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Les immigrants non blancs évitent les villes du Québec qui ne sont pas Montréal

Surtout Lachute.

Ce n'est un secret pour personne : c'est à Montréal, ville cosmopolite, que la majorité des immigrants du Québec (86 %) choisissent de s'installer.

Les données les plus récentes, rendues publiques aujourd'hui par Statistique Canada, permettent de préciser ce portrait et de voir quelle place y prennent notamment les minorités visibles.

Près de 151 700 immigrants s'identifiant comme minorités visibles sont venus s'établir dans la Belle Province entre 2011 et 2016. Où va s'établir tout ce beau monde? Statistique Canada explique que « plusieurs nouveaux immigrants choisissent de s'établir dans une région où habite déjà une communauté issue de leur pays d'origine ».

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Qu'est-ce que ça donne, en pratique? Ça donne que pas mal tout le monde se garroche à Montréal. Entre 2011 et 2016, plus de quatre personnes des minorités visibles sur cinq (83 %) ont choisi de s'établir dans la grande région métropolitaine, ce qui représente environ 126 000 nouveaux visages.

C'est étonnant de constater à quel point Montréal est loin devant toutes les autres régions de recensement du Québec. On y en accueille 14 fois plus que dans la capitale, qui arrive au second rang avec 9065 nouveaux citoyens de ce groupe pour la même période.

C'est aussi 12 626 fois plus que la région de Lachute, qui arrive au dernier rang de toute la province, avec 10 nouveaux citoyens issus des minorités visibles depuis 2011; c'est une moyenne de deux par année, et tous sont latino-américains. Il semble que Lachute n'intéresse pas du tout les immigrants issus de minorités, qui ne représentent pas même un demi-pour cent de la population. Selon le recensement, aucun immigrant issu d'une minorité visible ne s'est établi à Lachute entre 2000 et 2011.

Ce qui surprend peut-être plus, c'est que malgré que ce soit une petite ville, Lachute n'est pourtant pas trop éloignée des grands centres, où se concentrent en majorité les immigrants.

Les autres villes qui arrivent en tête du palmarès des régions impopulaires pour les immigrants non blancs ont en commun d'être toutes assez éloignées des grands centres. On y compte Alma (15 nouveaux arrivants entre 2011 et 2016), Matane (20), Dolbeau-Mistassini (20), Baie-Comeau (30) et Thetford Mines (35).

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Les autres « grands centres » des immigrants non blancs du Québec sont Sherbrooke (3180 nouveaux arrivants en cinq ans), Saint-Hyacinthe (1100) et Trois-Rivières (1010).

Après cela, toutes les autres régions du Québec arrivent derrière des régions très éloignées comme le Yukon ou les Territoires du Nord-Ouest, en termes d'accueil de minorités visibles.

Ailleurs au pays

La tendance générale, depuis 1981, c'est que les minorités visibles sont en constante augmentation au pays. Alors qu'elles représentaient un maigre 4,7 % de la population canadienne à l'époque, 35 ans plus tard, plus d'une personne sur cinq (22,3 %) est issue des minorités visibles. Statistique Canada avance que, si la tendance se maintient, c'est environ le tiers de la population canadienne qui sera issue des minorités visibles d'ici 20 ans.

Au Québec aussi, cette augmentation est constante. D'ailleurs, le Québec représente la seconde province d'accueil pour les étrangers, toutes origines confondues, après l'Ontario. Presque un immigrant sur cinq (17,8 %) est venu s'établir ici entre 2011 et 2016.