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LE NUMÉRO ÉTÉ INDIEN

Grandir à New York

Désolé d’enfoncer des portes grandes ouvertes, mais si vous vous baladez dans les rues du Lower East Side, mettez-vous « Rich Girls » de The Virgins et marchez en suivant le rythme de la basse.

Photo : Fabien Foureault

Désolé d’enfoncer des portes grandes ouvertes, mais si vous vous baladez dans les rues du Lower East Side, mettez-vous « Rich Girls » de The Virgins et marchez en suivant le rythme de la basse. Ces mecs font de la musique simple qui fait kiffer ta petite sœur (ça lui fait penser aux Strokes, en plus funky). Si je me laissais aller, j’utiliserais l’adjectif « frais » pour qualifier leurs chansons. On voulait savoir comment c’était de vivre à New York, parce que Paris, c’est chiant. Vice : Vous êtes tous de New York ? Donald : Wade, Nick et moi sommes de New York, Eric vient du Connecticut. Vice : Ça fait quoi de grandir là-bas ? Donald : C’est marrant. J’ai grandi à Greenwich Village, j’ai eu la chance de pouvoir observer, à un très jeune âge, de l’art en train de se créer, la street culture qui se développait, l’explosion du hip hop… Il y avait tous ces nouveaux trucs qui arrivaient de partout. C’était génial. Vice : J’ai une théorie comme quoi les gens qui grandissent dans les grandes villes deviennent soit des connards soit des génies… Wade : Ah ? Nous, on est les deux ! Vice : En particulier des connards prétentieux, vous voyez ce que je veux dire ? Wade : Ouais, beaucoup de nouveaux arrivants à New York décident de devenir prétentieux. Plein de New-Yorkais sont des connards. Donald : Mais, c’est aussi que quand j’avais 14 ans, j’ai vécu un an dans une petite ville en Floride du nord, et Wade a habité pendant un petit moment à Atlanta quand il était gosse. Vice : Ça vous a empêché de devenir des connards complets… Donald : Ouais… Je sais pas, je suis sûrement un connard complet… Wade : Ça c’est vrai. Donald : … Mais, sans avoir une connaissance encyclopédique du monde, j’ai quand même une perspective plus large que New York. Vice : J’ai cette théorie parce qu’à Paris c’est quasi-impossible d’aborder des inconnus. Donald : Je parle à personne ici, donc peut-être. À New York les gens sont plutôt amicaux. Wade : Ouais, ils sont normaux. Vice : Votre clip de « Private affair », c’est quoi au juste ? Donald : À New York il y avait une émission câblée, « The Robin Byrd show ». Cette meuf était une actrice porno, je vais pas dire en ruines, mais une vieille actrice porno. Elle ne faisait plus de porno, quoi. L’émission accueillait des strip-teaseuses, des putes des rues… À la fin des années 1980, ça consistait en un strip club télévisé. Les gens venaient et se déshabillaient, je sais même pas s’ils étaient payés. C’était de la télé amateur, vraiment low budget. Entre chaque partie tu avais des pubs pour le téléphone rose, pour des escorts, ce genre de trucs. On a tous grandi en regardant cette émission de ouf. Le clip mélange l’esthétique Times Square des années 1980 avec cette émission. Vice : Le marin est assez dingue… Wade : Il ressemble bien aux gens du show. Donald : En plus propret. Les strip-teaseurs qui figurent dans le clip sont mieux physiquement, crois-le ou non, que ceux de l’émission. Ils sont un peu moins dégueulasses. Vice : Vous les avez trouvés où ? Donald : Sur des numéros de téléphone, comme quand toi tu veux engager une strip-teaseuse. The Virgins, leur premier album, est disponible sur Atlantic Records/Warner