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Life

Le jour où un Anglais sous coke s'est branlé pendant 40 minutes dans un bar

Quoi de plus britannique qu'un chauffeur de chariot élévateur défoncé qui se masturbe pendant trois-quarts d'heure dans des chiottes de pub ?
Blackburn

L'Angleterre est un pays formidable où il se déroule continuellement des faits divers foutraques – dont l'alcool et la drogue sont souvent les deux moteurs principaux. Du coup, nous avons voulu revenir sur l'un des derniers en date qui mérite un peu d'attention. En septembre dernier, un homme résidant dans la ville de Blackburn en Angleterre a été jugé pour « acte sexuel en public » (nous parlons ici d'une masturbation en bonne et due forme) dans le jardin d'un bar après avoir sniffé cinq traces de cocaïne. L'exercice a duré près de 40 minutes, ce qu'on peut aisément qualifier de marathon de la masturbation, le genre de branlette que l'on n'oublie pas. Une gigantesque branlette, en somme. La police l'a arrêté directement sur la scène du crime. L'homme avait déjà un casier judiciaire, et il a plaidé coupable au tribunal pour « outrage à la pudeur en public ».

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Qu'est-ce que la décence publique ? Ce mensonge selon lequel nous avons tous la même notion de ce qu'est la décence. On a tous déjà eu l'impression d'être ce vieux quinquagénaire qui se branle face au vent dans un bar, après avoir tapé cinq bonnes grosses lignes de coke. Mais pas toujours non plus. Est-ce qu'au fond, on ne veut pas tous simplement ressentir le relâchement et le vide d'un puissant orgasme ? Est-ce qu'on ne veut pas tous baiser avec les veines remplies de MDMA ? Est-ce que nous n'avons pas besoin parfois de laisser notre esprit respirer, surtout dans un lieu où il ne se passe jamais rien, comme dans une ville anglaise du Lancashire ? C'est comme plonger dans son propre esprit – lorsque la médiocrité rencontre la méditation.

L'homme en question s'appelle Michael Brian-Scott, et les magistrats de la ville de Blackburn ont eu l'occasion d'entendre une chose qu'ils n'avaient jamais entendue auparavant : « Il était dans le jardin du pub Clitheroe Kate, où de nombreuses personnes se trouvaient » affirmait l'accusation. Puis, son avocat se lança dans ce qui fut probablement la meilleure défense de tous les temps. Il dit : « Il a travaillé comme chauffeur de chariots élévateurs au cours de ces dernières années et vit avec son collègue. Il n'a pas su expliquer ce comportement ». Il n'a pas su expliquer son comportement.

Je repensais à ce fameux cocaïnomane-masturbateur compulsif, et j'en suis venu à la conclusion suivante : il s'agit d'un artiste autodidacte de premier ordre, probablement le plus grand artiste vivant en Angleterre. Est-ce que Banksy a déjà fait quelque chose qui se rapproche d'un truc aussi subversif qu'une masturbation au grand air sous cocaïne dans un pub ? La réponse est non. Il n'y a définitivement rien de plus « anglais » que l'image d'un chauffeur de chariots élévateurs fatigué, drogué jusqu'à la moelle, s'astiquer le manche tel un parapluie qui s'ouvre et se referme inlassablement. Nous devrions ajouter cette image dans les guides touristiques à la place d'une photo de la Reine. Nous devrions même remplacer la cérémonie des futurs Jeux Olympiques par cet exercice artistique.

De toute façon, il avait déjà passé près de 32 semaines dans une prison pour outrage à la pudeur – il y a donc de fortes chances qu'il y retourne un peu. Pendant ce temps, son collègue pourra expliquer à ses amis ou sa famille où il se trouve. « Euh » dira-t-elle, lors du baptême de sa nièce. « Où est Michael ? ». Moment compliqué. « Il est en prison pour s'être branlé au vu et au su de tous ». Bonne chance avec ça.

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