On était au MUTEK

Barac, Photo : Trung Dung Nguyen

Cette année était officiellement la dernière fois (enfin) que tous les festivals et événements majeurs montréalais célébrant la culture numérique se suivent et encore pire se chevauchent. Fini de se coltiner 10 000 trucs à la fois jusqu’à ne même plus être capable d’apprécier l’offre à sa juste valeur, Alain Mongeau, directeur et fondateur de MUTEK, vient d’annoncer que dès l’année prochaine son festival sera déplacé au dernier week-end d’août, un positionnement stratégique super smart qui va en réjouir plus d’un — nous y compris.

Laura Luna, Photo : Trung Dung Nguyen

Malgré ce remaniement, la semaine dernière était bien réelle et il fallait la traverser - vivant on s'entend. On a donc zoné dans le quartier des spectacles, downtown Montréal, alternant entre les différents lieux et salles investis par MUTEK ( un des festivals internationaux majeurs dédiés à la musique électronique et aux arts numériques avant-gardistes ) en essayant d’en profiter au maximum - tout voir est humainement impossible. Le meilleur moyen de ne pas être déçu c’est de n’avoir aucunes  attentes, de prendre ça relax et de se laisser guider par son feeling et par les nombreuses rencontres au cours de la soirée. C’est ce que nous avons fait en commençant par se pointer au cocktail d’ouverture; certes les petits fours étaient bien bons (mention spéciale pour les petites tartines de chèvre) mais on regrettera beaucoup les lancements au soleil sur la terrasse.

Nidam Konig, Photo : Trung Dung Nguyen

Trêve de plaisanterie et rentrons dans le vif du sujet. Divisé en une multitude d’activités, dont le VR salon, les rencontres et ateliers DIgi_Section, un Piknic Électronik,  une scène extérieure et gratuite, une Boiler Room et les expériences immersives A/Visions, la programmation musicale majeure du festival  pouvait sembler un peu moins lourde que certaines des années précédentes sur le papier mais bien au contraire, la qualité était indéniablement au rendez-vous - en faisant abstraction de la qualité du son de la salle à l’étage du MAC.

Comme cela prendrait des heures de vous raconter le MUTEK, nous avons préféré vous partager cette atmosphère particulière et unique avec des photos plutôt qu’avec une review bourrée de détails dans un jargon ultra-chiant et de descriptions de performances que personne ne lit finalement. On évitera également les longs name-droppings, si tu veux savoir quels artistes étaient présents à l’édition 2016 tu peux cliquer ici.

Herman Kolgen, Photo : Vivien Gaumand

Ceci étant dit, on s’autorisera à citer quelques-uns de nos highlights comme un set A/V de Lee Gamble & Dave Garskarth en première Nord-américaine bien dévastateur, une performance A/V de Herman Kolgen super léchée, un nouveau projet présenté par ATOM™ ( toujours aussi froid et sérieux lui mais toujours aussi bon ), un set électronique abstrait et ambiant d’un Tim Hecker fidèle à lui-même et le récent projet de Fousek, Hansen et Tellier-Craig accompagné par les visuels de Sabrina Ratté. Ajoutez à ça les nombreuses découvertes ainsi que la performance A/V de Paul Jebanasam & Tarik Barri qui était juste majestueuse.

Finalement on est resté raisonnable : moins en voir pour mieux kiffer. Notre seul grand regret sera d’avoir loupé Essaie pas, le projet collaboratif de Marie Davidson et Pierre Guerineau que l’on a toujours pas vu.

Grâce à des choix audacieux et aux nombreuses forces vives locales performant sur les différentes scènes du festival, cette édition était selon moi moins mainstream et probablement plus intéressante pour les puristes et initiés à la vibe originale de l’événement. Ce cru 2016 a fait ressurgir les aspects uniques qui font de MUTEK un des festivals les plus réputés en termes de créativité avant-gardiste. Un retour aux sources probablement apprécié par les festivaliers MUTEK de la première heure.

Pour suivre l’actualité du festival cliquer ici. En attendant voici quelques moments captés pendant l’édition 2016 du festival.

Peder Mannerfelt, Photo : Trung Dung Nguyen

Tim Hecker, Photo : Trung Dung Nguyen