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Les stéréotypes de genre intégrés dès l’âge de 10 ans, selon une étude

Les filles sont vulnérables. Les gars sont forts et indépendants.

L'influence des écoles, des parents, des médias et des pairs renforce ce « mythe hégémonique » auprès des enfants dès un jeune âge, si bien qu'ils sont bien intégrés à l'orée de l'adolescence.

Un groupe de chercheurs a interrogé environ 450 jeunes ados de 10 à 14 ans et leurs parents dans 15 pays de différents horizons économiques sur cinq continents. Il en ressort que, même si elles se manifestent différemment selon les contextes socioculturels, les iniquités dans les normes du genre sont répandues partout, explique-t-on dans le Journal of Adolescent Health .

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Et par « partout », on entend l'Équateur, la Bolivie, la Belgique, l'Écosse, les États-Unis, l'Afrique du Sud, le Malawi, le Kenya, la République démocratique du Congo, le Burkina Faso, le Nigéria, l'Égypte, le Vietnam, la Chine et l'Inde.

On remarque que dans tous les lieux étudiés, les gars « sont encouragés à être solides, forts et courageux, et à accomplir des prouesses hétérosexuelles. On apprend aux filles à être gentilles, polies, soumises et à accentuer leur beauté physique tout en étant modestes. » On observe également que les garçons et les filles qui osent s'écarter de la norme, que ce soit en ce qui a trait aux intérêts, aux vêtements ou à l'apparence, font face à des « sanctions », notamment des moqueries de la part de leurs pairs. Les données recueillies suggèrent que les gars tolèrent moins ces écarts de la norme que les filles.

Les iniquités de genre touchent également la liberté des ados. Les chercheurs mettent en lumière le fait que l'adolescence est synonyme de liberté et d'autonomie pour les gars, « tandis que, pour les filles, le monde rétrécit et leurs expériences deviennent plus contrôlées ».

Les garçons sont globalement perçus comme des prédateurs, tandis que les filles sont de potentielles victimes. On relève qu'en raison de leur vulnérabilité, on tend à conseiller aux filles de se tenir loin du sexe opposé, ce que les deux sexes déplorent. « Ils jouaient ensemble enfants, étaient amis et, avec la puberté, ces amitiés ne sont plus légitimes », écrivent les chercheurs.

Un problème?

En entrevue avec le Time, les chercheurs témoignent des risques associés à ces stéréotypes. On dit que protéger les jeunes filles ou encourager les jeunes hommes à faire preuve de courage, ce n'est pas mal en soi, mais qu'il peut y avoir des conséquences négatives si l'on n'apporte pas de nuances.

« Ce qui commence comme de la "protection" peut devenir l'attente que les filles répondent aux exigences des autres plutôt que de faire leurs propres choix ou prendre des risques », écrit le Time. Ou encore, « les garçons pourraient essayer d'acquérir un statut social de preneurs de risques par de mauvaises habitudes, comme se battre, prendre de la drogue ou fumer ».

Les chercheurs ne voient pas de solution unique pour mieux balancer les normes sociales de genre chez les jeunes ados. Ils notent cependant que les écoles et les parents ont un rôle à jouer : il faut encourager les adolescents à en discuter ouvertement et à critiquer et changer les mentalités au sein de leur groupe d'amis.