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Sports

Raymond Kopa, la légende du foot français, est mort

Le premier Ballon d'or français est décédé vendredi 3 mars, à l'âge de 85 ans.

Ce vendredi 3 mars, la France a perdu l'un de ses plus grands footballeurs. Raymond Kopa, l'ancien Ballon d'or 1958 et porte-étendard de l'équipe de France, du grand Reims des années 50 et du Real Madrid est mort à Angers, à l'âge de 85 ans. Avec lui, c'est toute une page du football français, européen et mondial qui se tourne. Une page ouverte en octobre 1931, date à laquelle Raymond Kopaszewski de son vrai nom voit le jour à Nœud-les-Mines. Né de parents polonais, Raymond Kopa est le premier grand footballeur issu de l'immigration à briller avec les Bleus, préfigurant la suite de l'histoire de la sélection nationale, marquée par les performances de plusieurs grands milieux offensifs comme l'Italien Platini ou Zidane le Kabyle, pour les plus illustres d'entre eux.

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Si Raymond Kopa a laissé dans l'histoire du foot français un souvenir aussi marquant que les deux icônes citées à ses côtés, c'est qu'il est avant tout le premier Français à avoir remporté la Ballon d'or (1958), à une époque où certes le trophée était encore réservée aux seuls joueurs européens. Mais qu'importe, le talent de Raymond Kopa ne se limite pas aux seules récompenses individuelles, puisqu'il a également fait partie de l'équipe de France 1958, celle qui a terminé troisième du Mondial 58. Si Just Fontaine avait marqué la compétition en terminant meilleur buteur avec 13 réalisations, Kopa avait été élu meilleur joueur du tournoi.

En club également, le « Napoléon du football », comme l'a surnommé la presse anglaise, a très souvent brillé. A Angers d'abord, où il passe deux saisons, puis surtout à Reims, où il donne ses lettres de noblesse aux concept de football champagne, et à Madrid où il acquiert le statut de star, remportant trois Coupes d'Europe avec la Maison Blanche.

Mais surtout, Raymond Kopa était une des figures tutélaires de ce football ouvrier, l'un des pionniers d'un rêve d'ascension sociale par le sport. Lui, le fils d'immigrés polonais de Noeud-les-Mines, avait commencé à travailler comme galibot dans les galeries du Nord-Pas-de-Calais, abandonnant même sous terre deux phalanges. Un homme conscient d'où il vient, qui n'a pas sa langue dans sa poche puisqu'il a été un des premiers à défendre le statut de footballeur : « Les footballeurs sont des esclaves », a-t-il même déclaré.

Raymond Kopa a donc prouvé qu'il avait un caractère bien trempé, notamment en entretenant des relations houleuses dans les années 60 avec Georges Verriest, alors sélectionneur de l'équipe de France. Absent des listes, il avait eu cette phrase qui résume bien la confiance et la gouaille qui l'habitaient : « En ne jouant que du pied gauche, j'ai encore ma place en sélection. » Aujourd'hui plus encore, il a en tout cas sa place, tout en haut du Panthéon du foot français.

Photo Flickr via olivernguyen1