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Le harcèlement en ligne a quintuplé en 10 ans

Changement d’époque, changement de moeurs. Ça compte aussi pour le harcèlement criminel.

C’est toujours un bon divertissement de stalker les gens sur les réseaux sociaux, qu’on les aime ou qu’on les déteste – à part quand tu likes accidentellement une photo vieille de trois ans. Il reste qu’il s’agit d’un geste sans grandes conséquences. Et qu’on utilise sûrement le terme stalker à tort dans ce genre de situation.

Les données de Statistique Canada publiées aujourd’hui mettent en lumière une réalité beaucoup moins drôle au sujet du vrai stalking, celui qui consiste en harcèlement criminel défini comme « une attention répétée et importune qui amène une personne à craindre pour sa sécurité personnelle ». On est loin du screenshot annoté envoyé à ta meilleure amie.

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Ces données indiquent qu’en 2014, deux millions de Canadiens de 15 ans et plus avaient été victimes de harcèlement criminel dans les cinq dernières années. C’est plus que l’entière population de Montréal. C’est énorme.

Le tiers (32 %) des victimes de harcèlement rapportent avoir été intimidées ou menacées, tandis qu’une victime sur cinq (18 %) a été physiquement agressée.

On remarque que le visage du harcèlement se modifie peu à peu, du moins en partie. Le harcèlement en ligne a « considérablement augmenté » en 10 ans. En 2004, les messages textes, courriels et les réseaux sociaux étaient employés dans 6 % des cas de harcèlement criminel. En 2014, la proportion a presque quintuplé, atteignant les 28 % de victimes ayant été harcelées de cette façon.

Statistique Canada souligne qu’il s’agit de l’écart le plus marqué de la dernière décennie et l’attribue à l’augmentation globale de la participation des gens aux réseaux sociaux.

Dans la même période, le recours aux appels téléphoniques répétés, silencieux ou obscènes a chuté de 16 % en 10 ans, passant de 47 à 31 %, un recul que Statistique Canada attribue « à la diminution continue des conversations téléphoniques traditionnelles, qui ont essentiellement été remplacées par le courriel et la messagerie texte ».

Qui sont les victimes, qui sont les harceleurs?

Ce sont souvent les femmes (62 %) et les jeunes de 15 à 35 ans (48 %) qui sont victimes de harcèlement criminel.

À l’inverse, les trois quarts (74 %) des harceleurs sont des hommes. Et, dans une proportion très semblable (70 %), le harceleur est connu de la victime. Dans la moitié des cas (49 %), il s’agit d’un ami, d’une connaissance, d’un collègue de travail ou d’un membre de la parenté.

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Une fois sur cinq, le harceleur était un époux, un conjoint ou un partenaire amoureux, actuel ou ancien. Parmi ces victimes de harcèlement, plus de deux sur cinq ont indiqué avoir été intimidées physiquement ou menacées de violence, et 42 % ont déclaré avoir craint pour leur vie.

Pas plus de 39 % des situations de harcèlement sont déclarées à la police. Après seulement le quart des dénonciations, une ordonnance d’interdiction de communiquer ou de protection a été remise au harceleur.

Pour deux victimes sur cinq, l’ordonnance n’a pas été respectée.

Justine de l'Église est sur Twitter.