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L’intervention de la GRC contre des membres des Premières Nations « n’est pas une situation idéale » selon Justin Trudeau

Lundi, une intervention de la GRC contre un groupe de la nation Wet'su'weten, près de Houston, en Colombie-Britannique, a mené à 14 arrestations.
L’intervention de la GRC contre des membres des Premières Nations « n’est pas une situation idéale » selon Justin Trudeau

L'article original a été publié sur VICE News.

« Ce n’est évidemment pas une situation idéale », a affirmé le premier ministre Justin Trudeau au cours d'une émission de radio hier matin. Ce sont ses premiers commentaires publics en réaction à l’intervention de la GRC contre un groupe de la nation Wet'su'weten lundi, près de Houston, en Colombie-Britannique, menant à 14 arrestations.

La GRC est intervenue pour faire respecter une injonction demandée par Coastal GasLink, une filiale de TransCanada, en vue de la construction d’un pipeline. Les membres du clan Gitumt’en avaient érigé un barrage sur une route forestière pour empêcher les employés de la compagnie de se rendre aux chantiers. Bien que des chefs de bandes aient signé des contrats avec la compagnie, les opposants au projet affirment que ce territoire est sous le contrôle de chefs héréditaires qui n’y ont pas consenti. Ils ont qualifié l’intervention policière d’« acte de guerre ».

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Les arrestations ont été rapportées dans la presse internationale, déclenchant des manifestations en divers endroits au pays en soutien aux membres des Premières Nations qui défendent leur territoire. Une manifestation à Ottawa a forcé Justin Trudeau à tenir une réunion dans un édifice différent de celui prévu.

« Qu’est-ce que vous en pensez? Êtes-vous satisfait de l’intervention policière contre les manifestants? » a demandé l’animateur de la CBC. Après avoir dit que la situation n’était pas idéale, Justin Trudeau a ajouté qu’« il faut se souvenir qu’il y a 100 ans, si le gouvernant décidait de construire un chemin de fer, personne n’était consulté, il le faisait. Ce n’est plus la façon de faire de nos jours, ce n’est plus de cette façon que nous devrions faire les choses. »

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Il a aussi assuré que son gouvernement travaille en faveur de la réconciliation et à l’établissement de partenariats avec les Premières Nations. « On y travaille toujours. Il y a un certain nombre de personnes dans des communautés qui nous soutiennent, il y a un certain nombre de personnes qui sont en désaccord, et je pense qu’il est important de donner l’occasion aux gens d’exprimer leurs inquiétudes, de se faire entendre et d’être écoutés. Mais, en même temps, nous sommes dans un État de droit, et les tribunaux ont un rôle à jouer, et ils disent que les choses doivent être faites et qu’on doit avancer. On doit aussi respecter ça. Parvenir à l’équilibre d’une façon respectueuse et sécuritaire, je pense que c’est que les Canadiens demandent, qu’importe de quel côté de ce débat ils sont. »

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Il a aussi dit que l’on ne pourrait pas visiter le site de l’intervention de la GRC contre les manifestants de la nation Wet’suwet’en. « Je pense qu’une des choses très importantes, c’est d’essayer de réduire la tension un peu, et parfois prendre cette voie hausse l’attention politique et élève les enjeux dans une situation pour laquelle on veut une meilleure compréhension, une meilleure écoute, et modifier nos processus pour que tout le monde se sente inclus. Qu’ils soient d’accord ou non avec la décision définitive, les gens doivent réfléchir à ce qui a mené à cette décision. »

Justin Trudeau était à Kamloops, en Colombie-Britannique hier soir, où était tenue une rencontre où il s’attendait à entendre les participants s’exprimer sur de nombreux sujets. Il a qualifié la rencontre d’« exercice important en démocratie ».

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En même temps, au camp Unist' ot' en, établi sur ce territoire non cédé, un peu après le barrage démantelé sur la route forestière, on s’attendait à subir aussi une intervention policière.

Coastal GasLink a tenté d’apaiser leurs inquiétudes. Son président, Rick Gateman, a rédigé une lettre qui a été publiée sur le site web de la compagnie. « Notre seul objectif était et reste de circuler sur le pont et les routes pour que nos équipes puissent se rendre à notre emprise du pipeline à un kilomètre du camp. La préparation et la construction n’auront aucune conséquence sur le camp. En fait, le camp peut poursuivre ses activités. Notre emprise de pipeline n’est pas proche du camp, ne le chevauche pas et ne l’affecte pas directement. »

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Les chefs héréditaires ont finalement accepté de respecter l’injonction, affirmant ne pas vouloir que la brutalité et la violence policière contre le barrage routier se reproduisent au camp. Ils ont toutefois conclu que « ce n’est pas terminé ».