Un guide des pires manettes de consoles de tous les temps

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Culture

Un guide des pires manettes de consoles de tous les temps

De l'Atari Jaguar jusqu'à cette abomination que fut la première manette de Xbox, en passant par quelques instruments de torture vidéoludique.

Cet article a été traduit par Motherboard France.

Globalement, les jeux vidéo, c'est trop cool. Je pense qu'on est tous d'accord là-dessus, après 45 années passées à taper dans des balles carrées avec des "raquettes" primitives et à tirer des aliens tombant du ciel. Mais ce qui fait foirer systématiquement les jeux, à chaque génération de consoles, ce sont les manettes : notre capacité à apprécier les jeux dépend trop souvent de notre coordination, de notre aptitude à mémoriser une vaste gamme de commandes liées à des boutons de formes et de couleurs variées. Nous devons en permanence faire le lien entre ce que nous voyons à l'écran et ce que nous avons en main, et vice-versa, de manière à faire bondir et courir les petits tas de pixels que nous contrôlons - que nous envoyons bien souvent à la mort dans un quelconque puits de lave vaguement animé.

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Pour certains, c'est assez facile, et les développeurs de jeux comprennent que ce qui marche pour un jeu marchera souvent sur les autres - ce qui explique que la touche permettant de recharger soit souvent la même dans les jeux de tir à la première personne, et que les gâchettes de gauche et de droite servent presque toujours à viser et à tirer. D'autres développeurs n'arriveront jamais à quoi que ce soit, même avec les meilleures manettes qui soient, et dans la génération de consoles actuelle on a ce qui se fait de mieux avec la manette sans fil de la Xbox One. C'est une amélioration de la manette précédente (celle de la 360), ajoutant un peu de retour sur les gâchettes et redessinant légèrement les contours de la manette pour qu'elle soit plus ergonomique. Ses joysticks sont parfaits, le pad carré est nettement meilleur que celui - rond - de la 360. Bref, elle est hyper bien. Même s'il lui manque un bouton "partager", ce qui est absurde en 2017.

(Eh, les fanboys de Sony : j'aime aussi beaucoup la DualShock 4, hein. C'est une super manette, avec un touch pad qui sert vraiment à quelque chose et cette fonction de partage qui alimente bien mon Twitter. Mais les joysticks glissent un peu, non ? Ils sont un peu mal faits, et j'ai toujours peur de faire une connerie quand je joue à Bloodborne, ce qui n'est pas le cas sur Dying Light sur Xbox One. C'est peut-être juste moi. Sans doute, même.)

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Le "Duke" dans toute sa laideur.

Ça n'a pas toujours été comme ça. La première console de Microsoft, la Xbox originale, a été lancée en 2001 dans une tempête de hype suffisamment puissante pour détruire n'importe quelle armada du 16ème siècle - et elle était accompagnée d'une manette qui, aujourd'hui encore, est régulièrement citée comme la pire à jamais avoir été vendue officiellement avec une console. On l'appelait le "Duke", ou plus familièrement le "Fatty" ("le gros"), et c'était un véritable monstre, le genre de truc qui aurait pu donner des crampes à un lutteur professionnel après une demi-heure sur Halo.

Regardez-moi ça. On dirait un sèche-cheveux. On dirait l'un de ces robots-aspirateurs qu'on voit chez les riches à la télé. Ce bordel ressemble au pire Bat-gadget du monde, un pari raté de la part de WayneTech qui a coûté des millions de dollars à la compagnie, mais c'est pas grave, Bruce s'en remettra… Vous voulez un cocktail ? Qu'est-ce que c'est que ces touches bizarres ? Le X central est-il vraiment obligé d'être si gros ? Ça va, on sait qu'on joue à la Xbox, elle est juste là. Pourquoi les boutons ont-ils la même couleur que les pilules de ma grand-mère, celles qui la maintiennent en vie tant bien que mal alors que tout le monde sait qu'elle serait mieux… disons, ailleurs.

C'est affreux, non ? Et on comprend très bien que Microsoft s'en soit débarrassé dès que possible, en remplaçant le "Duke" par un modèle plus compact, la "S", dans laquelle on peut déjà distinguer l'embryon de la manette plus agréable de la 360. Mais le "Duke" n'est sans doute pas la pire manette - la pire manette officielle - à être passée entre les mains de légions de jeunes joueurs. Remontez un peu dans le temps, et vous traverserez un véritable musée des horreurs. Parmi ces horreurs, il y aura peut-être des manettes que vous trouvez absolument géniales. Mais c'est moi qui écris cet article, donc vous avez tort, c'est comme ça.

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Eh ouais les gars, on est en 1996, les gens ont trois mains maintenant !

Admirez donc cette merveille qu'est la manette de la Nintendo 64, sortie en 1996, avec ses trois poignées et son stick unique. Cette petite érection analogique, qui invariablement perdait tout son dynamisme après six mois de jeu, vous abandonnant lâchement en pleine tentative de record sur Crystal Lake dans 1080° Snowboarding, avait été introduite pour permettre de mieux maîtriser les personnages dans un environnement en 3D, ce qui était capital pour Super Mario 64, titre-phare du lancement. Quelle que soit la véritable raison du design de la manette, elle n'a jamais eu la moindre chance de succès : il était impossible d'atteindre confortablement à la fois le stick analogique et la croix directionnelle. À moins d'avoir trois mains, ce qui est finalement assez rare. Je suis entouré de gens au moment où j'écris, et je peux vous l'assurer : ils ont tous deux mains.

En plus, la manette de N64 était énorme, et même si le rumble pack (optionnel) était assez cool, il ajoutait encore du poids à cette manette déjà bien lourde. Par la suite, avec la GameCube, Nintendo a replacé le stick plus près de la croix directionnelle, supprimant au passage la troisième poignée et adoptant un design plus "traditionnel", tout en conservant la bizarrerie typique de l'entreprise, ce qui explique pourquoi A, B, X et X sont disposés aussi bizarrement. Mes doigts et mes pouces ne se sont jamais habitués au design étrange de la GC - j'adorais ses gâchettes assez molles, mais le bouton Z m'énervait constamment, et le stick C… Il servait à quoi, déjà ? À commander des pizzas ? Sans doute à commander des pizzas.

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Le plus grand rival de Nintendo dans les années 1990, SEGA, a aussi eu son lot de manettes merdiques. Son chant du cygne, la Dreamcast, était spéciale à bien des égards, mais sa manette officielle était un hybride terrifiant entre ambition futuriste et stupidité désarmante. Bons points : ses touches colorées et son deuxième écran. Mauvais points : sa taille (trop grosse), la position de son câble ( en bas de la manette), et ses gâchettes trop flasques. On ne pouvait pas non plus la tenir trop longtemps - à l'instar du "Duke", sa taille forçait toujours les mains du joueur à prendre des positions inconfortables, au lieu de les reposer grâce à son ergonomie. Elles m'ont toujours paru un peu cheap, en plus - j'en ai trois, et aucune ne marche correctement.

Ça m'emmerde de l'avouer, mais comparé à la merveilleuse manette de la Super Nintendo - sérieusement, regardez-la, elle est trop belle et elle tenait dans la main comme un chaton qui ronronne - la manette à trois boutons de la Mega Drive était une brute assez disgracieuse. Elle était énorme, les touches A, B et C étaient disposées n'importe comment, et elle perdait très rapidement toute réactivité. La manette plus petite à six boutons lancée par SEGA en 1993 était nettement mieux, même pour les vieux jeux qui n'avaient pas besoin des touches X, Y et Z. À l'ère du 32bit, la première manette Saturn de SEGA était assez controversée, mais j'aimais bien son côté costaud - on aurait dit un accouplement contre-nature entre la manette de la Mega Drive et celle de la Master System.

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Tandis que Nintendo et SEGA se livraient une lutte à mort au début des années 90, et avant que Sony ne les balaye d'un grand revers de main en souriant, une autre entreprise tentait de faire entrer le gaming dans un futur radieux de TRUCS PLUS GROS et PLUS BRUYANTS. Atari, qui avait déjà offert au monde une manette abominable avec la 5200, qui ressemblait à un téléphone en train de sucer un sex toy, s'apprêtait à dévoiler une nouvelle manette destinée à être citée pendant des siècles dans toutes les listes des "trucs qu'on adore détester" sur Internet.

La personne qui a conçu cette manette était clairement défoncée et cherchait un moyen de commander une pizza.

La Jaguar est sortie en 1993, promettant un gameplay en 64bit tandis que SEGA et Sony ne proposait que moitié moins de… bits, donc. Vous vous souvenez quand on mesurait la puissance des consoles au nombre de bits ? Ça voulait dire quoi, sérieux ? N'hésitez à pas me répondre dans les commentaires, parce que là je ne peux pas trop chercher sur Google vu que je suis aveuglé par cette pure horreur que vous voyez ci-dessus. Mes yeux saignent. En tout cas c'est clairement une manette avec laquelle vous pouvez commander une pizza. Sérieux, matez ça : c'est un téléphone ! C'est une N-Gage, sans l'écran. Sauf que ça ressemble encore plus à un téléphone que la N-Gage - qui était pourtant produite par une boîte surtout connue pour produire des téléphones. On est vraiment des gros débiles.

Si les touches étaient disposées comme sur un téléphone à l'exception des boutons A, B et C - qui étaient à l'envers, notez bien - c'est parce qu'on pouvait en théorie ajouter un truc par-dessus qui expliquerait à quoi servait chaque bouton en fonction du jeu. Ce qui est encore plus fou, c'est qu'Atari a sorti un peu plus tard une version "Pro" comportant encore plus de touches, en en rajoutant trois au-dessus de la ligne C-B-A censées permettre d'avoir plus de contrôle sur des jeux de combat comme Primal Rage, ainsi que des sortes de gâchettes sur le dessus. Mais rien ne pouvait empêcher la Jaguar de poursuivre son rapide déclin. Marketing beaucoup trop agressif, line-up de jeux abyssal, manette qui avait l'air d'avoir été dessinée par un enfant de 8 ans maîtrisant mal l'alphabet et ses mains : Atari n'avait aucune chance. Ils n'ont plus jamais produit de nouvelle console après la Jaguar, et vous savez quoi ? Tant mieux, car ils nous mentaient. 64bits ? Deux puces 32bits, ça ne donne pas vraiment un système 64bits, bande d'imbéciles.

Ok, ça suffit. J'aurais pu m'en prendre à la manette en forme de télécommande TV de la Philips CD-I, qui était une vraie merde, mais vu que la boîte a perdu un milliard de dollars à cause de sa console pétée, je pense qu'ils ont assez souffert. La manette de l'Amiga CD32 mérite également une mention, ne serait-ce que parce qu'elle était à l'envers et qu'elle avait constamment l'air de se foutre de notre gueule pour avoir acheté une Commodore plutôt qu'une SEGA ou une Nintendo. Cette nouvelle manette Steam a aussi une bonne tête à finir au fond d'une rivière. Je ne sais pas trop ce qu'elle irait faire au bord d'une rivière, mais c'est un autre problème, et certainement pas le mien.

Attendez. Ça compte, la Kinect ? Est-ce qu'on n'est pas un peu la manette, dans le cas de la Kinect ? En tout cas, on est des manettes tout à fait merdiques. Les pires qui soient. Allez, je vous laisse, et n'hésitez pas à m'expliquer dans les commentaires pourquoi je ne "comprends rien" à la N64 et comment je suis un hater de la Xbox. Faites-vous plaisir. Mais n'oubliez pas de vous réjouir que votre PlayStation n'ait pas ce truc raccordé à elle.

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