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environnement

Le gouvernement est « climatopassif », dit Québec solidaire

« C’est un parti qui ne réalise pas l’ampleur de la crise », dit Gabriel Nadeau-Dubois.
Le gouvernement est «climatopassif» dit Québec solidaire
Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, au congrès de Québec solidaire en décembre dernier.

Québec solidaire a lancé un ultimatum au gouvernement Legault ce mardi. Le parti lui fixe une échéance, le 1er octobre 2020, pour adopter des mesures efficaces pour lutter contre les changements climatiques. Si le gouvernement échoue, Québec solidaire promet « un barrage politique d'une ampleur sans précédent, qui empêchera le gouvernement de réaliser ses priorités parlementaires normalement ». Le parti fixe trois conditions à respecter pour appuyer le gouvernement Legault dans ce dossier :

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  • Interdire tout projet gazier ou pétrolier sur tout le territoire du Québec.
  • Adopter un plan de lutte aux changements climatiques conforme aux cibles fixées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
  • Faire approuver ce plan par un expert indépendant.

« Ce sont trois demandes simples, minimales. On demande au gouvernement de faire ce qui est le strict minimum au regard de la science, pour éviter la catastrophe climatique », explique Gabriel Nadeau-Dubois, le co-porte-parole de Québec solidaire, joint par téléphone.

Le budget présenté par le gouvernement la semaine dernière a déçu le parti, particulièrement en matière d’environnement : « On a été estomaqués, dit-il, parce que le gouvernement avait reconnu depuis l’élection qu’il avait des croûtes à manger en matière de lutte aux changements climatiques, et que, dans ce budget déposé quelques jours après une mobilisation historique de la jeunesse, il n’y ait rien de neuf en matière de lutte aux changements climatiques, ça nous a surpris et déçus. »

Le co-porte-parole de Québec solidaire se dit inquiet de l’absence de plan du gouvernement Legault : « On n’est pas devant un gouvernement climatosceptique, dit-il, c’est un gouvernement qui, quand on lui pose la question, dit clairement : “Bien sûr, les changements climatiques existent, et bien sûr, il faut faire quelque chose.” Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’actions qui suivent. C’est un gouvernement climatopassif. On reconnaît qu’il y a un problème, mais on ne fait rien pour le régler. C’est incohérent et inquiétant d’arriver au pouvoir en 2019 sans plan, et ne pas être capable de poser ne serait-ce que des premiers gestes six mois après être arrivé au pouvoir. »

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Comme le groupe Extinction Rebellion et les étudiants qui promettent des actions radicales non violentes dans les prochains mois, le co-porte-parole de Québec solidaire annonce que le parti prépare des actions de mobilisation pour mettre de la pression sur les députés et le gouvernement : « Les gouvernements n’agiront pas si on ne met pas de plus en plus de pression. Il va falloir de la pression à l’extérieur de l’Assemblée nationale, mais il faut aussi de la pression à l’intérieur de l’Assemblée nationale. Les marches du vendredi sont importantes, mais il va falloir que ça continue, et que ça aille plus loin. Il va falloir de plus en plus de mobilisation partout sur le territoire du Québec. »

Gabriel Nadeau-Dubois estime que cette pression citoyenne est la meilleure solution pour pousser le gouvernement à prendre des mesures radicales : « Il faut que les ministres et les députés de la CAQ réalisent qu’on ne peut plus faire du business as usual, ce n’est plus possible. Il faut que, par la pression citoyenne, on leur fasse sentir qu’ils ne peuvent plus gouverner comme si de rien n’était. »

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« C’est un parti qui ne réalise pas l’ampleur de la crise, conclut Gabriel Nadeau-Dubois. On arrive en 2020 à un point de rupture, et c’est pour ça qu’on dit : à partir du 1er octobre 2020, s’il n’y a pas de plan sur la table, on ne pourra plus collaborer avec ce gouvernement-là et on ne pourra plus accepter que l’Assemblée nationale fonctionne comme si de rien n’était, alors on va ralentir les travaux et on va en déranger le fonctionnement. »

Marie Boule est sur Twitter.