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Culture

Des milléniaux nous disent quelle est la chose de leur enfance qu’ils voudraient ravoir

Les Tamagotchi? Les bracelets Slap? Des rêves et un avenir?
tamagotchi
Photo par Benzoyl 

/ Wikimedia Commons 

L'article original a été publié sur VICE Canada.

On est sans doute nombreux à se poser de temps en temps de grandes questions sur la vie et l’univers. Par exemple, on peut se demander si l’on pourra un jour se payer autre chose qu’un petit appart dans immeuble décrépit, quand le néofascisme aura assez enflé pour prendre le pouvoir et devenir un régime totalitaire, ou dans combien de temps exactement les changements climatiques anéantiront le monde.

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En d’autres mots, il y a de quoi s’inquiéter à propos de l’état du monde. La vie adulte est à des années-lumière de l’époque où faire une erreur idiote devant la classe était ce qu’il y avait de plus terrorisant, et où on perdait son temps en sculptant un superhéros en fromage plutôt qu’en googlant les symptômes de la syphilis.

Je sais que m’appesantir sur un futur catastrophique n’est pas nécessairement constructif ni favorable à notre santé mentale collective, mais au moins ce n’est pas se faire croire que le passé était tellement mieux qu’il l’était en réalité. La nostalgie est un filtre que l’on applique à notre enfance, qui rend extatiques les heures passées à jouer au Slinky, à écouter des disques des Spice Girls ou à regarder Radio Enfer en mangeant des pizzas pochettes.

Cela dit, si l’on se détourne entièrement de notre enfance, de ses expériences, de ses objets et de ses modes horribles qui ont fait de nous la génération que l’on est aujourd’hui, je pense que l’on risque de perdre beaucoup. Il est bon de se rappeler qui on a été, ne serait-ce que pour mieux savoir qui l’on est et qui l’on veut être dans l’avenir. Peut-être que ce que j’écris commence à ressembler à ce qu’on lit dans un mauvais livre de croissance personnelle, mais il n’y a quand même rien de honteux à se réfugier mentalement de temps à autre dans le cocon de l’enfance et y relaxer un instant. On y est bien.

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Donc, au service du bonheur par l’introspection rétrospective, VICE a décidé de demander aux milléniaux de révéler la chose de leur enfance qui leur manque le plus. Comme vous le devinez sans doute, il n’y a pas que les Furby. Certains s’ennuient de l’optimisme, d’autres des pertes de temps sans conséquence ou de l’extase en mangeant un bol de Corn Pops. Bref, ma tentative de rédiger un article sans cynisme est un échec. Mais, après tout, c’est peut-être justement ce qui caractérise ma génération, non?

Molly, 24 ans
Faire des boîtes aux lettres en papier de bricolage et les coller sur le côté de nos pupitres. Et trouver un message dedans qui dit : « Veux-tu sortir avec moi? », puis enquêter avec mes amies pour savoir de qui il vient.

Tyler, 25 ans
Peut-être que je n’en prenais pas conscience dans ce temps-là, mais c’est le grand nombre de premières fois. J’essayais des choses sans les comparer à quoi que ce soit. Je vivais dans le présent. L’enfance a un côté zen. Aujourd’hui, si je vais en vacances, je me dis : « La plage était plus belle au Panama. » C’est idiot! Je ne me disais jamais ce genre de truc quand j’étais petit.

Carys, 37 ans
Je dirais les bracelets Slap, les collections d’autocollants, la console portative Nintendo originale, pour Tetris, les fausses bagues en diamant chez le dentiste, les agendas couverts de photos pour les personnaliser, les chandails en coton ouaté confortables, la possibilité de marcher jusqu’à l’école et jusque chez les amis, l’absence de courriels ou de messages textes et l’espoir d’être propriétaire un jour à Vancouver.

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Luke, 29 ans
Être fou de joie et courir dehors accueillir mon père quand il rentrait du boulot. J’ai l’air de parler d’un chien.

Peter, 29 ans
L’optimisme des années 90. Je déteste être de ceux qui disent que le 11-Septembre a tout changé, mais je me rappelle distinctement le changement de façon de voir le monde chez les adultes autour de moi et dans mes propres expériences. Je pense qu’avant, il y avait moins de cynisme ironique à propos de l’état du monde et on croyait plus en notre capacité de régler les problèmes dans le monde. Par exemple, on croyait qu’on pouvait respecter le protocole de Kyoto et arriver à éradiquer la pauvreté.

Nicole, 27 ans
Manger neuf morceaux de Crazy Bread et les faire descendre avec du jus de raisin. Supplier mes parents de me laisser me coucher à 9 heures pour voir Survivor, mon émission favorite dans ce temps-là. M’endormir avec le chat sur mon ventre, plutôt que mon ordinateur.

Florence, 26 ans
Les Polly Pockets! J’aimais ces petits mondes avec toutes leurs babioles, lumières, boutons et fonctions cachées. Et, contrairement aux autres jouets pour filles de l’époque, ils ne projetaient pas beaucoup d’amour romantique ou de sexualisation sur moi, à un âge où ce n’était pas nécessaire, comme les poupées Barbie ou Bratz le faisaient. J’aimais me servir de mon imagination pour créer des histoires sur des quartiers entiers. Elles nous rendaient créatives, moi et ma sœur. On perdait des heures à jouer aux Polly Pockets.

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Eva, 33 ans
Le cylindre géant de blocs Lego que j’ai vendu pour m’acheter des jeux vidéo quand j’avais 13 ans.

Bailey, 26 ans
Je m’ennuie du temps où le pain était bon pour nous.

Rachel, 26 ans
Les Tamagotchi! J’aimais voir un œuf devenir un animal portatif devant mes yeux et savoir que je pourrais le garder, l’aimer et en prendre soin pour toujours – du moins tant que j’aurais des maudites batteries rondes. Parfois, je rêverais d’être moi-même un Tamagotchi aujourd’hui. Imaginez qu’on puisse remplir son réservoir de bonheur, de nourriture et de discipline simplement en appuyant sur un bouton.

Carter, 29 ans
Avec mon meilleur ami Robert, j’avais l’habitude de rentrer à la maison à pied tous les jours. On faisait comme si on était des hommes qui prenaient une bière après le boulot, sauf que, plutôt que d’aller au bar, on allait chez lui ou chez moi, on prenait un Coke dans le frigo et on regardait les Simpsons. On a fait ça presque tous les jours. Je pense que la constance de l’amitié de ce temps-là me manque. En vieillissant, il est de plus en plus difficile de maintenir les relations, surtout avec les amis. Je ne vois pas plusieurs de mes amis pendant des mois des fois. Tout le monde est tellement occupé. On avait plus de temps quand on était enfant.

Braden, 25 ans
L’hiver. Je m’ennuie du temps où il y avait assez de neige pour qu’on se sente canadiens. Je m’ennuie aussi de la possibilité de perdre du temps sans être ensuite écrasé par le poids de la culpabilité.

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Matty, 33 ans
Ne jamais avoir à penser à la quantité de papier de toilette qui me reste.

Anonyme, 25 ans
Mon Lite-Brite. Les petites pinouches que j’ai laissé traîner sur le tapis ont détruit les pieds de mon père et son calme, mais ça en valait vraiment la peine.

Molly, 23 ans
Mon Game Boy Advance et tous mes jeux. J’en ai perdu la moitié à la piscine municipale et j’ai vendu l’autre moitié à une boutique de jeux vidéo rétro pour payer une sortie scolaire à Disneyland.

Dylan, 29 ans
Je m’ennuie d’avoir toutes les personnes que j’aime à proximité, et de pouvoir leur rendre visite ou non, selon mes envies. Il me semble que c’est beaucoup plus difficile de trouver du temps pour voir ses amis ou rester en contact avec des connaissances à l’âge adulte.

Liv, 25 ans
J’avais un jouet comme ceux qu’on trouve dans les boîtes de céréales. C’était un rectangle de plastique, des dimensions d’une cassette, il y avait une image légèrement inexacte de Cendrillon et d’un palais, et du prince, je pense, et quand on appuyait sur un bouton, on entendait des choses comme : « Un rêve est un souhait de ton cœur. » Je l’ai perdu je ne sais plus quand.

Rose, 29 ans
L’inexistence du phénomène des photos de pénis. Je m’ennuie aussi des vrais rendez-vous! Pas juste : « Je te texte demain, et on ira quelque part », une heure et un endroit décidés des jours d’avance. Et Billy Talent.

Sam, 24 ans
Le minigolf. C’est sûr que c’est un drôle de passe-temps, mais, d’une certaine façon, le minigolf a le pouvoir de rassembler beaucoup de gens différents en terrain relativement neutre. Quand j’allais jouer au minigolf pour mon anniversaire, je pouvais inviter des amis de différents groupes sans m’inquiéter que quelqu’un ne soit pas à l’aise. Quand je jouais avec mon frère et mon père, on se sentait étrangement en paix. Pendant les 18 trous, on avait un but précis, et la conversation ne s’éloignait pas des petites stratégies et de nos coups. Quelques-uns des premiers partys mixtes où je suis allé, c’était au minigolf, comme si c’était un environnement sans stress et inclusif.

Anita, 23 ans
Mon imagination d’enfant. Je me bats constamment pour la garder. Je crois qu’il est possible de garder cette créativité magique longtemps, mais il faut du travail et de l’entraînement. Les enfants ont la capacité remarquable d’animer n’importe quel objet. Tout peut être un jouet. Tout est magique. Tout et tout le monde peuvent devenir tes amis. Et j’aimerais ne pas savoir ce qu’est un ordinateur.

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