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LE NUMÉRO MODE 2012

Des nouvelles d'un peu partout

Parfois, on tombe sur un truc et on réalise que c’était ce qui manquait à notre vie. C’est le cas des boucles d’oreille en excréments
 de koala...

LES BOUCLES D'OREILLE EN CACA DE KOALA SONT VRAIMENT À CHIER
TEXTE : HANNA BROOKS

Parfois, on tombe sur un truc et on réalise que c’était ce qui manquait à notre vie. C’est le cas des boucles d’oreille en excréments de koala vendues par la société True Blue Roo Poo, une boîte australienne spécialisée dans les produits fabriqués à base de caca animal. Pour la modique somme de 15 euros, vous pourrez vous payer une paire de boucles pendantes marronnasses ou des boulettes de koala en plaqué or. La bonne affaire !

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En fouillant Internet pour en savoir plus sur le caca de koala, j’ai découvert le site Diary of a Koalawrangler tenu par une femme qui s’occupe de koalas blessés à Port Macquarie. À en croire son blog, les koalas excrètent des « billes uniformes » que l’on croirait « produites mécaniquement » (sauf quand ils ont la diarrhée, bien sûr). Leur merde ne sent pas – grâce à leur alimentation à base de feuilles d’eucalyptus. Leur odeur « se distingue à peine de celle du nuage de vapeur d’eucalyptus prédominante dans l’unité des soins intensifs pour koala ».

Je voulais me commander les boucles d’oreille en question, mais on m’a informée que l’accessoire n’était plus en stock. Énervée, j’ai trouvé le numéro de téléphone de True Blue Roo Poo et je les ai appelés pour leur dire ce que j’avais sur le cœur. Pourquoi étaient-ils en rupture de stock de merdes faites pour pendouiller à vos oreilles, et quand en auraient-ils à nouveau ? Une femme avec un fort accent m’a répondu en marmonnant quelque chose au sujet de sa sœur et a raccroché. J’ai rappelé et avant même de pouvoir dire quoi que ce soit, la femme m’a hurlé dessus en disant : « Faites bien attention ! N’appelez plus ce numéro. Au revoir. »

LES CASTORS CANADIENS DE LA SOIE
TEXTE : BEN MAKUCH
PHOTO : KARA CRABB

En octobre 2011, la sénatrice canadienne Nicole Eaton a déclaré que les castors, l’un des emblèmes officiels du pays, étaient des « rats attardés des dents ». Elle a affirmé que le pays devrait adopter comme mascotte l’ours polaire « local », lançant un minidébat autour de la place véritable du castor dans le cœur des Canadiens.

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La chasse, le dépeçage et la vente de ces petites créatures ont boosté l’économie canadienne jusqu’au XIXe siècle. Mais dans le Canada moderne, constructeur de pipelines et exportateur de pétrole, on pourrait croire que les castors n’ont plus d’autre utilité que celle d’être mignons et de ronger des conneries. Faux ! L’exportation de fourrure canadienne a rapporté plus de 340 millions d’euros en 2010, une hausse de 36 % par rapport à l’année précédente et plus du triple des 110 millions d’euros brassés par l’industrie pendant la récession de 1992. Ce redressement du business de la fourrure est le résultat d’une demande en plein boom des marchés émergents comme le Kazakhstan, la Mongolie et le nord de la Chine. Leur classe moyenne découvre à quel point les manteaux en castor canadien sont doux et confortables. Heureusement, grâce aux actions pour la conservation des rongeurs, il devrait y avoir assez de castors poilus pour nous recouvrir dans les années à venir.

 VIOLER LES TABOUS EN ARABIE SAOUDITE
TEXTE : ESRA POUNDLAND
PHOTO : GRACE WILSON

En Arabie saoudite, les lois sont basées sur les principes stricts de la charia ; en conséquence, les sexes sont scrupuleusement séparés. En vertu de ce code, les femmes n’ont pas le droit de conduire, de voyager seules ou d’avoir le même statut professionnel que les hommes. Ça fait ramasser, mais étonnamment, le principe le plus étrange concerne la lingerie : la plupart des vendeurs de sous-vêtements pour femmes sont des hommes. Sachant que, dans ce pays, un homme et une femme en train de danser équivaut à un couple en pleine sodomie au milieu d’une garderie, beaucoup de femmes ne sont pas très enthousiastes à l’idée de parler soutien-gorge et culotte avec un mec.

Les femmes saoudiennes protestent contre cette situation depuis des années –notamment en boycottant les boutiques de lingerie qui emploient des hommes, comme lors de cette campagne menée par l’activiste Reem Assaad. En juillet dernier,
leur demande a enfin été entendue par le roi Abdullah qui a donné six mois aux vendeurs de petites culottes pour licencier tous leurs employés masculins. (Le décret du roi s’étendait également aux boutiques de cosmétiques.)

Ce n’est pas la première fois que des représentants officiels tentent d’empêcher les hommes de vendre des sous-vêtements pour femmes. Le ministère du Travail a proposé de bannir les vendeurs en question il y a de cela trois ans, mais les religieux du pays s’y sont opposés pour des raisons très connes, allant jusqu’à lancer une fatwa contre les femmes vendeuses de soutifs et de rouges à lèvres. Les femmes du pays se sont élevées contre cette décision et la situation a atteint son apogée lorsqu’une femme, Fatima Garoub, a lancé la campagne « Assez d’embarras ! » sur Facebook.

Même si les hommes de foi refusent l’idée qu’une femme soit gênée de parler de sous-vêtements avec un homme, Abdullah a maintenu sa décision et le ministère du Travail a embauché 400 inspecteurs pour vérifier que les boutiques de lingerie appliquent bien la nouvelle loi. Les Saoudiennes n’ont gagné que récemment le droit de voter et d’être candidates en politique (enfin, elle ne l’auront qu’en 2015) et leurs opportunités professionnelles sont toujours beaucoup moins nombreuses et variées que celles des hommes. Alors, cette petite avancée pour leur confort est sans aucun doute un pas dans la bonne direction.