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Une étude nous éclaire sur les racines biologiques de l’orientation sexuelle

De nouveaux signes de « l’effet grand frère » montrent qu’il y a une corrélation entre des facteurs prénataux et l’orientation sexuelle.
Photo : Shutterstock

Pendant des décennies, les scientifiques ont essayé de déterminer les facteurs biologiques de l’orientation sexuelle. L’une des découvertes les plus inexplicables dans ce domaine, c’est ce qu’on a appelé « l’effet grand frère » : l’homosexualité est plus fréquente chez les hommes qui ont des frères plus âgés qu’eux. Jusqu’à aujourd’hui, on ne savait pas vraiment pourquoi.

Une nouvelle étude de l’Université Brock au Canada suggère que les femmes donnant naissance à des garçons produisent progressivement des anticorps qui affecteraient les garçons auxquels elles donneraient naissance ensuite, le cas échéant. Les chercheurs affirment que ces anticorps, produits en réaction aux protéines présentes dans le cerveau des garçons, peuvent entraîner des changements dans le développement du cerveau du fœtus qui ont un effet sur l’orientation sexuelle.

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« Il semble qu’avant ou juste après la naissance d’un garçon, l’organisme de certaines mères commence à détecter cette substance étrangère (la protéine NLGN4Y) et une réponse immunitaire se déclenche. Plus tard, si elles conçoivent d’autres garçons, les niveaux élevés d’anticorps qui combattent cette substance pourraient influer sur le développement du cerveau », explique Tony Bogaert, chercheur principal, dans un communiqué de presse.

Bien que l’étude n’ait pas encore été reproduite par une autre équipe de recherche, elle indique que l’effet grand frère pourrait bel et bien dérivé de facteurs prénataux. En d’autres mots, c’est une preuve de plus que l’orientation sexuelle a des racines biologiques, une théorie qui a longtemps été contestée par les groupes anti-homosexuels.

« Les implications de cette étude, surtout quand elle sera reproduite par une équipe indépendante, sont profondes », estime M. Bogaert.

« En plus d’aider à mieux comprendre l’origine exacte de l’effet grand frère, elle contribue à étayer l’idée qu’au moins chez les hommes, il y a une forte corrélation entre l’orientation sexuelle et la biologie. »

« C’est le fruit de plus de 20 ans de recherches sur l’effet depuis que nous avons commencé à nous pencher sur l’effet grand frère, ou l’effet du rang de naissance de frères. Cette étude renforce le consensus scientifique croissant voulant que l’homosexualité ne soit pas un choix, mais plutôt une prédisposition innée. »

Il n’y a pas de facteur unique qui détermine si une personne est gaie ou non, mais une étude comme celle-ci continue d’étayer la théorie selon laquelle l’orientation sexuelle est à tout le moins influencée par des facteurs biologiques. Considérant que les groupes homophobes continuent à affirmer que l’homosexualité est un choix qui peut être corrigé, notamment par une thérapie de conversion aux conséquences pour la santé souvent tragiques, ce domaine de recherche à une très grande importance.

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