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LE NUMÉRO ANTI-MUSIQUE

Reviews

CAMILLE SAINT-SAËNS PERFORMED BY MATS LIDSTRÖM AND BENGT FORSBERGCello SonatasSaint-Saëns fait un retour qui défonce dans tous les sens du terme. Au cours de cette expédition érotique à travers trois d...

CAMILLE SAINT-SAËNS
PERFORMED BY MATS LIDSTRÖM AND BENGT FORSBERG

JONAS KAUFMANN AND CLAUDIO ABBADO
PERFORMED WITH THE MAHLER CHAMBER ORCHESTRA

CAMILLE SAINT-SAËNS PERFORMED BY MATS LIDSTRÖM AND BENGT FORSBERG

Cello Sonatas

Hyperion Reissuep

Saint-Saëns fait un retour qui défonce dans tous les sens du terme. Au cours de cette expédition érotique à travers trois décennies de travail de composition, les tabous volent en éclats et toutes les réserves de la pudeur sont allègrement franchies. Au milieu de la

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Sonate no2 en fa majeur

, le piano et le violoncelle s’entremêlent comme s’ils organisaient une orgie sur un parking de centre commercial. À un moment, le pianiste suédois Bengt Forsberg fait une apparition impromptue en livreur de pizza venu livrer une grosse surprise. À l’époque les contemporains de Saint-Saëns trouvaient son œuvre chiante et terne. Aujourd’hui ils seraient plutôt genre « euh… » et Saint-Saëns serait genre « sisi, sucez ».

FRED SCONE

GUSTAV MAHLER PERFORMED BY THE LONDON PHILHARMONIC ORCHESTRA

Symphony No. 2, “Resurrection”

London Philharmonic Orchestra

Un Klaus Tennstedt vieillissant qui dirige un Gustav Mahler à la ramasse c’est un peu l’équivalent de

Life After Death

pour les romantiques austro-allemands qui dépriment quelque part au crépuscule du XIXe siècle. Ou peut-être le

Tupac: Resurrection

des modernistes fringants du début du XXe. Il y a du tam-tam incontrôlable, des bois impertinents, et un usage sinistre de l’

ut

mineur. C’est pas horrible, mais c’est vraiment pas mon truc. Et ça c’est vraiment chiant pour Klaus et Gus qui doivent maintenant composer avec ce 5 sur 10 qui leur vomit dessus.

EVA BLATTERHOSEN

RICHARD STRAUSS

Ein Heldenleben (A Hero’s Life)

ANTON WEBERN

Im Sommerwind

PERFORMED BY THE CHICAGO SYMPHONY ORCHESTRA

Chicago Symphony Orchestra

Ne vous fiez pas à votre première impression. En écoutant ces huit morceaux et leur leitmotiv « héroïque », on pourrait légitimement se demander : « Mais qu’est-ce que c’est que cette merde de

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bradwurst

Wagner-

Beowulf

? » Faites juste un petit effort. Il y a ici tout un univers d’intensités cachées (des pauses comme des crescendos), qui ne demandent qu’à envahir des oreilles patientes. Je vais être complètement honnête : quand Richard Strauss a commencé à tourner le dos à la tradition pour partir à la conquête des poèmes symphoniques avec un baluchon et rien dans les poches, j’étais le premier à me foutre de sa gueule et à prédire la fin de sa carrière. Bon, je me suis peut-être un peu planté mais je reste fair-play : bien joué, champion.

SHEPPARD SHANKS

TIMOTHY ANDRES

Shy and Mighty

Nonesuch

Timothy Andres a peut-être un doigté phénoménal au piano, mais il semblerait qu’il soit tombé sous le charme envoûtant d’un certain virtuose franco-polonais à bouclettes du XIXe siècle. Prenez par exemple le second morceau, « The Night Jaunt ». Les Nocturnes de Chopin ça dit quelque chose à quelqu’un ? Vient ensuite « The Tunnel », défini comme « un mouvement interstitiel ne conduisant nulle part ». Mmm. « Nulle part. » Dans le jargon pédant des compositeurs, ça serait pas un équivalent syntaxique de « tellement sur la bite de Chopin que tu pourrais être sa MST » ?

SHEPPARD SHANKS

STING

Symphonicities

Deutsche Grammophon

Vous vous rendez compte que Sting a revisité ses principaux hits accompagné d’un orchestre symphonique ? Qu’il a réenregistré « Englishman in New York » ? Qu’il a ajouté une putain de harpe sur « Every Little Thing She Does Is Magic » ? Vous réalisez le caractère potentiellement destructeur de ce truc si un petit malin le lâche dans la nature ? La place de ce disque est dans un laboratoire confiné du siège de l’OMS à Genève, sous une cloche stérile en plexiglas, posé sur une étagère entre la dernière souche de variole et un cœur de porc mort de la grippe A.

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FRED SCONE

PHILIP GLASS PERFORMED BY THE CARDUCCI QUARTET

String Quartets 1-4

Naxos

Je ne me suis toujours pas fait à l’idée que le meilleur moyen de combattre le fléau du sérialisme sur 12 demi-tons à la Schönberg consistait à écrire six cents compositions imbuvables d’art minimal. C‘est comme vouloir empêcher la seconde guerre mondiale en repeignant toutes les poignées de porte en bleu.

PAL PETERSON

J.S. BACH CONDUCTED BY JOHN ELIOT GARDINER

Sacred Masterpieces— Cantatas

Deutsche Grammophon

Sérieux, ce truc est un putain de parpaing. Vingt-deux CD ? Quatre cent soixante-trois chansons ? Il y a de quoi couvrir une année ­entière de fêtes religieuses dans cette collection, avec toutes les chorales de Bach répertoriées dans l’Histoire. C’est comme acheter un filet de dix kilos de pommes de terre au supermarché, personne n’a besoin d’autant de pommes de terre et personne ne peut sérieusement en venir à bout.

SHEPPARD SHANKS

JONAS KAUFMANN AND CLAUDIO ABBADO PERFORMED WITH THE MAHLER CHAMBER ORCHESTRA

Mozart, Schubert, Beethoven, Wagner

Decca

Oh, Kaufmann nous ressort le grand jeu. Il a une envergure vocale fantastique, en tant que

lirico spinto

, et il est l’un des rares ténors lyriques à pouvoir mettre à l’amende n’importe quel orchestre symphonique en un glapissement. Sa voix est à la fois forte, puissante et virile comme un bûcheron, et souple et fluide comme un prof de yoga. Imaginez ce que ce genre de mec peut faire comme crapuleries salaces au pieu.

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PETUNIA PROT

CHOPIN PERFORMED BY STEPHEN HOUGH

Late Masterpieces

Hyperion

Il s’agit d’un délicieux mets composé des dernières œuvres de Chopin. Tout ici est essentiel. On retrouve des chansons folkloriques polonaises, des fugues et des contrepoints, de petites mais solides mazurkas, et enfin deux jolies sonates qui viennent conclure la collection comme un grand verre de sirop contre la toux en fin de ­soirée. Chopin était un petit homme génial, adorable, exquis. Un peu comme le Père Noël mais sans la mauvaise humeur et le gros bide.

EVA BLATTERHOSEN

VARIOUS ARTISTS

Music of America: John Williams

Sony Masterworks

Ce sombre dégénéré de John Williams a encore lâché une autre bombe nucléaire sur la gueule de la décence humaine. Cependant cette fois-ci, il le fait non sans ironie : appeler un album de J.W.

Music of America

, c’est comme dire d’Al-Qaida qu’il s’agit d’une « organisation pour la jeunesse planétaire ». Encore une fois, ce n’est pas une très bonne analogie – Oussama et ses compères ne sont dans le

game

que depuis une vingtaine d’années. Alors que John Williams agresse l’Amérique depuis soixante putains d’années. Il ressemble à l’un de ces monstres des dessins animés porno japonais qui ont 90 bites, chient sur la voie rapide et violent des gratte-ciel. Comment arrêter ce type ?

SNID DADKOK

FELIX MENDELSSOHN PERFORMED BY VARIOUS ARTISTS

Songs and Duets, Vol. 5

Hyperion

Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Je veux dire, je paye mes impôts, j’utilise du déodorant, je donne toujours un pourboire au restaurant. Et on me récompense avec ça ? OK, Mendelssohn était un enfant prodige. Super. Comme Danny Bonaduce. Entre la soprano femme de glace Katherine Broderick et les clins d’œil voyants de Felix au

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Frische Fahrt

de Joseph von Eichendorff, tout ceci ressemble à une variante cosmique de la peine capitale. Je préférerais encore écouter du reggaeton dans des chiottes préfabriquées en me faisant souiller par Wolf Blitzer. Ou par Danny Bonaduce.

JANITT KLAMSTON

ANGELA HEWITT

Beethoven Piano Sonatas, Vol. 3

Hyperion

La pianiste canadienne Angela Hewitt sait comment faire du bon Beethoven. Premièrement, il y a une bonne juxtaposition des compositions. Des travaux moins connus se tirent la bourre avec des trucs comme

Sonate au clair de lune

. C’est la classe. Puis vient le troisième mouvement,

Marche funèbre sur la mort d’un héros

, qui fait écho à

Sonate au clair de lune

et qui est précédé d’un

presto agitato

fabuleusement exécuté. Arrive ensuite le coup de théâtre, une série de variations virtuoses de la

Sonate en la majeur

. Et enfin l’intérieur du livre incluant des nus intégraux de Ludwig et d’Angela. Très brave, et très classe.

PAULA SNOOP

MOZART PERFORMED BY THE ACADEMY OF ST. MARTIN IN THE FIELDS

Flute Concertos; Concerto for Flute and Harp

RCA

Parfois vous devez montrer à quel point vous vous branlez de ce que peuvent penser les autres. C’est ce que je me suis dit à l’âge de quatre ans. Mozart en avait deux. Ces concertos ont tous été écrits pour la flûte, un instrument que Mozart méprisait au plus haut point. Et devinez quoi ? Chaque mouvement est un putain d’ouragan de Salzbourg parfaitement maîtrisé. Voilà à quel point ce mec était

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badass

. Le

Concerto n°2 en ré majeur

était composé à l’origine pour le hautbois, mais après qu’un musicien amateur nommé Ferdinand de Jean l’a emmerdé, il s’est dit qu’il humilierait encore plus ce gros enfoiré en lui faisant jouer ses partitions à la flûte. Ah, et l’instrument qu’il haïssait encore plus que la flûte était la harpe. Et devinez qui fait son apparition pour le

Concerto n°3

? Une harpe ! Enfoiré de Mozart. Sérieux, j’aimerais me battre avec ce mec.

FISTOPHER CLOBBORSTON

JOHANNES BRAHMS PERFORMED BY ANGELIKA KIRCHSCHLAGER AND GRAHAM JOHNSON

The Complete Songs, Vol. 1

Hyperion

ANTONÍN DVOŘÁK PERFORMED BY THE EMERSON STRING QUARTET

Old World-New World

Deutsche Grammophon

Votre conception du fun consiste à écouter des adaptations de ballades folk ukrainiennes au tempo

andante

aussi lent qu’un pet de tortue ? Alors ce disque est du calibre qu’il vous faut. L’altiste Paul Neubauer conduit inexorablement les 10e et 11e

Quatuors à cordes

de Dvorák sur les rivages de l’île du sommeil sans retour, en charriant des nuages d’

allegro scherzando

chargés de poussières acides. On entend même un des frères Emerson ronfler pendant le troisième

allegro

. Dvorák aurait composé son

Quintette à cordes

après un été brûlant et particulièrement lent dans l’Iowa en 1893. Et moi qui croyais que cet État n’avait produit que du méthane et Tom Arnold dans son histoire. Merde.

SHEPPARD SHANKS

HAVERGAL BRIAN PERFORMED BY TONY ROWE, ADRIAN LEAPER

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Symphonies 11 and 15

Ireland RTE´ National Symphony

Vous avez déjà senti une vague d’empathie et de pitié vous submerger à la vue d’un enfant obèse se promenant gaiement avec un tee-shirt

X-Files

dans un centre commercial ? C’est l’effet que me fait ce disque. Le compositeur Havergal Brian s’accorde un petit plaisir égoïste de fin de carrière avec une « ouverture comique ». On y ­trouve des motifs de flûte hyper cul et un hommage idiot au

Don Quichotte

de Strauss. La

Symphonie no11

saborde même son propre

adagio

avec des cymbales complètement débiles. Calmos Docteur Patch, ma jauge de déconne ne va pas tarder à exploser, là.

JANITT KLAMSTON

SONDRA RADVANOVSKY PERFORMED WITH CONSTANTINE ORBELIAN CONDUCTING THE PHILHARMONIA OF RUSSIA

Verdi Arias

Delos

Vous aussi vous commencez à être saoulés par tous ces compositeurs d’opéra italien du XIXe siècle ? Ouais, on en est tous là. OK, mais mettez-vous sur votre trente-et-un parce que Sondra Radvanovsky est dans la place. Cette jeune femme ne se contente pas de donner un nouvel élan aux arias surannées de grand-papa, elle peut aussi narguer toutes les petites starlettes d’Hollywood avec insolence. Écoutez juste son chagrin d’amour dans le rôle d’Aïda, l’esclave éthiopienne, dans

O patria mia

(dans l’Acte III d’

Aïda

). Si un jour vous avez besoin de chialer pour un entretien d’embauche ou un jury d’assises, écoutez ça sur le chemin.

JANITT KLAMSTON

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VARIOUS ARTISTS

Music of America: Charles Ives

Sony Masterworks

Qu’est-ce que c’est que cet enfoiré de vendu ? Charles Ives signé chez Sony ? On parle bien du mec qui a composé la sonate « J’encule Sony » il y a quelques années ? Il se passera quoi ensuite ? Prokofiev fera des pubs pour Pepsi ? On verra Pablo Casals bouffer des Pringles sur des affiches quatre par trois ? Ives a pas pu s’empêcher de sucer des grosses bites de majors. Incroyable.

BALLS LARSON

VIVALDI PERFORMED BY SERGIO AZZOLINI AND L’AURA SOAVE CREMONA

Concerti per fagotto I

Naivë

L’amour de Vivaldi pour le basson est pour le moins étrange. C’est vrai que cet instrument a une gamme d’expression incroyable, particulièrement adaptée au type de rythmes contrapuntiques qu’on retrouve dans cette partition. Mais il y a tout de même des moments pendant l’enregistrement (surtout les concertos en

do

majeur) où cette fascination pour un instrument aussi loufoque devient manifestement ambiguë. Quelque chose qui nous fait dire que si un jour on devait ­visiter l’appartement de Vivaldi et qu’on tombait inopinément sur des gravures érotiques mettant en scène des jeunes vierges rousses retournées à l’état de nature et jouant du basson nues autour d’un feu, on ne serait que moyennement surpris.

PETUNIA PROT

MAX RICHTER

Infra

FatCat Records

Je crois capter où Richter veut en venir. Je respecte la symbiose qu’il a opérée entre l’innovation électronique et le classicisme au sens traditionnel. Son cinquième LP contient des morceaux très cinématiques et particulièrement émouvants, ainsi que des combinaisons fascinantes de cordes (violons tranchants, violoncelles belliqueux) et d’atmosphère mécanique (des samples électroniques triturés du Royal Ballet de Londres). Certes,

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Infra

est loin d’être un album pionnier, au sens où il explorerait de nouveaux territoires de la musique électronique, mais il offre tout de même quelques interludes mémorables et suggère des paysages musicaux hallucinants. J’ai juste un doute persistant sur ces quelques morceaux qui me donnent l’impression d’avoir pris des acides et de me balader dans un bâtiment officiel habillé uniquement de chaussettes de sport et d’un masque de ski.

JANITT KLAMSTON

BENJAMIN BRITTEN PERFORMED BY GERALD FINLEY AND JULIUS DRAKE

Songs and Proverbs of William Blake

Hyperion

Qu’obtient-on en croisant le baryton de Gerald Finley et l’esprit de William Blake ? Un disque chelou au dernier degré. Pour déconner, vous pouvez essayer de le passer à votre prochaine réunion familiale pour mettre tout le monde vraiment mal à l’aise. Mais gardez à l’esprit qu’un violeur en série sera probablement en train d’écouter les mêmes morceaux dans le même ordre pour se branler en pleurant dans sa tente de fortune plantée dans une forêt périurbaine.

FRED SCONE

J.S. BACH PERFORMED BY TIMO KORHONEN

Partitas for Solo Violin

Ondine

OK, carrément. C’est toujours cool de voir quelqu’un réanimer de pauvres partitions d’avant. Et puis Bach, c’est toujours bien à petites doses, comme un coin de brie sur un cracker Belin. Mais Korhonen ? Ce mec est

cheezy

jusqu’à la mort. Dans

Partita n°3

, il enlève un prélude rapide et enflammé pour le remplacer par une tornade de croches de ­petite bite. Désolé mec – il ne s’agit pas d’un atelier musique dans une fête de fin d’année à la fac, et nous ne sommes pas une bande d’adolescentes qui font mine d’être impressionnées quand tu sors une bouteille de vin frais du minifrigo de ton colocataire. Dieu que ce type est fromager.

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FRED SCONE

BROOKLYN RIDER

Dominant Curve

In a Circle Records

Si vous arrivez à passer outre le nom « Brooklyn Rider » (et ce sera dur, parce que c’est vraiment pourri), sachez que ce disque est une putain d’ode à Debussy. Le

String Quartet in G

met en ­lumière un sauvage gamelan javanais, et plus tard on retrouve un audacieux arrangement de cordes sur le

In a Landscape

de John Cage – écrit pour être joué à la harpe, mais renforcé d’une paire de couilles pour l’occasion – qui marche à la perfection. Ces mecs sont des motards professionnels qui ne se plantent jamais. Au bout d’un moment, quelqu’un finira par être évacué sur une civière à cause d’une clavicule pétée, mais avant d’en arriver là, le public risque de bien s’amuser.

HAM BLAPP

ALBERTO GINASTERA

Popol Vuh: The Mayan Creation

Naxos

Sérieux ? Tu penses vraiment qu’on est assez cons pour ne pas s’apercevoir que tu as pompé toutes ces folk songs d’Argentine, que tu fais seulement semblant de « quoter » ? « Danza del Trigo » ? Ouais,

ça

c’est original. « Malambo » ? Ce serait un vrai tube si on vivait en 1620. Ah oui encore un détail, tous ces morceaux sont déjà sortis sur un autre label il y a longtemps. P-O-M-P-E-U-R.

PAL PETERSON

ROBERT SCHUMANN PERFORMED BY VARIOUS ARTISTS

Chamber Music

EMI Classics

Encore un monstrueux disque festif de la part de

big boy

Schumann pour ce second album. Plein de montées folles et de descentes hystériques. Voilà ce que vous devez savoir. Vous organisez une bar-mitzvah pour votre petite nièce ? Ne jouez surtout pas ça. En revanche, vous préparez une surprise-party pour fêter le diplôme de votre amie trop bonne dans son immense appartement en plein Brooklyn ? Foutez ça de suite. Rejouez ça encore. Et encore. Schuuuuuuuuumaaaaann !!!!!

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CLYDESDALE OYNKE

AARON COPLAND PERFORMED BY THE CINCINNATI POPS ORCHESTRA

Copland: The Music of America

Telarc

Pourquoi les gens continuent d’appeler leur album

Music of America

?!? À côté de John Williams, Copland est un poids plume. Mais ce serait comme dire que Ed Gein était un poids plume à côté de Josef Mengele. À première vue, la musique ensoleillée de Copland semble mauvaise mais somme toute assez bénigne à côté de certains trucs de cette sélection, un peu comme une grosse verrue marron dont vous n’avez ni le temps ni les moyens de vous séparer. Mais plus le disque avance, plus se dessine dans votre cerveau une image de l’œuvre intégrale de Jeff Koons. Putain, casse-toi.

EVA BLATTERHOSEN

JACOBUS VAET PERFORMED BY THE DUFAY ENSEMBLE AND ECKEHARD KIEM

Vol. 1

Ars Musici

La Renaissance est une période ignorée de l’histoire musicale, et pour cause, puisque pas mal de pipes faisaient la loi à cette époque. Eh bien, Vaet était une trompette dans un monde de pipes. Cependant vous deviez être aussi un peu vrillé du ciboulot pour écrire des compositions polyphoniques pertinentes au XVIe siècle. Et même si la plupart sont écrites pour Dieu, on peut deviner qu’il s’agit là d’une ­religion bourrée qui se prosterne devant un lézard-cyclope géant ­handicapé qui crache des flammes d’huile d’olive sur les gens qui ne respectent pas sa toute-puissance reptilienne. Franchement, le monde entier était ivre pendant la Renaissance.

LEE SPRIZZLE

Il s’agit d’un périple venteux dans la sombre postadolescence de Brahms, dans laquelle chaque composition (issue de neuf œuvres différentes) est présentée par ordre chronologique. Tout le truc est ­fatigué, abattu, comme l’ensemble de la période classique allemande, ce qui implique qu’il n’y a aucune harmonie allemande va-t-en-guerre fantastique à la Wagner, ni de tornade mélodique allemande de type « j’ai envie de me foutre sur la gueule avec ce type là-bas pour rien ». C’est pourquoi je pense que le fameux proverbe « Peu importe qu’il y ait un mauvais sosie de Michelle Pfeiffer sur ta pochette puisque ça risque d’être très chiant du moment qu’il y a du Brahms dedans » est en fait absolument vrai.

PAL PETERSON