressions constantes de plusieurs membres du gouvernement afin qu’elle intervienne dans ce dossier, y compris des « menaces voilées ». Elle a décrit des rencontres en personne, des appels, des courriels et des messages textes de onze membres du cabinet du premier ministre, y compris son chef de cabinet, et ce, même après sa décision de ne pas proposer un accord de poursuite suspendue à la compagnie.

Par exemple, à une réunion devant porter sur un autre dossier, le premier ministre aurait d’entrée de jeu parlé du dossier SNC-Lavalin, parce qu’il y avait selon lui un risque que la compagnie quitte Montréal et qu’il y ait par conséquent des pertes d’emploi. Elle aurait demandé à Justin Trudeau s’il lui donnait une directive dans ce dossier, et lui aurait rappelé que ce serait inapproprié, à quoi il aurait répondu « non, non, on doit seulement trouver une solution ».

Le ministre des Finances, Bill Morneau, aurait fait pression sur elle en lui rappelant lui aussi lors d’une conversation en personne qu’il y aurait des pertes d’emplois si SNC-Lavalin n’obtenait pas un accord de poursuite suspendue.

Mathieu Bouchard, conseiller principal du premier ministre dans les dossiers concernant le Québec, lui aurait rappelé que « si, à six mois des élections, SNC annonçait qu'ils allaient déménager leur siège social à l'extérieur du Canada, ce serait mauvais ». « On peut avoir les meilleures politiques au monde, mais on a besoin d’être réélus », a-t-il ajouté selon Wilson-Raybould.

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La ministre de la Justice avait finalement refusé de demander aux procureurs de conclure un accord avec SNC-Lavalin, ce qui lui aurait permis d’éviter un procès criminel. En janvier, le premier ministre lui retirait son prestigieux poste pour lui confier plutôt celui de ministre des Anciens Combattants. Le 13 février dernier, elle démissionnait.

Après le témoignage, Andrew Scheer a déclaré en point de presse que Justin Trudeau devait démissionner et qu’une enquête policière devait être ouverte.

« Justin Trudeau ne peut tout simplement pas diriger ce grand pays maintenant que les Canadiens savent ce qu’il a fait. C’est pourquoi je demande la démission de Justin Trudeau. De plus, la GRC doit immédiatement ouvrir une enquête, si ce n’est pas déjà fait, sur les nombreux exemples d’obstruction de la justice que l’ex-ministre de la Justice a détaillés dans son témoignage. »

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, qui vient tout juste d’être élu député de la circonscription de Burnaby-Sud, a demandé une commission d’enquête publique sur ce scandale, mais n’a pas fait écho à la demande de démission immédiate des conservateurs.

Le premier ministre Justin Trudeau a rejeté l’appel à sa démission et rappelé que les élections fédérales seront l’occasion pour les Canadiens de décider qui doit diriger le pays.

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