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Sport

Un rapport confirme l’existence d’un système de dopage d’État en Russie

« Ce qui surprend, à la suite de l'enquête sur Sotchi, c'est l'étendue de la supervision et du contrôle du laboratoire de Moscou pour manipuler et cacher les échantillons d'urine des athlètes russes. »

Un rapport commandé par l'Agence mondiale antidopage confirme les allégations du Dr Grigory Rodchenkov, selon lesquelles le gouvernement russe était très impliqué dans un vaste système de dopage avant et après les Jeux olympiques de Sotchi.

Rodchenkov, ex-directeur du laboratoire antidopage russe, a affirmé au New York Times avoir caché et modifié des échantillons positifs à la demande du ministère des Sports de Russie. Le rapport de l'avocat canadien Richard McLaren (en intégralité ci-dessous, en anglais seulement) prouve la véracité des allégations de Rodchenkov « au-delà de tout doute raisonnable ».

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Surtout, le rapport rend compte de l'étendue de l'implication du gouvernement russe :

Ce qui surprend, à la suite de l'enquête sur Sotchi, c'est l'étendue de la supervision et du contrôle du laboratoire de Moscou pour manipuler et cacher les échantillons d'urine des athlètes russes de presque toutes les disciplines avant et après les Jeux de Sotchi.

La commission indépendante a mis en évidence l'implication de l'État dans la manipulation du système de contrôle du dopage dirigé par l'Agence antidopage russe (RUSADA) et au sein de la Fédération russe d'athlétisme. Le rapport décrit le système de dopage sur le terrain et la corruption qui le permet. Ce rapport aide à mieux comprendre ce système et expose les preuves de la supervision dirigée par l'État et de la corruption du travail d'analyse du laboratoire.

L'État avait mis en place une stratégie simple et sans faille. Si toutes les précautions opérationnelles pour encourager et permettre le dopage chez les athlètes russes échouaient pour quelque raison, le laboratoire offrait un mécanisme sans faille. L'État avait la capacité de changer un résultat d'analyse positif en résultat négatif en ordonnant la modification de l'analyse du laboratoire de Moscou. Le ministère des Sports, RUSADA et le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB) étaient tous impliqués dans cette opération.

Pour le président du CIO, Thomas Bach, le rapport montre « une atteinte choquante et sans précédent à l'intégrité du sport et des Jeux olympiques ». Il affirme aussi que le CIO « n'hésitera pas à imposer les sanctions les plus sévères possible contre toute personne ou organisation impliquées ».

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L'Association internationale des fédérations d'athlétisme a déjà banni l'athlétisme russe de Rio, et le CIO a secondé cette décision. Mais, à l'approche des JO 2016, des voix s'élèvent pour demander l'exclusion de l'ensemble de la délégation russe. Avant même la publication de ce rapport, les agences antidopage américaines et canadiennes ont demandé dans une lettre conjointe l'exclusion de la délégation russe, à l'exception des athlètes « en mesure de prouver qu'ils se sont soumis à des analyses antidopage fiables dans d'autres pays ».

Le conseil de direction du CIO doit sous peu discuter des sanctions possibles en conférence téléphonique. Pour sa part, l'AMA exige une exclusion totale.

#BREAKING WADA calls for Russia ban from all international competition, including Rio Olympics
— AFP news agency (@AFP) July 18, 2016

Le rapport de l'AMA sur Scribd par VICE Sports (en anglais seulement)

WADA Report by ViceSports on Scribd