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politique

Voici comment la CAQ entend gérer l’immigration

C’est officiel : François Legault va revenir à la charge avec son test des valeurs pour immigrants aux prochaines élections.
Crédit photo : Graham Hughes/La Presse canadienne

D’après le plan proposé par la Coalition avenir Québec (CAQ), les immigrants devront passer un test de français, un test des valeurs québécoises et avoir un emploi, ou démontrer qu’ils ont tenté d’en décrocher un, pour s’installer pour de bon dans la Belle province.

Ce serait ensuite au Canada de décider du sort des personnes qui échoueraient à ces tests, ou qui refuseraient de se conformer à ces exigences, puisque le Québec n'a pas le pouvoir d'expulser des immigrants de son territoire.

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Si la CAQ est élue, le Québec accueillerait également 10 000 immigrants de moins par an, passant de 50 000 à 40 000.

Les détails de la plateforme électorale caquiste sur l’immigration ont été publiés lundi par le magazine L’actualité, et a été approuvé par le caucus caquiste il y a deux semaines.

Changements au programme

Pour s'établir au Québec, les immigrants dits « économiques » — ceux qui ne présentent pas de demande de statut de réfugié et qui n’arrivent pas en vertu du programme de réunification familiale — devraient d’abord obtenir ce que la CAQ appelle le Certificat d’accompagnement transitoire (CAT), document valide pour trois ans.

Durant ces trois années, l’immigrant devra démontrer sa connaissance du français, des valeurs québécoises et l’occupation ou sa démarche pour obtenir un emploi.

S’il réussit les tests, le gouvernement lui remettra un Certificat de sélection du Québec (CSQ), document actuellement requis pour faire une demande de résidence permanente, et ensuite de citoyenneté canadienne.

En cas d’échec

Advenant un échec aux tests de français et de valeurs, le CAT pourra être prolongé pour une année encore, le temps de les reprendre.

Si tout rate, ou si le candidat refuse de répondre aux exigences, « le gouvernement du Québec fera parvenir un avis officiel au gouvernement fédéral pour l’informer de la présence en territoire canadien d’une personne sans statut », rapporte L’actualité. Ce serait ensuite au Canada de choisir de relocaliser ou d’expulser le candidat.

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En entrevue avec Radio-Canada, François Legault a été questionné sur ce qu’il voulait qu’il advienne de l’immigrant à ce moment-là.

« Si cette personne est de mauvaise foi, qu’elle refuse d’apprendre le français, refuse nos valeurs, refuse de chercher un emploi, je ne pense pas que c’est quelqu’un que le gouvernement fédéral va vouloir garder », a-t-il répondu.

François Legault a assuré qu’il ne travaillait pas à « expulser des gens ».

« Ce qu’on veut, c’est que les gens apprennent le français, apprennent nos valeurs. On leur donne trois ans pour le faire. […| On ne veut pas garder chez nous trop de personnes qui n’acceptent pas notre langue, nos valeurs et de participer au monde du travail. »

La CAQ précise que le programme serait plus flexible pour les personnes en situation précaire, comme les familles monoparentales, ou ceux qui vivent avec une personne gravement malade, ou en situation de handicap. Elles disposeraient « de tout le temps et l’aide nécessaires pour réussir leurs examens », précise-t-on dans le programme.

L’actualité ajoute que le fédéral n’expulse pour l’instant pas les immigrants sur la base de la réussite de leur intégration. Pour devenir citoyens canadiens, les immigrants doivent toutefois passer un test d'anglais ou de français, ainsi qu'un Examen de citoyenneté abordant les « valeurs canadiennes ». En cas d'échec, la personne n'est pas expulsée du pays, mais n'obtient pas le statut de citoyen.

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Plus de ressources

La CAQ veut octroyer plus de ressources à la francisation. L’enveloppe pour quatre ans passerait de 74 à 200 millions de dollars.

Les personnes qui échoueraient au test de français feraient l’objet d’un suivi par le ministère de l’Immigration. Elles seraient également incitées « à suivre des cours de français à temps plein ». Le programme de francisation pourrait durer jusqu’à un an et demi, à temps plein.

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Dans le but de retenir les nouveaux arrivants sur les bancs d’école, une allocation incitative leur serait versée. On ne précise pas le montant de cette allocation, mais il s’agirait de la plus grande partie du budget de 200 millions sur quatre ans.

Le programme de la CAQ prévoit également l’accélération et la facilitation de la reconnaissance des diplômes.

Justine de l'Église est sur Twitter.