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Elections 2018

L’extrême droite québécoise s’invite dans la campagne électorale

La Meute et Atalante ont entamé ce qui semble être une campagne d’intimidation à quelques semaines du vote.
Capture d'écran via Facebook

Dans la dernière semaine, les groupes d’extrême droite La Meute et Atalante se sont immiscés dans la campagne électorale avec des actes mineurs de vandalisme.

Samedi dernier, la candidate du Parti libéral du Québec à Matane, Annie Fournier a trouvé des graffitis faits au pochoir devant son bureau : un du logo de La Meute (une patte de loup) et un avertissement lui signalant que « La meute vous surveille », accompagné d’une paire d’yeux de loups. D’autres bureaux de personnalités politiques matanaises ont eu droit à des graffitis semblables à leurs bureaux, dont le député du Parti libéral du Canada, Rémi Massé, et le candidat péquiste Pascal Bérubé.

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« C'est le premier geste de la sorte que je vois, par contre, j'espère que c'est le dernier que je vais voir aussi, a confié Annie Fournier à Radio-Canada. On se présente en politique pour faire avancer la démocratie, donc je pense que c'est dans le droit à tous de pouvoir se présenter en politique sans avoir peur de le faire. »

Sur Facebook, le porte-parole de La Meute, Sylvain « Maikan » Brouillette, a concédé que des membres du groupe étaient derrière l’initiative, qui serait apparemment baptisée « Opération Patte de loup ». Il affirme également avoir reçu un appel de la Sûreté du Québec (SQ) en lien avec la campagne. « Ils ont demandé si ça allait durer longtemps encore. On leur a demandé si c’était considéré comme un méfait, ils ont dit non. On leur a dit que dans ce cas ça allait durer au moins jusqu’au 1 octobre ». Selon Brouillette, les messages ont pour but de motiver les candidats à se prononcer davantage à propos des enjeux identitaires.

M. Brouillette a également affirmé à Radio-Canada que les graffitis avaient été faits avec de la craie en aérosol, et étaient donc lavables à l’eau. Mais Radio-Canada rapporte que ceux aperçus à Matane avaient été faits à la peinture.

Jointe par VICE, la SQ a expliqué qu’elle ne pouvait faire de commentaires pour l’instant, car le dossier est encore en cours, et ne pouvait confirmer ou infirmer qu’elle avait en effet communiqué avec Brouillette ou La Meute.

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« Tous des pourris »

Le groupe ultranationaliste et suprémaciste blanc de la ville de Québec, Atalante, a quant à lui placardé les bureaux de plusieurs politiciens de tous les partis principaux, sans discrimination, à Québec et à Montréal. Des candidats de Québec Solidaire, du Parti québécois, de la Coalition avenir Québec et du Parti libéral ont été visés par Atalante. Le groupe a recouvert les fenêtres de leurs bureaux d’affiches sur lesquelles on peut lire « Tous des pourris », avec les logos des partis.

« Aucune différence majeure entre les programmes des partis, sinon un excès de ridicule. Aucun projet national inspirant et capable de servir le bien commun », a écrit le groupe sur sa page Facebook, de nouveau active après une suspension temporaire. « Toujours la même chose, mondialisme, copinage, immigration de masse, conflits de personnalités et autres banalités. Ils sont tous pourris jusqu’à la moelle! »

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On ne peut pas pour l’instant donner le nom de tous les candidats dont les bureaux ont été vandalisés par Atalante, mais celui de la candidate de QS dans Taschereau, Catherine Dorion, a été touché. Elle s’est cependant abstenue de commenter pour l’instant.

Le premier débat des chefs se tiendra ce jeudi 13 septembre, et il est probable que la question de la montée inquiétante de l’extrême droite au Québec sera abordée. Au moment de publier, aucun des chefs n’avait émis de commentaires.

Billy Eff est sur internet ici et .