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Culture

Michael sparks reste aux antipodes des stéréotypes de l’EDM

Alors que le jeune producteur et DJ montréalais vient de sortir son nouvel EP, nous l’avons rencontré pour parler de sa vie depuis qu’il est célèbre.

La dernière fois que j’ai pu avoir une discussion semi-sérieuse avec Michael Sparks, c’était l’été dernier, le jour avant son set au festival ÎleSoniq. Le jeune de 22 ans, originaire de Brossard, était fébrile à l’idée de savoir qu’il se taillait une place aux côtés de certains de ses idoles comme Afrojack. Depuis, il s’est pas mal promené, jouant devant des foules de plus en plus grosses et déchaînées, de Sherbrooke à Melbourne. Il a aussi fait paraître un EP, Bussin’, dont les tracks se sont frayé un chemin jusque dans les sets de certains des DJ les plus en vue.

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Lorsqu’est venu le temps de choisir un endroit pour l’entrevue avec Sparks, je me suis pas mal creusé la tête. Où peut-on bien donner rendez-vous à quelqu’un dont le job est d’amener à l’extase des milliers de gens dans une salle bruyante et à l’énergie surmenée? Finalement, mon choix s’est imposé : un bar bien tranquille, un mercredi après-midi. J’ai donc amené Michael boire une bière au légendaire Grumpy’s pour parler de ce qui s’en vient pour lui.

Arrivé au bar, charmant comme à son habitude, il se commande une bière, pour ensuite décider de ne pas la boire. « J’aime pas vraiment l’alcool, je ne suis pas fan du goût », m’explique-t-il, ajoutant préférer le weed. « Je vais en boire, mais c’est pas trop mon thing. Sauf la vodka — Grey Goose ou Belvedere. Mais la plupart du temps, ce n’est pas moi qui la bois, c’est eux! » ricane le producteur en pointant du doigt ses deux amis, qui voyagent avec lui.

Je fais remarquer que ça ne doit pas être évident, de bosser dans un monde qui gravite essentiellement autour de l’alcool. Surtout que ses fans doivent souvent être pas mal plus soûls que lui lorsqu’ils le rencontrent. « Ça ne me dérange pas de partager ma bouteille avec certaines personnes, dit Sparks. Mais parfois il y en a qui se servent sans demander, ou qui commencent à faire des drinks pour leurs chums. Ça nous met alors dans des situations compromettantes. »

Au moment où on s’est parlé, Michael Sparks était en plein milieu d’une première tournée québécoise, qui se termine dimanche au très attendu festival Santa Teresa, à Sainte-Thérèse. Il m’avoue être étonné des réactions du public québécois à l’extérieur de Montréal. « Les gens sont malades,

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bro

. Ça devient tellement bruyant, et il y avait tellement de gens! On ne pouvait même pas aller au bar se chercher des drinks. »

Il faut dire que Sparks est un peu l’antithèse de l’image que l’on peut se faire des DJ d’EDM globe-trotteurs. Dans une scène que l’on perçoit souvent comme étant construite sur une base de remix faits à la va-vite, qui carbure à la MDMA et à la bouffe de catering, Mike est un féroce ermite de studio qui préfère le weed et s’ennuie de ses « deux œufs, deux toasts » lorsqu’il est en tournée. Pourtant, lorsqu’on écoute sa musique ou qu’on le voit sur scène, il devient très vite évident que le kid est dans son élément dans cette scène-là. Michael Sparks est, en quelque sorte, la pièce du puzzle qui manquait à l’EDM.

Cela devient encore plus apparent avec la parution de Bussin’, son EP qui mêle curieusement bien EDM et trap, sans tomber dans la facilité ou le mauvais goût. Il m’avait confié l’an passé vouloir collaborer davantage avec des rappeurs et des chanteurs. Réalisant son vœu, on y retrouve notamment Paperboii et Panther Matumona. « Je suis content de la réaction du public jusqu’à maintenant, me dit-il. Surtout que ce projet-là a marqué un changement; c’est beaucoup plus ‘moi’ ». Il me confie que son prochain projet est déjà presque terminé et qu’il n’attend que le bon moment pour le sortir.

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Le seul moment où Michael devient évasif, c’est lorsqu’il est question du futur. Contrairement à d’autres, qui n’auraient pas de réponse par souci de garder le suspense, il est flagrant que dans son cas, c’est réellement que le futur n’est pas le genre de concept auquel il s’attarde : il ne s’intéresse qu’au présent.

C’est quand même plutôt étonnant de constater qu’un kid de 22 ans de la Rive-Sud est capable de voyager partout dans le monde, de jouer devant des milliers de personnes chaque soir et d’en revenir relativement inchangé. Si sa situation a changé, Michael Sparks reste férocement attaché à son éthique de bedroom producer : « Tant que je peux faire ma musique, fumer mon weed et parcourir le monde, je suis content. »

Michael Sparks et sa gang prennent le contrôle de l’Association portugaise de Sainte-Thérèse ce dimanche, dans le cadre du festival Santa Teresa.

Billy Eff est sur internet ici et .