Des artistes nous racontent leur pire expérience en concert
Crédit photo: Olivia Lagacé

FYI.

This story is over 5 years old.

Culture

Des artistes nous racontent leur pire expérience en concert

Entre problèmes techniques, poivre de cayenne et demandes spéciales.

Aujourd’hui plus que jamais, la scène est l’occasion pour des artistes de faire leurs preuves auprès du grand public. Un artiste peut ainsi voir sa popularité monter en flèche si ses performances sont dignes de ce nom. Néanmoins, tout ne se passe pas forcément toujours comme prévu… De Tommy Kruise à Ouri en passant par Shash’U, plusieurs artistes nous racontent leurs pires expériences en concert.

Chaque semaine au cours de mon émission de radio La Beatmakerie , une des questions que j’adore poser, à chaque artiste qui croise ma route, reste celle des pires souvenirs en shows. Pour VICE Québec, je me suis replongé dans les archives de plus d’une centaine d’émissions pour trouver les plus belles pépites que certains artistes ont accepté de me raconter.

Publicité

Tommy Kruise

Mon pire souvenir en show, c’était au Piknic Electronik en 2014. À cette époque-là, je ne mixais pas encore avec des CDJ, mais avec mon ordinateur. À 10 minutes de la fin de mon set, il s’est mis à mouiller, la scène n’avait pas vraiment de protection pour le matériel des DJ et évidemment mon laptop a pris un peu l’eau. J’étais dans le hype du moment et je m’en foutais : c’était un show vraiment incroyable, c’était rempli de monde, je n’avais pas envie que ça s’arrête. J’ai donc continué à jouer jusqu’à la dernière seconde… Finalement, quand je suis rentré chez moi, mon ordinateur, dont je n’avais pas back up depuis un moment, ne fonctionnait plus. J’ai perdu plus de quatre mois de travail, c’était vraiment chien comme feeling. L’ironie dans tout ça, c’est qu’après la fin de mon set, il s’est mis à faire très beau presque instantanément… !

Trontell Jordan

Ouri

C’était il y a plus d’un an, je jouais avec Mind Bath et on a eu tous les deux les pires problèmes techniques qu’on a rencontré dans notre carrière jusqu’à présent. C’était vraiment un show sous haute tension, voire assez flippant. Lui recevait des décharges électriques par le micro, moi j’avais des problèmes techniques absurdes avec des sons étranges qui sortaient du sound system. La crowd pensait que c’était des effets spéciaux, mais ce n’était vraiment pas le cas. Les gens ont apprécié le show, mais nous, de notre côté, on était vraiment déçus. Les problèmes techniques, c’est toujours le pire feeling.

Jean-François Sauvé

Publicité

RrKelly

Ça remonte à l’époque où on faisait les soirées Rap Mommies au En Cachette. Ça faisait longtemps que j’avais envie d’inviter Shaydakiss jouer avec moi. Tout ce passait très bien, c’était vraiment cool comme soirée. À un moment donné, vers une heure du matin, on voit de la fumée dans le club. Le monde commence à tousser, on ne pouvait plus respirer et on ne savait pas ce qu’il se passait. Les gérants ont fait évacuer la place et ils se demandaient si on devait continuer la soirée. On ne sait jamais, si ça se trouve, ça pouvait être un produit chimique vraiment nocif pour la santé. Ils nous ont demandé si on voulait poursuivre la soirée ou pas. On se regarde avec Shay et on se dit genre : « Fuck it, on y retourne. » On est rentrés dans le club et on a commencé à jouer super hard, que des bangers! Il y avait une énergie fucked up en dedans parce qu’on avait l’impression de s’être fait attaquer. En plus, la place a continué de se remplir et à la fin c’était vraiment paqueté, il y avait une énergie incroyable! Pour l’anecdote, on a appris finalement que la fumée venait d’une fille qui avait pepper spray un gars parce qui l’avait agressée.

Charlie Shulz

Il y a un ami que je m’étais fait sur internet qui m’avait invité à faire un show à Ottawa où il voulait que je mixe pour tous les rappeurs de la soirée. C’était un tout petit cachet, je ne sais toujours pas pourquoi j’ai accepté… Avec mon manager, on décide d’aller en voiture là-bas. On est arrivés et on s’est rendu compte que c’était un événement pour mineur et qu’ils ne servaient pas d’alcool. Ajoutés à ça les bouncers qui étaient vraiment agressifs et refusaient beaucoup de monde à la porte. Honnêtement, sans faire le hater, Ottawa, c’est plate, les bars ferment à 2h du matin, il n’y a aucun nightlife. En plus le show se passait dans une espèce de sous-sol où il n’y avait pas de réseau, et moi, j’étais pris pendant 3 heures là-bas, ce n’était vraiment pas le fun. Le seul bon côté de cette histoire, c’est que j’ai appris qu’il ne faut pas accepter des shows à Ottawa où t’es payé 100 pièces pour trois heures.

Nastia Cloutier-Ignatiev

Publicité

QuietMike

Un soir, on avait trois shows back à back programmés avec FouKi. Déjà que c’était insane comme rythme, j’étais hangover comme jamais, j’avais pris une grosse brosse la veille. J’étais sur la scène et j’avais un ami à côté de moi à qui j’avais dit : « Si je te fais signe, prend le relais parce que ça voudra dire que je dois aller à la salle de bains pour puke. » J’avais vraiment du mal à tenir debout. J’essayais de me reposer entre chaque show, je n’avais plus aucune force. Étrangement, lors du dernier show de la soirée, je ne sais pas si c’est l’adrénaline ou quoi, mais j’étais en pleine forme. Au final, j’ai tenu le choc, mais on va dire que j’ai connu moins intense comme soirée.

Men I Trust

Le pire souvenir, ça reste au Festival d’été de Québec l’année dernière, explique Dragos, cofondateur du groupe. Pendant un de nos gros succès, Lauren, je ne sais pas pour quelle raison, j’ai arrêté les séquences, il n’y avait plus aucun son qui sortait. On était filmés en live sur les médias sociaux du festival en plus! Ce n’était pas comme si je pouvais réappuyer sur le bouton pour que tout reparte, il y avait tout simplement plus de son qui repartait. Je ne savais plus quoi faire, je regardais juste mon synthé, j’étais tellement gêné. Tout le reste du band me regardait avec un regard mélangeant terreur, haine et tristesse. C’est vraiment dommage parce que ce festival était une bonne occasion de nous montrer, mais au final cet incident a fait que c’était un show de marde. J’y repense encore parfois, mais j’essaye d’en rigoler!

Kaël Mercader

Shash’U

Difficile de parler de pire souvenir en show, mais ce qui me gosse souvent, c’est les request. C’est vraiment une drôle de science : parfois, c’est pertinent, mais dans la majorité des cas, ça ne l’est pas. Une fois je mixais au Don B Comber, et il y avait un gars qui me faisait des demandes spéciales toute la soirée. Au début, je trouvais ça cool parce qu’il voulait que je joue du Future et du 21 Savage. Sauf qu’à un moment donné, le gars devient de plus en plus drunk et il me dit : « J’ai toujours voulu être DJ pour que les gens vibent sur ma musique. Je déteste quand les gens n’aiment pas ce que j’aime. » Ce gars-là voyait le pouvoir que les DJ peuvent avoir sur une foule et voulait sa part du gâteau. J’ai trouvé ça bien triste. Tu n’es pas obligé de faire une request pour montrer que tu es là, ta présence est demandée sur le dancefloor, c’est tout. À vrai dire, je n’ai rien contre les demandes spéciales, mais chacun son travail. Le mien, c’est de faire danser la foule; le tien, c’est de passer du bon temps avec tes amis!