Frank, le mobile à 180 $ créé par un Canadien de 17 ans

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Frank, le mobile à 180 $ créé par un Canadien de 17 ans

Alors qu’Apple nous annonce que son nouvel iPhone coûtera plus de 1000 $, un jeune de 17 ans nous propose un téléphone intelligent pour 180 $.

Je vois déjà les fanboys se mettre à sauter sur leur clavier. « Impossible d'avoir un appareil à la fine pointe de la technologie pour aussi peu! » Vous avez raison, mais vous avez aussi tort.

Année après année, les géants de la téléphonie mobile nous proposent une nouvelle version ô combien supérieure au modèle d'il y a à peine quelques mois, qui lui, n'était rien de moins que « révolutionnaire ». Mais leurs prix eux aussi ne cessent de se surpasser. Et on les achète quand même, moi le premier.

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C'est là qu'entre en scène Moe Omer, un jeune ontarien de 17 ans qui, frustré de devoir choisir entre des mobiles bas de gamme bon marché ou des appareils haut de gamme à prix de fou, a décidé de créer son mobile de rêve avec tout ce qui est essentiel sans plus. Frank est né.

« Malgré que je sois un tech geek, je n'ai jamais eu besoin du dernier cri en matière de téléphone. J'ai besoin d'un téléphone qui fait très bien les mêmes choses que je fais toujours : appeler, texter, aller sur internet, etc. », explique-t-il à VICE.

Avec Frank, Moe et son partenaire, Fahd Alhattab, visent les consommateurs qui veulent un produit de qualité sans se ruiner. Leur marketing s'attaque directement aux Big Guys de l'industrie qui, explique Moe, « nous arnaquent en nous faisant payer de 700 $ à 1200 $ pour un téléphone qui va probablement commencer à mal fonctionner d'ici un an et demi, et qui ne leur coûte probablement que 150 $ à produire, sinon moins ».

Moe et Fahd ont fait leurs recherches. Ils ont travaillé sur le design, les spécifications qu'ils désiraient, mis de côté les fonctions inutiles, comme pouvoir déverrouiller son appareil en passant sa main au-dessus. Ils sont ensuite allés voir des fabricants.

« Parce qu'on n'avait pas les dizaines de milliers de dollars pour faire faire le moule sur mesure, nous avons dû tester plusieurs prototypes existants afin d'en trouver un qui se rapprochait de notre idéal », admet Moe.

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Ils travaillent donc avec un moule préfabriqué d'un constructeur chinois, qu'ils personnalisent et améliorent en changeant les composantes afin de s'assurer que le produit final, Frank, est performant et répond à toutes les exigences que le consommateur peut avoir.

Le résultat : un mobile avec un écran de 5,5 pouces HD, un processeur à 8 cœurs, 4 GB de mémoire, 64 GB d'espace de stockage en plus d'une fente microSD, une caméra arrière de 16 mégapixels, une caméra frontale de 8 mégapixels, un lecteur d'empreinte et même la possibilité d'insérer 2 cartes SIM.

Les deux jeunes entrepreneurs se sont aussi entourés d'une petite équipe afin de s'assurer que rien n'est laissé au hasard, dont Ahmad Ammar, un ancien de BlackBerry. « On est cinq à l'interne en plus de Creativision, notre agence de marketing créatif qui travaille avec nous pour le design et la campagne », dit Moe.

Ils ont donc lancé en septembre une campagne de sociofinancement sur Indigogo afin que Frank – diminutif de Frankenstein, parce que c'est un mélange de plusieurs mobiles différents – prenne vie. Ils ont déjà amassé près de 25 % de leur but, soit 60 000 $ sur un objectif de 250 000 $.

Frank est peut-être just another f*#king phone, comme le dit leur slogan, mais c'est une belle initiative d'une équipe de jeunes canadiens qui disent vouloir faire de la business le plus honnêtement possible. Je vis peut-être dans un monde de licornes, mais j'ai envie de les croire et de leur donner une chance de nous montrer ce qu'ils peuvent faire. Go Frank!