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LE NUMÉRO DES AVANT-POSTES DU CRIME DE MASSE

Distant Planet

Ces dernières années, Jamal Moss s'est servi de son label Mathematics, situé à Chicago, pour sortir la plupart de ses projets perso (Hieroglyphic Being, IAMTHATIAM, etc.) mais a aussi signé des mecs dont personne n'avait entendu

  Ces dernières années, Jamal Moss s’est servi de son label Mathematics, situé à Chicago, pour sortir la plupart de ses projets perso (Hieroglyphic Being, IAMTHATIAM, etc.) mais a aussi signé des mecs dont personne n’avait entendu parler et qui sont en train de tout casser. Cet été, le calendrier du label est encore très chargé avec notamment la sortie du premier LP de John Heckle (

The Second Son

), un EP du serbe San Laurentino (

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Traces

), ainsi qu’un EP de l’Italien Simoncino (

Beat the Street

). Voici un extrait de nos échanges par mails interdimensionnels –

l’interview dans son intégralité

est à lire sur

viceland.com

où vous trouverez aussi un mix exclusif de son nouveau protégé John Heckle.

Vice : C’est quoi toutes ces références cryptiques dans les titres de vos morceaux, EP et LP ?

Jamal Moss :

C’est une forme d’échappatoire pour moi depuis que je suis petit. J’ai grandi dans une famille de franc-maçons et de membres de l’Ordre de l’étoile orientale, et il y avait beaucoup de livres sur la science, l’Afrique (l’Égypte), les enseignements maures, les enseignements ésotériques comme le

Livre d’Urantia

, ou bien de la littérature sur les codes et les « Supreme Mathematics ». Je l’ai plus tard incorporé dans mes sons. Tout ça vient de cette éducation, de cette enfance étrange, et ça a continué jusqu’à l’âge adulte. Je continue de collectionner et de lire ce genre de trucs.

Il y a des sortes de messages dans vos tracks ?

Oui parfois, mais je ne suis pas toujours conscient de le faire ni même d’essayer de le faire. Ça se met juste en place de façon cosmique, par hasard ou par « volonté accidentelle ».

OK. Qu’est-ce qui vous inspire, en réalité ?

Ce qui inspire mon approche expérimentale de la musique, ce sont les champs d’énergie, les forces vitales et les forces invisibles, les mots écrits, les projections visuelles et les interactions soniques qui flottent autour de moi et à travers moi jour et nuit depuis le moment où j’ai découvert que je disposais de cinq sens physiques et de deux sens spirituels.

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Des projets en cours ?

Je travaille sur quelques projets personnels pour ma propre santé mentale et ma guérison spirituelle, et je les sortirai en CD-R limités une fois par mois, dans plusieurs boutiques. Mais je concentre mes ressources à aider d’autres artistes à se faire entendre grâce à mon label Mathematics.

Comment vous avez déniché des gars comme John Heckle ou Marcello Napoletano ? Vous êtes un gros cratedigger ou vous recevez plein de démos ?

C’est une combinaison des deux. On m’envoie des démos et je rencontre des gens pendant mes voyages, j’écoute leur travail et si j’entends quelque chose de spécial dans ce qu’ils font, je décide de leur donner une chance et de travailler avec eux, «

 passing the blessing along

 ». Car je sais ce que ça fait d’être rejeté ou de ne pas avoir l’opportunité d’exceller.

Mathematics laisse à ses artistes l’intégralité des droits sur leurs œuvres. C’est la marque d’une revendication idéologique ou politique ?

Ni l’une ni l’autre, c’est juste la bonne chose à faire. Je crée mes propres œuvres donc je n’ai pas besoin de jouer au parasite et d’infliger du stress et des migraines aux autres artistes. Le label est un outil, un débouché pour faire la promotion d’autres artistes et leur offrir une plate-forme afin que leur musique soit écoutée, et peut-être améliorer leur vie. L’un de mes mentors m’a dit que quand tu reçois une bénédiction de quelqu’un, tu te dois de toujours la partager avec les autres. En retour, avec un peu de chance, ces gens feront pareil pour d’autres.

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Y a-t-il des jeunes à Chicago qui renouvellent le mouvement, comme Kyle Hall à Detroit ?

En ce moment il y a un tas de jeunes qui s’investissent dans les soirées, ici, mais ils ne se concentrent pas juste sur la house, c’est un mélange Board Art noise/ambient/afrobeat/dubstep/drum & bass/industrial/ska punk, même si le revival disco et soul des années soixante est bien plus large en termes d’échelle que celui des autres genres. C’est dû aux facilités d’accès, de recherche et de partage par Internet. Et puis, beaucoup de vieux artistes house ne sont pas à la recherche de moins de 25 ans à signer ou à guider. Les vieux se contentent de se vanter de ce qu’ils ont fait dans les années quatre-vingt. C’est plus un délire « admirez-moi », donc ça refroidit un peu les jeunes qui seraient susceptibles de s’intéresser à la house de Chicago. C’est l’un de ces trucs un peu tristes qui ont besoin d’être corrigés dans cette ville. Quarante mille personnes vont sortir pour Daft Punk ou LCD mais pas pour Frankie ou Farley ?

Il y a quelques années, vous confiiez au site Resident Advisor qu’il vous était difficile de faire des concerts en Europe, que vous deviez payer votre billet d’avion vous-même, etc. C’est toujours vrai aujourd’hui ?

Oui, toujours. Je ne suis pas retourné en Europe depuis. Je refuse de le refaire, de payer le trajet pour donner des concerts, sauf si je suis en vacances ou que je rends visite à des amis. Il y a quelques personnes ici et là qui travaillent pour m’obtenir une date en août, mais après cela il se pourrait que je n’y retourne pas avant deux ans. Je pense qu’il me faudrait un agent, mais je n’ai jamais eu les bonnes relations ou connexions qui me permettraient d’en trouver un sur qui compter. Alors je vais juste m’investir encore plus dans ce que je fais, attendre le bon moment, et me réjouir de ce que j’ai accompli jusqu’ici.

MATHEMATICS SPECIAL PLAYLIST

San Laurentino – Traces (MATH052)

Simoncino – Beat the street (MATH053)

John Heckle – The Second Son (MATH054LP)