Une étude dévoilée le 23 janvier 2017 par des chercheurs de l'Université McGill révèle que commencer l'école plus tard que 9h30 pourrait aider les adolescents à mieux performer. L'étude soulève qu'un adolescent canadien sur trois n'a pas suffisamment dormi pendant la semaine. Peut-être qu'un jour, « école » n'aura plus à rimer avec « fatigue ».L'horaire quotidien à l'école n'est pas adapté à ce rythme de vie différent chez les adolescents, même si ce sont eux qui remplissent les établissements scolaires. Effectivement, commencer les cours plus tôt vient déranger le rythme circadien de l'adolescent, soit le cycle qui régularise l'éveil et le sommeil. L'auteure principale de l'étude, Dre Geneviève Gariépy, rapporte que les écoles sont conscientes du problème de sommeil chez les adolescents, mais que les professeurs et parents, qui n'ont pas le même cycle de sommeil que leurs ados, freinent l'adaptation. « Ce n'est certainement pas une solution qui peut se réaliser du jour au lendemain », dit l'auteure.En collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les chercheurs ont analysé les données de 30 000 élèves de 362 écoles différentes au Canada, puis leur ont soumis un sondage. Celui-ci révèle que l'heure moyenne à laquelle un Canadien débute l'école varie entre 8 h et 9 h 30. « Je ne veux pas donner une heure précise [pour commencer l'école], mais biologiquement parlant, les élèves seraient moins fatigués à l'école s'ils se levaient entre 8 h et 9 h », a affirmé Dre Gariépy. À moins d'avoir un canapé-lit dans un casier, il est difficile de se lever à cette heure pour bon nombre de jeunes écoliers et écolières.Le manque de sommeil ne vient pas seulement de l'heure à laquelle les jeunes se lèvent, mais aussi à laquelle ils sont biologiquement formatés de se coucher. L'adolescent canadien moyen devrait sombrer dans les bras de Morphée vers 23 h, et ce, même s'il est au lit dès 20 h 30. La cause n'est pas forcément l'utilisation abusive de son téléphone intelligent, mais bien de son rythme circadien décalé. En raison de la stabilisation des hormones chez les jeunes, ceux-ci ont tendance à s'endormir naturellement de 2 à 3 heures plus tard que la moyenne, lors de l'adolescence. Pour les jeunes adolescents de 14 à 17 ans : « ils doivent avoir environ 8 à 10 heures de sommeil dans le corps par nuit, en excluant l'utilisation du cellulaire, a clamé Dre Gariépy, qui est fortement déconseillée le soir. »À long terme, selon l'étude, les jeunes qui dorment moins de huit heures par nuit ont plus de chances de souffrir d'obésité. Le manque de sommeil peut aussi engendrer de piètres performances à l'école, et des problèmes psychologiques tels que la dépression et l'anxiété. « Plus de 75 % des cas souffrant de problèmes psychologiques débutent avant l'âge de 25 ans, souvent causés par le manque de sommeil à l'adolescence. C'est une période vulnérable pour quiconque », a souligné Dre Geneviève Gariépy.