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Art de vivre

Amours de vacances, endroits inusités et fantasmes insatiables

Les amours de vacances sont inoubliables, même s’ils durent parfois aussi brièvement qu’une coupe glacée au Dairy Queen. Les idylles sous le soleil transforment les baisers à la crème solaire en souvenirs croustillants. En voici quelques-uns...
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Chaque été, jusqu'à mes 17 ans, je devenais la meilleure amie de la fille qui habitait au bout de la rue Neptune, à Repentigny. Elle avait remporté le prix de la fille la plus populaire de son école secondaire privée, elle collectionnait les pierres précieuses et fantasmait sur Johnny Depp, François Pérusse et le chanteur de Moist. Pendant l'année scolaire, elle testait du jus d'orange avec de la vodka, mais l'été, elle suivait des cours de couture avec moi et me parlait des garçons qu'elle voulait inviter dans son salon pour visionner avec eux une quarantième fois la vidéocassette de Donnie Brasco. J'étais la fille qui l'écoutait, pas celle qui rêvait à ses voisins ou de devenir aussi blonde et pulpeuse que Pamela Anderson.

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Je suis devenue un été celle qui écoutait, mais qui voulait vivre aussi un amour estival. Ça a duré une soirée dans un Winnebago, mais tout plein de saisons dans ma tête d'adolescente qui se prenait à la fois pour une gardienne du Club des Baby-Sitters et pour un personnage de Girl, Interrupted. J'étais allée passer la soirée chez un ami avec qui, quelques mois auparavant, j'avais enseigné le ski alpin à des débutants de quatre ans. Nous nous étions rendus en véhicule tout-terrain jusqu'au Blockbuster de sa ville. J'avais trouvé ça super romantique de porter son manteau en jean et d'écarter mes jambes sur le siège, alors que je portais une jupe rouge de chez Jacob. Alors que sa mère m'avait donné une serviette hygiénique pendant le souper et qu'il m'avait présentée à sa perruche, nous ne sommes pas allés rejoindre ni sa mère ni son oiseau. Il a demandé les clés du Winnebago de son beau-père et nous avons écouté Orange mécanique, blottis l'un contre l'autre.

Nous n'avons pas écouté le film au complet : j'ai commencé à l'embrasser ou à le sucer (je n'ai pas une bonne mémoire chronologique), puis il m'a demandé si je voulais qu'il vienne en moi. J'étais stressée parce que je portais une culotte vraiment affreuse (en fait toutes mes culottes étaient affreuses jusqu'à mes 18 ans, quand j'ai compris que je n'étais pas obligée de porter de grosses culottes grises) et que j'étais menstruée. Ça ne le dérangeait pas. Il m'a proposé de m'asseoir sur lui, j'ai dit que j'étais incapable de m'asseoir sur une queue. Je me suis étendue sur un siège, il m'a caressée et embrassée. Pour moi, il était plus sexy et ténébreux que Jim Morrison, alors je mouillais beaucoup. Je l'avais déjà pris dans ma bouche, dans les toilettes du Mont Avila, en hiver, mais là, dans le Winnebago, devant un mec qui chantait Singin' in the rain en torturant des gens, c'était plus romantique. J'ai joui pour la première fois de ma vie. Je n'ai pas demandé ensuite si j'avais sali quoi que ce soit. Je suis repartie chez moi. Après, il s'est fait une petite amie. Je n'avais pas de permis de conduire ni de webcam pour lui montrer ce que je faisais en pensant à lui.

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C'était un amour d'été, à sens unique, et ça ne pouvait pas être plus. Je reste tout de même un peu nostalgique de ça, de l'odeur de la forêt que nous avons traversée en véhicule tout-terrain pour aller louer Orange mécanique et de ma jupe Jacob retirée, avant d'accueillir la queue du premier mec qui me ferait crier sans avoir à faker.

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Mister Freeze, camp de vacances et seins pointus comme des crayons Bic

Des amis m'ont également confié les souvenirs se rattachant à leurs amours de vacances.

Alexandre : « J'avais 16 ans et je passais l'été chez ma correspondante, en Angleterre, près de Brighton. Nous nous rendions tous les jours au Pier. Je touchais ses seins et nous jouions aux machines à sous. Les pièges à touristes. Je n'ai jamais réussi à gagner quoi que ce soit. Je suis restée avec elle trois semaines. C'est le seul amour de vacances dont je me rappelle parce qu'après, j'ai passé mes étés à faire du pouce pour me rendre à des spectacles de punk. J'étais trop défoncé, mais j'ai dû rencontrer quelques filles aussi. »

Sasha : « Pendant tout un été, j'ai travaillé dans un camp pour diabétiques dans les Laurentides. Il pleuvait sans cesse et je détestais la monitrice avec qui je partageais une tente de l'armée. C'est pour ça que je me couchais très tard. J'allais dans les cuisines, j'attendais un des cuisiniers et il me doigtait et me roulait des joints. Quand je regarde des photos de lui, je ne le trouve pas du tout mon genre. Je ne parlais jamais avec lui. Je ne me souviens pas de son nom; j'hésite entre Philippe et Dominic. Mais grâce à lui je ne me suis pas ennuyée et j'ai survécu à un camp hyper isolé de tout. »

Isabelle : « Mon petit frère était dans une équipe de roller-hockey. Je me rendais à chacun de ses entraînements. J'amenais des Mister Freeze pour son coach. Je lui montrais les revues que je lisais. Je lui demandais quelle actrice il trouvait jolie. Le coach avait trois ans de plus que moi. Je me sentais vraiment mature parce que je portais des jupes courtes que je volais au Château. Je lui ai déjà demandé ce qui le faisait bander. Je lui ai aussi confié que je me rasais partout. Il était vraiment gentil. Il m'a écrit une carte pour ma fête et pour m'annoncer qu'il partait étudier dans une école pour futurs pompiers. Je suis mariée à un pompier maintenant, pas le coach de roller-hockey, mais ce dernier a inspiré tous mes fantasmes. »

Lucie : « Je suis sortie avec un gars parce qu'il courait vite. Je l'ai invité chez moi pour écouter Bad Boys. Je lui ai sauté dessus en lui disant que je l'aimais. Je ne l'ai jamais vraiment aimé. Je trouvais ça le fun qu'il soit grand et qu'il coure vite. Nous passions des soirées à nous embrasser dans un parc. Il a raconté à ses amis que je sentais fort et que mes seins étaient pointus comme des crayons Bic. J'ai perdu tout intérêt pour lui quand j'ai su ça. »

Colin : « J'ai encore une babyface et j'ai 25 ans. Quand j'avais 18 ans, j'avais l'air plus jeune et une caissière au dépanneur m'a carté. Je n'avais pas de pièce d'identité sur moi. Deux filles m'ont demandé si je voulais qu'elles achètent ma bière pour moi. Je les ai attendues à l'extérieur du Couche-Tard. Je me rendais chez un ami, mais j'ai pris leurs numéros de téléphone. Elles sont venues plus tard me rejoindre. Je suis sorti pendant deux ans avec l'une d'elles. »