Chaque année, quelques jours avant Noël et à d'autres occasions, ma grand-mère roumaine appelait le prêtre afin qu'il vienne chez elle bénir la maison avant la naissance du petit Jésus. À chaque fois, il venait avec un assistant et déambulait à travers la maison en brandissant de l'encens et en éclaboussant d'eau bénite le mobilier à l'aide de rameaux de basilic séché. À la fin du rituel, nous nous alignions tous afin d'embrasser sa croix. Enfin, il s'en allait, laissant derrière lui une forte odeur de cramé.
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Ma grand-mère n'est pas la seule à avoir fait bénir sa maison. De nombreux religieux de tous bords font ou ont fait de même. Le photographe Remus Țiplea s'est concentré sur cette pratique en Roumanie. En 2013, il a ainsi suivi deux prêtres – catholique et chrétien orthodoxe – dans l'ouest du pays.« Dans un village roumain, quand vous êtes accompagné d'un prêtre ou du maire, toutes les portes s'ouvrent à vous, m'a expliqué Remus. Mais mon rôle était simplement de documenter ce rituel. » Les propriétaires peuvent demander une bénédiction pour différentes raisons – non seulement pour éloigner les esprits maléfiques de chez eux, mais aussi pour régler leurs différents familiaux. Le prêtre n'a pas de tarif fixe ; on paye ce que l'on veut. La seule règle : nettoyer sa maison avant sa visite.
