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Drogue

Québec confirme son intention de faire renaître la prohibition

Le gouvernement de François Legault a dévoilé sa réforme de la loi encadrant le cannabis mercredi.
Reefer Madness

Quand les nouvelles restrictions annoncées par le gouvernement de François Legault seront adoptées au printemps, le Québec aura l’âge légal pour consommer de l’alcool le plus bas au Canada et l’âge légal pour consommer du cannabis le plus élevé.

La Coalition avenir Québec n’a jamais caché son opposition à la légalisation ou à la consommation de cannabis. Et bien que le provincial ne puisse pas revenir en arrière et criminaliser le pot à nouveau, en regardant les mesures que le gouvernement provincial a présentées mercredi, c’est tout comme.

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Le changement le plus important est celui qui fera passer l’âge légal pour la consommation de cannabis de 18 ans à 21 ans, faisant du Québec la province la plus restrictive au pays. (Dans toutes les provinces sauf l’Alberta, l’âge minimum est de 19 ans. Les Albertains l’ont fixé à 18 ans.)

Tel que promis lors de la dernière campagne électorale, à l’augmentation de l’âge minimum pour consommer, la CAQ compte greffer une interdiction presque totale de fumer du cannabis dans les lieux publics. L’interdiction de consommation ne se limitera plus aux endroits où la cigarette est déjà proscrite, mais sera désormais étendue à toutes les voies publiques (comme les trottoirs et les rues), aux terrains des lieux fermés où il est déjà interdit de fumer la cigarette (comme le stationnement d’un resto, par exemple) et dans tous les parcs. L’été prochain, le seul batte qui sera permis sur les terrains de softball sera celui qui sert à frapper des balles.

Mais ce n’est pas tout. Si la consommation de cannabis était déjà interdite sur les campus d’universités et de cégeps, la CAQ veut maintenant y interdire sa possession aussi. Oubliez donc l’idée de vous pointer à votre cour avec votre weed de la SQDC dans la poche. Ça va pour les étudiants et les profs aussi. La seule exception, ce sera ceux qui habitent dans une résidence universitaire, qui pourront en avoir dans leur résidence, ainsi que sur eux lorsqu’ils transitent par le campus pour se rendre à l’extérieur de celui-ci.

En augmentant l’âge minimum, la CAQ a manifestement choisi de faire fi de l’avis de nombreux experts, dont ceux réunis par le ministère de la Santé en 2017 qui avaient recommandé d’arrimer l’âge de consommation de cannabis à celui de consommation d’alcool. D’autres s’inquiètent du risque de profilage que pourrait entraîner une interdiction de consommer en public.

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La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a été parmi les premières à dénoncer l’interdiction de fumer en public, la qualifiant de solution à un problème non existant. « Je me demande quel message j'envoie à mes policiers, a-t-elle dit à La Presse. Je veux qu'ils soient sur le terrain à régler des crimes, gérer de la circulation, éviter des accidents. Je vois mal comment ils peuvent se retrouver maintenant à regarder ce qui se fume dans sa pipe. »

Peu importe, moins de deux mois après la légalisation du weed par le gouvernement fédéral, une nouvelle ère de prohibition se pointe déjà à l’horizon au Québec. Méchante fin de buzz.