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LE NUMÉRO ÉTÉ INDIEN

Livres et dvd

Pamela Des Barres est la plus grande de toutes les grandes groupies, une de ces nanas qui fait regretter à toutes les filles de bonne famille leur éducation judéo-chrétienne.

AROUND THE WORLD, DAFT PUNK
Violaine Schütz 
Ed. Scali Au cas où vous ne le sauriez pas, Daft Punk est un groupe français de musique électronique. Actifs depuis 1993, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem Christo ont allié à leurs sons electro des tonalités rock, disco ou encore funk. Une des originalités de Daft Punk est leur culture de l’anonymat qu’ils préservent à l’aide de casques et de costumes. Voilà, ben maintenant qu’on a Wikipédia, plus besoin d’acheter le livre de Violaine Schütz. Parce qu’en dehors du portrait qu’elle dresse d’elle-même à 17 ans et de l’avis juste pas intéressant de Brodinsky à propos du morceau « Around The World », on avait déjà tout lu, tout vu, et tout entendu. Notamment dans Les Inrockuptibles, mille fois cités dans le livre, et qui ont tout compris à Daft Punk, comme le prouve l’article de Christophe Conte du 15 janvier 1997 : « J’ai vraiment envie de le trouver révolutionnaire, formidable, épatant ce disque (Homework, N.D.L.R.). Le problème c’est qu’il ne me rappelle que des cauchemars (…) Comme quoi, entre Boris, “Ca va chauffer dans les bermudas”, et la dernière sensation parisiano-parisienne (…), la seule différence réside en réalité dans la présentation (…) qui sépare hermétiquement le rien du pas grand-chose. » Pertinente analyse. Une interview des Daft aurait peut-être permis de faire passer ces 181 pages vides un peu plus facilement. Mais non, les Daft Punk ont refusé un entretien après que Violaine a signé son contrat d’édition, qu’il aurait dès lors mieux valu annuler. LIL KIM BASINGER IN BED WITH… 24 GROUPIES RACONTENT
Pamela Des Barres
Ed. Scali Pamela Des Barres est la plus grande de toutes les grandes groupies, une de ces nanas qui fait regretter à toutes les filles de bonne famille leur éducation judéo-chrétienne. In bed with, c’est beaucoup plus que de la chronique croustillante et graveleuse. C’est un manifeste de féminisme cool, où des amoureuses de musique se servent de leur chatte comme d’un laisser-passer pour accéder à la vie débridée de rock star. Vingt-quatre groupies qui utilisent des techniques d’approche plus inventives les unes que les autres (avec une mention spéciale pour Cynthia Plaster Caster, qui moulait la teub de tous les musiciens qu’elle rencontrait – genre elle a même sucé Hendrix pour le faire durcir dans le moule. Salope). Après, c’est difficile de lire ce livre dans un lieu public, à cause de cette couverture girly dégueulasse, je devais plutôt le garder bien planqué dans mon sac à main et supporter la version d’une traductrice pressée qui saute des mots, en rajoute, et fait des fautes d’orthographe qui te brûlent la rétine. Mais In bed with… permettra de nous déculpabiliser, nous starfuckeuses hexagonales, bien gentillettes à côté des groupies américaines. Big up mes sœurs. LIL KIM BASINGER AMERICA SWINGS
Naomi Harris
Taschen Quand j’étais petite, j’étais hyperexcitée par les films de cul que je matais à la sauvette sur RTL9. Surtout lorsque pendant le coït, la fermière/infirmière regardait le meilleur ami du vétérinaire/patient avec un sourire salace. Alors imaginez mon état quand notre amie Aurélia de la Fat galerie qui se trouve juste à côté de nos bureaux nous a annoncé qu’elle allait bientôt exposer Naomi Harris, une photographe qui a passé 10 ans dans le milieu des échangistes américains. Je suis certain que l’expo sera très bien parce que certaines de ces photos sont, bizarrement, très émouvantes, genre une grosse dame en train de se faire baiser par trois gros noirs qui lui épongent le front gentiment. Je suis moins sûre pour le livre parce qu’en regardant le .pdf que nous a envoyé Taschen, je me suis rendu compte que l’accumulation de milliers de photos de gens moches en train de baiser, au final, ça donne un bouquin de cul un peu pathétique sur lequel tu peux même pas te branler. LIL KIM BASINGER VALÉRIE PAR VALÉRIE 
La Rédaction 
Al Dante Deux choses me pétrifient : les ponctions lombaires parce que ça fait très mal et la littérature conceptuelle parce que j’ai peur de m’endormir d’ennui et de ne plus jamais me réveiller. J’étais donc hyper circonspect quand mon ex-petite amie m’a offert ce livre de La Rédaction – pseudonyme de Christophe Hanna, théoricien et poète d’avant-garde qui adore mettre en place des « dispositifs narratifs » compliqués. Le concept là, c’est que La Rédaction s’est fait le nègre de Valérie, une des candidates de la saison 2 du Bachelor. Pourquoi elle ? Parce qu’il considère que les écrivains sont « un peu comme une bachelorette devant l’amour de château » (on prononce des trucs qui valent logiquement ce que disent Morgane : « J’ai des élans d’infini », ou Laetitia : « Je ne veux plus correspondre à l’image que je renvoie, je veux lutter contre cette image »). Ce qu’il veut dire en gros, c’est qu’il se méfie de la fiction et que devenir le nègre de cette fille ordinaire lui a permis de rédiger un « objet-livre » sans avoir à évoquer son propre nombril, et sans chercher à faire de belles phrases qui génèrent des émotions qu’il considère comme factices. C’est son postulat d’auteur. Mon point de vue de lecteur c’est que je m’en branle de Valérie et que j’aurais préféré subir une ponction lombaire plutôt que les remarques finaudes de La Rédaction sur l’ambiguïté du langage et la superficialité des désirs de notre société dont cette fille est censée être un symptôme.