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Drogue

Le « prince du pot » au Canada répond à des accusations d’inconduite sexuelle recueillies par VICE

Marc Emery nie la plupart des comportements reprochés par plus d’une dizaine de personnes, allant des propos inappropriés aux attouchements.
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L'article original a été publié sur VICE News Canada.

VICE News a parlé à sept ex-employées de Cannabis Culture, l’entreprise que Marc et Jodie Emery ont fondée, ainsi que quatre autres personnes, selon lesquelles celui que l’on a surnommé « le prince du pot » parlait ouvertement de ses exploits sexuels, organisait des partys alimentés à la MDMA auxquels participaient des adolescentes, s’est fait faire des fellations sur les lieux de travail, touchait des employées sans leur consentement, leur donnait des claques sur les fesses, les rabaissait, passait des commentaires sur leur apparence, menaçait de les remplacer par des filles plus jeunes et plus sexys, et s’est masturbé à côté d’une femme endormie.

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VICE News a tenté à plusieurs reprises de communiquer avec lui et avec sa femme, Jodie Emery, pour obtenir ses commentaires. Une liste de questions leur a également été transmise, et l’avocat de Marc Emery a seulement confirmé l’avoir reçue.

Marc Emery a choisi d’y répondre sur Facebook, mardi soir. Il dément certaines allégations et en confirme partiellement d’autres. Il dit qu’aucune inquiétude relativement à un environnement de travail toxique n’avait été portée à son attention. Il a toujours voulu des employés heureux et des clients heureux.

Melinda Adams, une ex-employée a rapporté l’avoir vu touché des employées sans leur consentement, les avoir réprimandées et avoir organisé des « partys de lotion » où circulait de la MDMA et d’autres drogues. Elle avait 17 ans quand elle a commencé à travailler pour lui et sa femme.

Dans sa réponse, Emery affirme que personne de moins de 18 ans n’a reçu de drogue psychotrope ou psychédélique de sa part ou en sa présence. Quant à ce qu’elle appelle les « partys de lotion » qui auraient eu lieu à Cannabis Culture, il dit ne pas en avoir été informé. « Je n’ai jamais entendu parler de “partys de lotion”, je ne sais même pas ce que c’est, écrit-il. Ça ne s’est jamais produit. Les descriptions de ces prétendus partys ne correspondent pas à l’environnement de travail dans lequel j’étais. »

Il ajoute qu’à la Global Marijuana March de Toronto en 2008, la mère de Melinda Adams lui a dit : « Mel t’adore. Elle n’a nulle part où aller, je suis en crise, je ne peux pas prendre soin d’elle en ce moment », après quoi il lui a acheté un billet d’autocar à destination de Vancouver.

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« Mel dit maintenant qu’elle m’a vu nu, mais je ne me suis jamais rendu compte de ça, se défend-il. » Il ajoute qu’elle portait souvent le chandail FREE MARC (« libérez Marc ») en réaction à son extradition aux États-Unis et sa subséquente condamnation à la prison. « Jamais elle ne s’est plainte de moi. »

Pour sa part, Melinda Adams dit qu’elle considérait Marc et Jodie Emery comme des figures paternelle et maternelle. Par conséquent, elle n’était pas à l’aise de parler du comportement dont elle a été témoin alors qu’elle travaillait à Cannabis Culture, parce que le cannabis n’était pas légal et que les Emery avaient beaucoup d’influence au sein de la communauté d’activistes du cannabis. Si elle a maintenant choisi de parler, c’est en raison du mouvement #MoiAussi.

À la question sur les commentaires qu’il aurait faits à propos de l’apparence d’employées de Cannabis Culture, il répond qu’il a déjà dit à des femmes qu’elles étaient belles, mais qu’il n’a jamais voulu mettre qui que ce soit mal à l’aise. « Si j’ai fait des remarques inappropriées ou mis quelqu’un mal à l’aise, je m’en excuse », ajoute-t-il.

À savoir s’il a déjà agressé verbalement un ou une employée, il répond : « Non. Ce n’est pas une agression verbale de réprimander des employés qui n’ont pas fait leur travail. »

Il nie aussi avoir déjà dit à des employées dans la vingtaine qu’il les virerait et les remplacerait par des filles « plus jeunes et plus sexys ». « Le fait d’être sexy n’a jamais été un critère d’embauche, assure-t-il. Et je n’ai jamais viré personne qui faisait correctement son travail. »

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Il nie avoir eu des relations sexuelles, dont des fellations, avec des femmes dans les toilettes du sous-sol à Cannabis Culture durant les heures de travail. « Non. Rien de ce genre ne s’est jamais produit », se contente-t-il de répondre à ce sujet.

Il affirme croire sincèrement qu’il n’a jamais causé de tort à personne ni commis d’agression sexuelle. Mais il admet qu’il est « possible » qu’il ait parlé de sa vie sexuelle avec des employés durant les heures de travail. « Passer 40 heures avec des collègues rend l’environnement de travail plus familier. » Par contre, il n’aurait jamais donné de claque sur les fesses à une employée. Il est arrivé qu’il fasse un massage à une employée, mais c’est parce qu’elle avait constamment mal au dos en raison d’une scoliose, et elle l’avait « explicitement encouragé » à le faire.

Heather Bryant, ex-employée de Cannabis Culture, a rapporté qu’Emery avait dit vouloir l’humilier et la rabaisser. Il le nie. Selon lui, elle était « follement éprise » de lui. « Elle était très heureuse jusqu’à mon mariage avec Jodie Giesz-Ramsay en 2006. Après, Heather a quitté Cannabis Culture et on n’a jamais plus eu une relation amicale. »

VICE News a aussi demandé à Marc Emery si, en janvier 2004, il avait fait venir une femme à Vancouver par avion, l’avait conduite à une chambre d’hôtel, puis lui avait fait prendre de la drogue avant de la lécher et de lui faire des attouchements. C’est ce qu’allègue Haley, qui ne veut pas que son nom de famille soit révélé. Il se serait aussi « violemment masturbé » à côté d’elle. « Quiconque est venu me voir a séjourné à mon appartement avec moi. C’est faux. »

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Enfin, il dit être « attiré par des femmes adultes, et aussi quelques hommes » et que la femme la plus jeune avec laquelle il a eu une relation sexuelle est sa femme Jodie, alors qu’elle avait 19 ans.

« On s’est séparés en bons termes l’an dernier. Marier Jodie est la meilleure décision que j’ai prise de ma vie, et je suis très triste de voir que des personnes s’en prennent au travail de sa vie dans leurs tentatives de me condamner. »

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