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Afedd : Il convient d'être très prudent sur ce constat, puisque le nombre de clients des discothèques augmente sensiblement depuis dix ans.Malgré tout, le métier évolue. On a vu apparaître des discothèques multisalles de grande capacité, lesquelles ont fait disparaître plusieurs petits établissements. Ces derniers réagissent en proposant des activités pour un public ciblé, selon le type de musique qu'écoute la clientèle, ou son âge. Ces petits établissements jouent la carte de la qualité, de l'accueil et de la diversité musicale – ils passent de la techno aussi bien que du hip-hop.
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En fait, il faut mesurer l'importance de l'encadrement juridique et fiscal propre aux « établissements nocturnes qui diffusent de la musique amplifiée ». Au-delà des normes de construction et d'aménagement, le responsable d'un d'établissement nocturne qui reçoit du public doit être identifié et inscrit au registre du commerce auprès des administrations sociales et fiscales, et des préfectures. Il doit rendre compte de son fonctionnement, de l'encadrement sécuritaire du public, et lutter contre certaines pratiques illégales – drogue, violence, etc. Il doit contrôler les entrées et les sorties de la clientèle en distribuant des appareils éthylotests électroniques, en employant des vigiles, en utilisant des dispositifs de surveillance vidéo aux abords de l'établissement, etc.Exercer cette profession à haute responsabilité, très réglementée, impose des investissements humains et matériels très lourds, qui devraient être les mêmes pour tout le monde.Vous faites référence aux soirées électro et aux bars de nuit ?
En ce qui concerne les soirées électro, il s'agit d'un faux débat. La musique house et électro est présente depuis très longtemps dans les discothèques – et ce bien avant les rave parties. Certains organisateurs et collectifs ont fait preuve d'une méconnaissance crasse des discothèques en prétendant que nous ne savions rien de la musique techno, ce qui est faux.
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Selon nous, la concurrence stimule la culture musicale. Nous dénonçons simplement les entreprises clandestines installées dans des bâtiments, hangars, ou autres. Le contournement des taxes sur les achats d'alcool, la billetterie, les charges sociales, les droits d'auteur, la taxe professionnelle, la TVA, etc., permet à ces soirées d'attirer un public jeune grâce à des tarifs alléchants et des transgressions interdites dans les discothèques et lieux publics référencés.
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Notre réponse a été révélatrice du malaise qui existe aujourd'hui. Nous essayons constamment de comprendre ce qui motive les participants aux free parties et aux raves. Nous tentons de cerner les services offerts par ces dizaines de collectifs et associations éphémères. Nous ne méprisons pas leurs idées – contrairement à certaines personnes de leur côté, persuadées de représenter le « cool » absolu – ni les besoins d'une petite partie de la jeunesse qui ne fréquente pas les discothèques.Malgré cela, il faut bien insister sur le fait que la dissimulation et le marché noir tuent la liberté d'entreprendre et les libertés individuelles que nous défendons en conformité avec l'État.Peut-on parler d'ubérisation de votre profession ?
Évoquer « l'ubérisation » des discothèques n'est pas exact. Dans notre cas de figure, la clandestinité n'a que peu à voir avec Airbnb. On parle de véritables entreprises pirates installées dans des sous-sols d'immeubles, des catacombes, des hangars. On est loin de la simple concurrence déloyale, ou parasitaire.
Pourquoi les boîtes de nuit, qu'elles soient à Paris, Rouen ou au fin fond du Morbihan, doivent-elles continuer d'exister ?Les discothèques clandestines n'apportent guère d'idées nouvelles, en fait.
Tout simplement parce que si les discothèques devaient disparaître, les sorties distractives et nocturnes de la jeunesse disparaîtraient à terme. Les soirées anarchiques que nous dénonçons ne prendront jamais entièrement le relais.
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La clientèle est la même partout : elle est constituée à 80 % de jeunes âgés de 18 à 25 ans. La mixité sociale et culturelle est réelle. Nous sommes sensibles aux changements de modes et de goûts au sein de la population, et nos clients le ressentent et sont fidèles.Selon vous, les boîtes de nuit devraient-elles s'adapter aux évolutions apportées par les free parties ?
Les discothèques clandestines n'apportent guère d'idées nouvelles, en fait – sauf peut-être celle qui consiste à louer les salles à ces nouveaux mercenaires de l'économie dans le but de ne prendre aucun risque.Il est difficile de demander aux discothèques de s'adapter à un piratage commercial qui, par définition, est une copie de l'authentique. Ces types impriment de faux billets d'entrée, emploient des DJs formés en discothèque, etc. Je vous invite à visionner les sites de nos discothèques afin de découvrir le travail des professionnels qui bossent dans nos boîtes de nuit. N'hésitez pas à comparer les images de nos soirées à celles des soirées sauvages. Vous comprendrez pas mal de choses.Je vois. Merci beaucoup.Retrouvez l'Afedd sur leur site internet.Robin est sur Twitter et sur son site.