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Stan Larkin a vécu plus d’un an en trimballant son cœur dans un sac a dos

Un jeune américain de 25 ans a passé 555 jours sans cœur dans sa cage thoracique, le tout en jouant au basket. Pépouze.
Image : University of Michigan Health System

Le 9 mai dernier, un jeune Américain de 25 ans s'est rendu au centre cardio-vasculaire de l'Université du Michigan pour y recevoir une transplantation cardiaque. 555 jours plus tôt, le même homme se trouvait déjà sur le billard, passant entre les mains du même chirurgien. Mais c'était alors pour s'y faire retirer le cœur. Entre les deux opérations réussies, Stan Larkin aura passé plus d'un an relié en permanence à un cœur artificiel portable, stocké dans un sac à dos de 6 kilos. Derrière la prouesse technologique, il y a une entreprise, Syncardia, qui se spécialise dans la pose d'implants cardiaques – des cœurs artificiels, rien de moins. Le dispositif, appelé Freedom, existe depuis 2010 et, selon la brochure de l'entreprise, était déjà utilisé par une centaine de personnes en 2012. Destiné aux patients cliniquement stables en attente d'un donneur, il se compose d'un cœur artificiel, de deux gros tuyaux en plastique faisant office d'artères et de deux grosses batteries au lithium pour alimenter le tout. Oh, et l'entreprise précise qu'il est rechargeable sur allume-cigare, parce qu'on ne sait jamais quand son cœur peut tomber en rade de batterie.

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Si le produit a déjà prouvé sa fiabilité par le passé, aucun patient, même lors des essais cliniques, n'a vécu avec aussi longtemps que Stan Larkin. Atteint d'une forme rare de cardiomyopathie héréditaire –une maladie qui se traduit par l'arrêt brutal et inexpliqué du cœur, souvent fatale chez les jeunes athlètes -, Stan Larkin et son frère, alors tous les deux très faibles, ont vus leurs deux cœurs remplacés par des prothèses artificielles le temps de trouver un greffon. Si l'un des deux frères n'a eu à attendre que quelques semaines à l'hôpital, l'autre aura donc dû attendre plus d'un an, et a rapidement été équipé du dispositif portable. « C'a été une montagne russe émotionnelle », a résumé Larkin après sa transplantation réussie, dans ce qui est un bel euphémisme pour raconter une année passée l'air de rien sans cœur dans sa cage thoracique pour faire fonctionner normalement son corps. Et loin de rester cloîtré chez lui avec la peur panique que son tuteur cardiaque ne lâche au premier faux mouvement, Larkin a tenté de vivre une vie (presque) normale, se permettant même le luxe de jouer au basket parce que bon, y'a pas d'raison qu'un type avec un cœur dans un sac à dos n'aie pas le droit de s'envoyer quelques paniers quand il en a envie, après tout. Depuis sa transplantation réussie, Larkin a partagé son histoire dans les médias afin, selon lui, d'attirer l'attention sur les 5,7 millions d'Américains souffrant d'insuffisances cardiaques. Qui pourraient un jour, eux aussi, se retrouver à porter leur cœur artificiel dans leur dos.