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Julien, Victor, Jean et moi [Matéo, N.D.L.R.], on s'est rencontrés à la fac de Nanterre à l'hiver 1995. C'était pendant le mouvement social. À l'époque, à Nanterre, il y avait par exemple Olivier Besancenot ou Clémentine Autain. On allait tous ensemble en manif à Paris, en essayant de virer les gudards [ les militants d'extrême droite du GUD, N.D.L.R.] qui traînaient autour de notre cortège. On se marrait. La fac de Nanterre n'était pas un blocos comme aujourd'hui, on y faisait ce qu'on voulait. Pas un mec de droite n'y foutait les pieds.Les assemblées générales à la fac de Tolbiac aussi, c'était bouillant. Pendant le CPE, plus tard en 2006, on était jusqu'à 2 000 entassés dans le plus gros amphi de la fac, le mythique amphi N. Et la vraie bataille, c'était surtout avec les mecs de l'UNEF [ syndicat étudiant de centre-gauche, N.D.L.R.], qui essayaient de garder la main sur le mouvement et de faire élire leur représentant. Sauf que Tolbiac, c'est une fac ou t'as quelques mots-clés comme « grève générale » ou « occupation ». Et à peine tu les prononces que toute la fac applaudit. De fait, ce fut un jeu d'enfant de marginaliser l'UNEF. D'ailleurs, ils ont fini par comprendre que ça ne leur servirait a rien de se battre pour cette fac.On était politisé certes, mais on ne passait pas notre temps à réciter des passages de Das Kapital en allemand. Le plus souvent, « on avait la connerie », comme disait notre copine Poupette.
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