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Pas de courant islamophobe au Québec, selon Legault

Jeudi, le premier ministre a annoncé qu’il n’y aurait pas de Journée nationale contre l’islamophobie au Québec. Les réactions n’ont pas tardé.
Pas de courant islamophobe au Québec, selon Legault
Le premier ministre François Legault à la sortie de la réunion de son caucus à Gatineau. Photo : Justin Tang, La Presse canadienne

La polémique est partie d’une phrase de François Legault ce jeudi. Il rejetait l'idée de faire du 29 janvier – jour de la tuerie à la grande mosquée de Québec en 2017 – la journée nationale contre l’islamophobie. Au terme de la réunion de son caucus à Gatineau, le premier ministre a lancé : « Je ne pense pas qu'il y ait de l'islamophobie au Québec, je ne vois donc pas pourquoi il y aurait une journée [qui y soit] consacrée. »

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Le maire de Toronto, John Tory, a quant à lui instauré une Journée de commémoration et d'action contre l'islamophobie le 29 janvier.

Le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) a rapidement réagi, exhortant le premier ministre à se rétracter. François Legault a corrigé le tir vendredi matin par l’intermédiaire de son cabinet : « M. Legault voulait dire qu'il n'y a pas de courant islamophobe au Québec, a-t-on précisé. Il existe de l'islamophobie, de la xénophobie, du racisme, de la haine, mais pas de courant islamophobe. […] Le Québec n'est pas islamophobe ou raciste. »

Boufeldja Benabdallah, le président du Centre culturel islamique de Québec, a répliqué au premier ministre dans une lettre envoyée aux médias. En entrevue avec Le Devoir, l'homme affirme se sentir trahi. « Le 29 janvier, M. Legault a eu la grande amabilité de venir aux commémorations, il était compatissant et a eu des mots extraordinaires. Mais quand il dit qu’il n’y a pas de courant islamophobe tout en reconnaissant qu’il y a des gestes graves d’islamophobie, je lui demande : d’où viennent ces gestes? Ils viennent de l’islamophobie. »

Valérie Plante a également réagi dans la journée, en marge d'une conférence de presse sur l'avenir du silo no 5 dans le Vieux-Port de Montréal : « Des gestes islamophobes, il y en a au Québec. […] Est-ce que c'est ce qui définit le peuple québécois? Non. Mais il y a de l'islamophobie et il faut pouvoir le nommer et poser des gestes. »

Ce débat se déroule le lendemain de l’arrestation de Pierre Dion, l’homme qui avait publié une vidéo sur Facebook en soutien à l’auteur de la fusillade à la mosquée de Québec le 29 janvier 2017. L’homme de 49 ans pourrait être accusé d’incitation à la haine contre un groupe identifiable, a rapporté La Presse.