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Drogue

Le weed au Québec en statistiques

L’ISQ publiait cette semaine le premier rapport approfondi sur la consommation de cannabis dans la province.
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Près de cinq mois après la légalisation de la consommation du cannabis à des fins récréatives au Canada, l'Institut de la statistique Québec (ISQ) a publié un rapport compilant des données sur les habitudes, les préférences et les raisons des consommateurs québécois de cannabis avant la légalisation. On y apprend entre autres que les jeunes voient le cannabis comme étant plus socialement acceptable que les aînés, et qu'une grande partie de la population se gèle pour réduire les symptômes de problèmes de santé.

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Selon l'Étude québécoise sur le cannabis (EQC) menée de mars à juin 2018, près de la moitié des Québécois de plus de 15 ans ont déjà consommé du cannabis dans leur vie : 53 % chez les hommes et 42 % chez les femmes.

Sans surprise, les jeunes sont beaucoup plus décomplexés que les plus vieux à la consommation de cannabis. En effet, 48 % des 15 ans et plus « estiment qu’il est tout à fait ou plutôt acceptable socialement de consommer occasionnellement du cannabis à des fins non médicales ». Les hommes sont, encore une fois, plus ouverts que les femmes à ce sujet, étant 24 % à considérer que la consommation occasionnelle de cannabis est acceptable, contre 17 % des femmes – et 31 % des femmes jugent qu'il est tout à fait inacceptable d'en consommer.

On constate donc que l'acceptabilité sociale du cannabis se rapproche de celle du tabac, vu que 55 % des 15 ans et plus croient que de fumer la cigarette à l'occasion est acceptable. Ici aussi, les hommes trouvent le tabagisme occasionnel un peu plus acceptable, à 25 % contre 21 % pour les femmes.

Fumer les feuilles et les fleurs séchées reste la façon la plus répandue chez les Québécois de consommer du weed (88 %), et les femmes ont eu plutôt tendance à s'approvisionner chez quelqu'un qu'ils connaissent (85 %) que chez des revendeurs illégaux (26 %).

Les jeunes sont aussi les champions de la consommation de cannabis comestible. Si 27 % des Québécois ayant consommé du cannabis dans les 12 mois précédant l'enquête en ont ingéré, c'était surtout les moins de 30 ans : 33 % des 15-17 ans ont consommé des edibles, et ce pourcentage monte à 37 % chez les 18-24 ans.

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Bizarrement, il semble que la popularité de la consommation de cannabis sous forme de produits alimentaires augmente en fonction des études : la consommation serait « moins fréquente chez les personnes n’ayant pas de diplôme d’études secondaires (20 %) que chez celles ayant un diplôme d’études secondaires (28 %) ou universitaires (31%) ». Les moins de 25 ans sont aussi plus enclins à vapoter le cannabis que la génération de leurs parents, avec 27 % des 18-24 ans choisissant cette méthode, contre 14 % chez les 55 ans et plus.

Bien entendu, comme partout, les Québécois fument pour avoir un high, mais la plupart le font surtout pour relaxer. En effet, 83 % disent le faire pour se détendre, 53 % pour se sentir « buzzés », 44 % pour mieux dormir et plus de 25 % pour soulager des symptômes ou traiter un problème de santé. On apprend aussi dans l'étude qu'il semble y avoir une corrélation, car « la proportion des personnes de 15 ans et plus qui consomment du cannabis pour traiter un problème de santé augmente graduellement avec l’âge (passant de 11 % chez les 15-17 ans à 38 % chez les 55 ans et plus) », et il semble que plus on fume, plus on ressent le besoin de fumer pour s'endormir (20 % chez les personnes consommant moins fréquemment à 79 % chez les consommateurs quotidiens).

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Par contre, l'étude nous apprend que 14 % des hommes et 9 % des femmes rapportent en fumer parce qu'ils en sont dépendants. Pour l'EQC 2018, les sondages visaient entre autres à évaluer la consommation problématique de cannabis chez les Québécois. Les résultats nous apprennent que 19 % des 15 ans et plus ayant déjà consommé du cannabis présentent un risque modéré, et 0,4 % un risque élevé, de consommation problématique, un phénomène qui touche plus les hommes (23 %) que les femmes (14 %). Par contre, le risque semble diminuer avec le temps, « passant de 43 % chez les personnes de 15 à 17 ans ayant consommé du cannabis au cours de leur vie à près de 9 % chez celles de 55 ans et plus ».

Il sera intéressant de lire le rapport de 2019, qui nous permettra d’évaluer l’effet de la légalisation et de l'ouverture des magasins de la SQDC, rendant le cannabis plus accessible, sur l’évolution des tendances.

Billy Eff est sur internet ici et .