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Dossier sobriété

Tu veux rester sobre pendant les Fêtes? Voici comment

On t'explique comment survivre à Noël, sans le vin chaud.
Illustration par Mathieu Rouland 

Quand le party de fin de session dégouline de bière, que le vin rouge arrose bien la dinde sèche et que le compte à rebours se termine en un sablage de champagne, ça peut être plus difficile de se rappeler les raisons pour lesquelles on a choisi de rester sobre.

Mais c’est possible de garder le cap. C’est ce que font depuis des années deux jeunes femmes que nous avons interviewées. Elles ont accepté de parler de leur expérience et de nous donner leurs trucs pour passer à travers le temps des Fêtes, sans se laisser tenter par la buvette.

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Laurence Coulombe est âgée de 31 ans et œuvre dans le tourisme d’aventure, et c’est avec succès qu’elle a entrepris son virage à sec juste avant le temps des Fêtes, il y a six ans. De son côté, Mimosa Luigi, une étudiante en science biomédicale de 21 ans, a renoncé à l’alcool il y a cinq ans, lorsqu’elle s’est convertie à l’islam.

Voici leurs conseils pour rester à sec.

Prévenir vaut mieux que… passer la soirée à répéter que tu es sobre maintenant

Tu peux t’éviter un lot de tentations en prévenant tes amis que tu ne devrais pas finir la soirée par terre à écrire ton nom en vomi dans un banc de neige, parce que tu prévois de ne pas boire du tout. Les gens vont généralement respecter ta décision de rester sobre.

Enweye, juste un verre, pour Jésus!

L’important, et le plus évident, c’est d’apprendre à rester ferme sur ta position et à dire non, surtout si quelqu’un insiste. Laurence suggère de décliner en riant, sur un ton léger, tout simplement. Pour ne pas se laisser influencer par les arguments des autres, elle n’oublie jamais les raisons pour lesquelles elle a arrêté de boire.

« Ce serait vraiment dommage que le lendemain, tu regrettes juste parce que ton amie n’a pas été cool et qu’elle t’a vraiment poussée à boire. Moi, je l’haïrais, cette amie-là », s’esclaffe-t-elle.

Popper du champagne virgin

« Un moment donné, l’eau pétillante au citron, c’est bon, mais t’as fait le tour, lance Laurence en pouffant de rire. Apporte-toi quelque chose de différent de ce que tu bois dans la vie de tous les jours. Aide-toi. C’est la fête. Vas-y! »

Il y a de plus en plus d’options le fun pour les drinks sans alcool. Les tonics et les sirops à l’hibiscus, au pamplemousse, par exemple, permettent d’être créatifs dans ses mocktails. Les bières, les cidres et même les vins sans alcool se trouvent facilement sur les tablettes de boutiques spécialisées ou à la SAQ.

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Laurence souligne qu’elle se fait un excellent virgin black velvet avec de la BockAle noire et du moût de pomme. Mimosa privilégie pour sa part le champagne sans alcool. « Je suis obligée de l’apporter! » rigole-t-elle.

Dans le cas d’un party de job, par exemple, une bonne chose pourrait être de s’impliquer dans l’organisation. Comme ça, tu t’assures qu’il y a de bonnes options virgin pour toi. Et peut-être que le verre de vin chaud te fera moins de l’œil.

S’entourer d’amis sobres

Si tu fais tes premiers pas dans la sobriété, c’est bon d’avoir un ami qui tente l’expérience avec toi. Relever un défi à deux, ça peut aider à rester sur le chemin de la motivation.

Participer à des événements avec des amis sobres, c’est aussi toujours une bonne idée, témoigne Mimosa. « Ça peut vraiment beaucoup aider à normaliser la chose, à ne pas se sentir isolés dans notre sobriété. Il y en a plein, des gens qui ne boivent pas. Quand on aborde la conversation, on est surpris de voir à quel point il y a des gens qui boivent pas pour toutes sortes de raisons. »

Et si tu n’as pas d’amis sobres, il reste toujours les groupes de soutien. Laurence n’a pas été très fan de son séjour chez les Alcooliques anonymes (AA), qu’elle décrit comme étant trop près du cliché du « vieux bonhomme dans un sous-sol d’église qui sirote un café gris en ressassant ses malheurs ». Elle a cependant passé environ un an à fréquenter le SoberLab, une initiative québécoise qui regroupe des personnes sobres un peu plus jeunes autour d’activités plus stimulantes, et elle recommande l’expérience.

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Party ou pas party?

C’est correct, si tu sens le besoin de t’isoler au départ. Laurence raconte avoir passé ses deux premiers mois en Gollum à la maison. Ensuite, elle allait dans les partys et dans les bars, sans problème.

Mimosa concède que les plus gros partys, c’est plus difficile pour elle. Elle avance que les fêtes vraiment axées sur la brosse – par exemple, un party de fin de session – pourraient être à éviter, au besoin.

Et ça vaut même pour un party de Noël. « Si tu sens que le vibe est pas là, avant d’y aller, si tu angoisses parce que tu sens que tu vas avoir des problèmes avec ta question de sobriété, tu peux peut-être éviter celui-là. Ça arrive. On peut en manquer un. » C’est important d’écouter son instinct, insiste-t-elle.

Penser un Noël plus grand

Laurence garde de bons souvenirs de ses premiers jours de l’An, où elle était la seule de la famille à être fraîche et pimpante au lendemain des célébrations. « Trop motivée pour la crowd », pour reprendre ses mots.

Oui, Noël, c’est les excès, les brosses et les dérapes, mais c’est aussi les proches, la neige, les sports d’hiver. « Est-ce que tu veux passer tes deux semaines de vacances scrap, ou tu veux en profiter pour que chaque journée soit une belle journée, pour aller prendre des marches, faire de la rando, voir ta famille? » demande-t-elle.

Pense Noël à grande échelle. Sors faire un bonhomme de neige.

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Garder le cap malgré les écueils

Il peut arriver que, malgré toute ta bonne volonté, tu flanches et tu prennes un verre. C’est arrivé quelques fois à Mimosa. Elle reconnaît avoir été déçue d’elle-même, mais ajoute qu’il ne faut pas se laisser abattre. Un écart ou une rechute, ça peut arriver, et il vaut mieux en profiter pour se remettre en question.

« C’est de réaliser : est-ce que ça a vraiment apporté quelque chose dans la situation présente, comme je le pensais quand j’avais la tentation de le faire? Est-ce que ça m’a aidée dans un contexte social ou émotionnel? Je pense qu’en général, la réponse va être non. Il y a probablement d’autres manières de t’aider. »

Sur ce, sablons le moût de pomme pour 2019. Cheers!

Justine de l'Église est sur Twitter.