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Les avis sont partagés sur le nouveau programme d'histoire au secondaire

Il est (très) loin d'être parfait, mais il y a des arguments pour...
La bataille de St-Eustache de 1837 Lord Charles Beauclerk (via Wikicommons)

Le cours d'histoire proposé par le ministère de l'Éducation « cultive l'ignorance » et « rend invisibles plusieurs élèves » selon beaucoup de parents, d'enseignants et de commissions scolaires. Les critiques principales envers ce curriculum sont qu'il passe sous silence les souffrances vécues par les communautés autochtones au Canada (que le curriculum appelle d'ailleurs toujours « Amérindiens »), ne fait presque pas mention des communautés immigrantes et des minorités ethniques, et présente les anglophones comme une élite qui aurait agi de son mieux afin de bloquer le progrès du Québec.

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La commission scolaire Kativik dit avoir participé à un comité qui a examiné et proposé des changements aux cours d'histoire mis sur pied par le ministère de l'Éducation. « En février 2017, la commission scolaire a fourni de nombreux commentaires sur les éléments supplémentaires à inclure dans le programme d'études, et les thèmes essentiels à intégrer à l'histoire des Inuits au Québec et au Canada », a-t-elle indiqué dans un communiqué de presse envoyé hier.

Extrait du curriculum

Bon nombre de professeurs, d'associations de parents et de commissions scolaires ont de plus fondé le Comité pour l'amélioration du programme d'histoire au Québec et lancé une pétition, qui fait cinq grandes demandes, soit que le programme :

-reconnaisse la complexité et la diversité de la société québécoise et oblige les élèves à développer leurs aptitudes à la réflexion critique dans l'examen des événements historiques;

-traite de l'histoire autochtone comme indiqué aux points 62, 63 et 64 des appels à l'action lancés par la Commission de la vérité et de la réconciliation (CVR);

-reconnaisse les luttes et les contributions positives des diverses minorités ethniques et des communautés locales du Québec;

-reconnaisse la diversité de la communauté anglophone du Québec et ses contributions positives à la société québécoise;

-reconnaisse les évolutions importantes de l'histoire du Québec qui ont été motivées par des valeurs politiques progressistes.

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Le comité est présidé par Robert Green, professeur d'histoire à la Wesmount High School. « Mon problème en tant qu'enseignant est qu'on m'impose un curriculum qui rend invisibles beaucoup de mes étudiants… Comment est-ce qu'un élève est censé se sentir engagé dans ce genre de programme? » a-t-il demandé à la CBC.

Bien qu'il ne fasse pas l'unanimité, le nouveau programme serait, d'après plusieurs, tout de même beaucoup mieux que l'ancien. L'ancien programme d'histoire du Québec et du Canada proposait en troisième secondaire un aperçu condensé de l'histoire du Canada et du Québec, et en quatrième secondaire une approche par thèmes. Les mêmes sujets étaient donc présentés différemment deux années de suite.

« C'était très répétitif et confus, on racontait la même chose, et les élèves trouvaient ça redondant », me dit Michael Colatruglio, qui enseigne le nouveau programme. « Maintenant, en secondaire trois, on voit toute l'histoire des origines du Canada préarrivée des colons jusqu'à 1840, et en secondaire quatre on voit de 1840 à aujourd'hui. C'est un peu bizarre, par contre, d'avoir choisi 1840 comme année charnière, plutôt que la confédération. »

Un professeur de l'école secondaire Loyola, à Montréal-Ouest, a affirmé à la CBC qu'il serait par contre « insensé » de « délaisser un cours supérieur » simplement parce qu'il est loin d'être parfait. Il estime que le nouveau programme donne aux professeurs plus de flexibilité, leur permettant ainsi d'aborder plus en profondeur des sujets comme les vagues d'immigration et les enjeux autochtones.

Billy Eff est sur internet ici et .