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Le gouvernement canadien a un problème avec le « fromage » végétalien

Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments, le terme est trompeur.
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Depuis quelques années, le végétalisme fait de plus en plus d’adeptes, et l’industrie de l’alimentation suit cette tendance de près. C’est pourquoi on trouve de plus en plus de produits végétaliens offerts pour remplacer ceux qui contiennent des produits d’origine animale. Du faux jambon, de la fausse saucisse, et même du « fauxmage » : des pâtes de noix censées faire office de fromage.

Pour beaucoup de non-végétaliens, la réaction initiale après avoir mangé ce genre de fromage végétalien est de dire : « On ne peut pas vraiment appeler ça du fromage! »

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Et il semble que le gouvernement du Canada soit d’accord. Karen McAthy, propriétaire de Blue Heron Cheese, une boutique de fromages végétaliens à Vancouver, affirme que l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) lui a dit qu’elle devait cesser d’utiliser le mot « fromage » pour vendre ses produits.

Comme le rapporte le Globe and Mail, elle aurait reçu le 21 janvier dernier un courriel de l’ACIA, qui dit avoir reçu une plainte à propos de « produits étiquetés comme étant du fromage alors qu’ils n’en sont pas ». Qui plus est, l’agence gouvernementale lui aurait aussi interdit d’utiliser des expressions comme « fromage à base de plante » ou « fromage végétalien sans produits laitiers », bien que plusieurs autres compagnies utilisent ces termes sans problème.

Le problème dans tout cela, c’est que l’ACIA n’a pas proposé à Karen McAthy des solutions de rechange. Elle est donc coincée, laissée à elle-même pour trouver un terme afin de pouvoir respecter la loi. Et elle n’est pas la seule à se retrouver dans cette situation.

« Lait de coco, beurre d’amandes, beurre de cajou, beurre d’arachides, ils sont tous permis sur les étiquettes. Pourquoi pas fromage de cajou? » demande à CBC Lynda Turner, de Zengarry Cashew Cheeses, à Alexandria en Ontario. En 2015, elle avait aussi reçu un courriel de l’ACIA lui expliquant qu’elle devait changer toutes les appellations sur son site web et ses étiquettes.

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Les règles de l’ACIA stipulent qu’« il est interdit d’étiqueter, d’emballer, de traiter, de préparer ou de vendre un aliment — ou d’en faire la publicité — de manière fausse, trompeuse ou mensongère ou susceptible de créer une fausse impression quant à sa nature, sa valeur, sa quantité, sa composition, ses avantages ou sa sûreté ».

Si les arguments principaux de l’ACIA sont que l’utilisation du terme « fromage » pourrait induire en erreur les consommateurs, Lynda Turner s’en défend. « Nous présentons spécifiquement nos produits comme une solution de rechange sans produits laitiers. Nous n’essayons pas de leur faire croire qu’ils contiennent du lait : nous leur donnons une solution de rechange au fromage à base de lait. »

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Au Québec, plusieurs compagnies proposent des fromages végétaliens.

Si l’un des principaux acteurs de la province, VegNature, n’a pas reçu de plaintes par rapport aux noms de ses produits, c’est que l’entreprise fait très attention. « Selon la loi, nous ne pouvons pas utiliser le mot “fromage” en solo, puisque notre produit ne contient pas de produits laitiers », explique par courriel Sébastien Tétreault, directeur des communications chez VegNature. « Par exemple, sur nos étiquettes actuelles, notre produit s'appelle ''spécialité de noix de cajou fermenté''. »

Une porte-parole de l’ACIA interviewée par le Globe dit que l’agence travaille de concert avec Blue Heron pour trouver une solution au problème, mais qu’il est de « la responsabilité de la compagnie de nommer le produit d’une manière honnête et conforme aux règles », et elle ajoute que l’ACIA n’a pas l’intention pour l’instant de changer ni de revoir ses exigences en matière d'étiquetage.

Billy Eff est sur internet ici et .