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LE NUMÉRO PEINE DE MORT

L'Enfer vous souhaite un agréable séjour

Un compte-rendu de notre temps passé à Hell, une ville norvégienne infernale.

Un chauffeur de train, à la porte de la gare de Hell.

Hell (« enfer », en français) est un étrange petit village norvégien qui abrite 1 600 âmes. On y retrouve des maisons avec des toits rouges, une poste, un marché de fruits et légumes et une église. En hiver, il y fait plus froid que jamais, ce qui contredit largement son nom – et qui explique aussi pourquoi tant de touristes amateurs de calembours s’y retrouvent année après année. Bien que le mot hell signifie « chance » en norvégien, les locaux aussi se servent de la signification anglaise et de ses connotations maléfiques. Quand vous arrivez à la gare, vous tombez sur un panneau disant « HELL – DES EXPÉDITIONS POUR LES DIEUX », tandis que la plus grande célébrité locale, Mona Grudt (gagnante en 1990 du concours Miss Univers) est encore surnommée « l’infernale reine de Hell ». Tous les ans, Kjell Inge Brovoll – alias « Le Boss de L’Enfer » – organise le festival de musique Blues in Hell. Cette année, le festival a fait jouer plusieurs légendes vivantes du blues américain, parmi lesquelles la chanteuse Sugar Pie DeSanto, qui est une sorte de version moderne et plus folle de son amie d’enfance, Etta James. Sugar Pie fut mon billet d’entrée à Hell. J’avais vu jouer pour la première fois cette mamie de 78 ans et son mètre cinquante lors du Nouvel An 2012 ; elle était montée sur scène, avait lancé ses talons hauts et s’était mise à tourbillonner comme si elle avait soixante ans de moins. Lorsque j’ai demandé à sa manager si je pouvais prendre des photos de Sugar Pie, celle-ci m’a d’abord invité à suivre le groupe à Detroit, où ils se produisaient à l’occasion de la Aretha Franklin’s Christmas Party. Un an plus tard, elle m’offrait la chance de les accompagner à Hell. Que pouvais-je répondre, si ce n’est « Hell yeah » ?

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Plongez dans la ville norvégienne de Hell et son festival de blues dans notre documentaire Blues in Hell : bienvenue en enfer.

Toutes les façons de se rendre en Enfer.

Deux portes pour l'Enfer, à Hell.

Le panneau le plus connu de la ville de Hell. Fut un temps, il avait disparu de la ville ; la légende dit que c’est un conducteur de train, chrétien pratiquant, qui l’avait subtilisé le jour de son départ à la retraite pour le brûler. Quoi qu’il en soit, il a finalement été remis à sa place initiale.

Mona Grudt, la plus grande célébrité à avoir jamais grandi à Hell, a remporté en 1990 la couronne de Miss Univers ; elle se fait encore appeler « l’infernale reine de Hell ». Le jour de l’élection, l’une des concurrentes, médium à ses heures, lui a lu les lignes de la main et lui a certifié qu’elle allait mourir d’une tumeur cérébrale.

Sugar Pie DeSanto et son groupe, en train de répéter dans leur chambre d’hôtel.

Kjell Inge Brovoll, alias « Le Boss de l’Enfer », fondateur du festival de blues de Hell.

Tous les chiens ne vont pas au Paradis. La preuve, ces deux petites choses ont fini à Hell.

Lors de chaque concert, Sugar Pie choisit un mec dans la foule, s’agrippe à lui puis l’entoure de ses deux jambes. C’est sa signature. Selon ses dires, son processus de sélection n’a rien à voir avec la beauté – elle ne s’intéresse qu’à la constitution de l’heureux élu.