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LE NUMÉRO BEHREN

Behren by night

Vice: Salut. Vous faites quoi ce soir?

On va passer la nuit à l’hôtel à Forbach avec nos copains.

Pourquoi à l’hôtel?

Parce qu’on peut pas chez les parents, ils veulent pas. Alors, on est obligé de se retrouver dans les caves ou à l’hôtel.

Ça coûte cher?

Trente euros la chambre pour deux. Nous, on paye la chambre et eux ils payent les grecs et la vodka-Redbull. On va faire des conneries et peut être même un peu plus que ça.

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Tous dans la même chambre?

Ouais, ça nous dérange pas, on partage tout et on est pas pudique. On se connaît depuis qu’on est petites, on est comme deux sœurs.

Il n’y a rien à faire quand la nuit tombe sur Behren…

Alors tout le monde prend la route de la frontière allemande.

La bande à Badel s’arrête à la première station-service pour acheter de la vodka moins chère et du Redbull interdit en France.

«On a que cinq minutes pour s’enfiler la bouteille, on veut arriver bien chaud sur la piste à Sarrebruck. Les boîtes sont vingt mille fois mieux en Allemagne. T’as une ambiance de ouf, c’est moins cher, et ils passent du crunk genre Lil Scrappy. Là, on flippe de pas pouvoir rentrer parce que la semaine dernière, on s’est battu entre gars de Behren contre des militaires de la base américaine. C’est des grosses masses les mecs, mais nous, on se jette sur eux tous ensemble.»

Pendant ce temps, à Behren, des mômes qui n’ont pas les thunes pour aller faire la fête en Allemagne organisent une petite party sur le parking du Lidl.

Les mômes profitent du spectacle, les voisins gueulent depuis leurs fenêtres et les gendarmes flippent dans leur camionette. Rip et Maciek prennent des photos. Rip se fait insulter: «oh l’Anglais, t’as de la chance qu’on te casse pas tes dents blanches». Maciek se fait cracher dessus et traite un mec de «face de pine». Un bon gros caillou vient s’écraser sur le toit de notre bagnole de location: «Enculés de journalistes!»