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Culture

La mélancolie estivale de Suicideyear

Avec Color the Weather, le producteur derrière des hits de Yung Lean nous montre qu’il a un côté plus mature.

Le producteur louisianais James Prudhomme, mieux connu sous le nom de Suicideyear, s’était taillé une solide réputation dans le monde du trap au début de la décennie. Avec ses remix de Britney Spears, ses covers de Bullet for My Valentine et ses productions pour le chouchou de la cloud trap Yung Lean, il a contribué à bâtir le nouveau son du hip-hop actuel, teinté de Xanax et de 808 tonitruants.

Lorsqu’il a signé avec le label écossais LuckyMe, qui compte entre autres Lunice et Jacques Greene dans ses rangs, beaucoup se sont demandé s’il serait capable de produire un album plus « sérieux », tout en restant fidèle à lui-même. Avec son nouvel opus Color the Weather, paru aujourd’hui, il le prouve.

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Visiblement influencé par son passage sur l’étiquette Software Recording Co., dirigé par le légendaire OneohtrixPointNever, le Suicideyear qu’on retrouve ici est un plus introspectif, avec une touche trap qui penche plus du côté IDM que EDM.

Avec 7 Year Dream, le morceau d’ouverture, Suicideyear met la table : une douce ballade au piano réverbéré, un build-up martelant de kick drum qui ne se solde pas par un drop, rappelant les compilations Weightless de Mumdance & Logos.

Le vrai jus de l’album se trouve vers le milieu, à commencer par Days Forever, le premier single du projet. Faite en collaboration avec la star montante du R’n’B anglais Georgia, la chanson débute avec des accords doucereux au piano qui forment une symbiose remarquable avec la voix de la chanteuse, avant de se terminer avec un changement de tempo à la chopped & screwed.

C’est probablement sur Little Palace, Hidden Heaven que Suicideyear montre le mieux ce que lui a appris OneohtrixPointNever. Symphonie trap de loop de synthés cinématique, la chanson Kept Distance est certainement celle qui résume le mieux l’ambiance de l’album, à mi-chemin entre ambient et club music.

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Pour ceux qui s’ennuient du « vieux » Suicideyear, c’est assurément sur Interlude que vous le retrouverez, avec ses 808 rebondissants et déformés, posés sur un arrière-plan de synthés qui flottent, suspendus dans l’univers de la cloud trap.

Avec Color the Weather, Suicideyear nous montre un côté plus mature, s’aventurant un peu plus loin de la trap droguée au lean à laquelle il nous avait habitués. Si on peut reprocher à l’album de manquer de rebondissements et de tension, tout amateur se doit par contre d’applaudir l’effort fait par le producteur. S’il est crédité d’avoir aidé à lancer un mouvement connu pour surtout impliquer des « producteurs de chambre à coucher », on remarque bien qu’il est passé au niveau studio. Dans l’ensemble, un album parfait à écouter ce week-end en lisant assis devant l’air conditionné.

Suicideyear sera de passage à Montréal le 22 juillet prochain.

Billy Eff est sur internet ici et .