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le numéro Imposteurs

Video Games Killed the Radio Star

J’étais parti pour évoquer Anarchy Reigns, la nouvelle production d’Atsushi Inaba, créateur de jeux que je respecte au plus au point à cause de Steel Battalion et Okami.

ANARCHY REIGNS
Éditeur : Sega
Plates-formes : X-Box 360, PS3

J’étais parti pour évoquer Anarchy Reigns, la nouvelle production d’Atsushi Inaba, créateur de jeux que je respecte au plus haut point à cause de Steel Battalion et Okami. Deux facteurs ont ruiné mon entrain : un bug avec le X-Box Live qui m’empêche de jouer en ligne et surtout, la réception du nouveau Devil May Cry, qui a porté un coup fatal aux aventures barbares du héros d’Anarchy Reigns qui est bien marrant avec ses coups violents, mais qui n’arrive pas à la cheville de Dante, le putain de héros qui a réinventé le beat’em all il y a dix ans. Je n’attendais pas spécialement le jeu, repris par un studio anglais qui a affublé Dante d’un nouveau look un peu plus respectable que le style baroque-gitan-queer du héros admoniteur de démons des trois premiers épisodes. Perso, même s’il reste un brin ridicule dans son trench à capuche et sa coupe d’héroïnomane fan de Skrillex, Dante passe mieux maintenant ; il est par exemple plus acceptable aux yeux de ma meuf qui me casse beaucoup moins les burnes quand elle me voit jouer à un jeu dont elle accepte relativement le parti pris esthétique. En l’occurrence, la direction artistique de ce nouveau Devil May Cry est assez foudroyante avec ses décors sous influence Dali et ses palettes de couleur tarées, mais ce qui m’a tué, c’est que malgré tous les produits frelatés que Devil May Cry a fait naître, l’horrible God of War en tête, je n’ai pas touché à un beat’em all aussi gratifiant depuis genre, le premier Devil May Cry. Pour ainsi dire, voilà un reboot franchement réussi. Un jeu qui sort en 2013 et qui arrive à offrir un boss d’anthologie – l’ignoble Bob Barbas, relecture parfaite du MCP de Tron –, quelques passages légendaires, des pouvoirs débiles et des dialogues qui défoncent (malgré la VF), je dis banco. J’ai bien réessayé de jouer à Anarchy Reigns, mais quelques jours plus tard, je recevais Ninja Gaiden 3 sur Wii U, qui, lui, tord le cou à deux croyances : d’abord que la série est morte avec le troisième volume sorti l’année dernière et surtout, que la Wii U est une console pour enfants. Il se trouve que Ninja Gaiden 3 sur Wii U revient au gameplay sans pitié et sanguinaire des deux premiers épisodes et qu’il est même plus dur et radical sur Wii U que sur les autres consoles. Alors OK, pour peu qu’on puisse profiter d’un abonnement au X-Box Live fonctionnel, Anarchy Reigns reste assez cool, d’autant qu’il est vendu à petit prix, un détail non négligeable. Je m’y remettrais encore volontiers parce qu’en effet, il est beaucoup moins inspiré que Devil May Cry, moins vif et sanglant que Ninja Gaiden 3, mais il y a Platinumgames derrière et c’est bien juste pour ça. Sauf que, deux secondes – Le mois prochain, il y a aussi Metal Gear Rising : REVENGEANCE qui sort. C’est un beat’em all développé par Platinumgames ET Hideo Kojima, le créateur ahurissant de Metal Gear Solid. À croire que toute l’industrie s’est liguée pour que je puisse utiliser mes consoles comme exutoire pour faire payer son affront au connard qui s’est barré de ma fête de jour de l’an avec l’Astro Boy que j’avais offert à ma meuf. Je m’en branle que, pris de remords, tu l’aies rendu à l’héroïque Romain Sourisseau, je m’étais promis de dire publiquement que ta mère était une pute et sache que chaque coup de poing dans la gueule que j’assène dans Anarchy Reigns t’est personnellement destiné. C’était une conclusion entre parenthèses.

RETRO CITY RAMPAGE
Éditeur : Vblank Entertainment
Plates-formes : XBLA, PSN Ma grande frustration vidéoludique de 2012 aura été de n’avoir pas pu jouer à Hotline Miami parce que je ne joue pas sur PC. Je me suis rabattu sur Retro City Rampage, sorti sur console en ce début d’année, puisqu’il m’avait l’air d’être du même acabit – à base de pixels criards, de GTA old school et de musique de Kavinsky. Ne comptez pas sur moi pour vous dire s’il est mieux, moins bien ou différent, pour des raisons évidentes. Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai eu l’impression de jouer en direct avec un fanzine de geeks interactif qui m’aura permis de faire ressurgir toutes les icônes de mon enfance dans le cadre d’un jeu con et violent. C’était pas forcément déplaisant, surtout pour le prix.