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Sports

​A ceux qui pensaient que le foot rend dingue : vous aviez sûrement raison

Une revue médicale affirme que les footballeurs ont plus de chances de contracter une maladie cérébrale que la moyenne de la population.

Le constat est simple : à raison de 6 à 12 têtes par match, un footeux pro touche 2000 fois le ballon du crâne dans sa carrière, et ce sans compter les chocs avec les adversaires. Selon la revue Acta Neuropatologica, cette réalité met en danger les footballeurs, qui développeraient plus facilement des maladies cérébrales conduisant à la démence que la moyenne de la population lambda.

Pour en arriver à de telles affirmations, les chercheurs auteurs de l'étude ont suivi seize anciens footballeurs victimes de déficience cognitive progressive entre 1980 et 2010. Suivis par le service psychiatrique de l'hôpital de Swansea, dix avaient développé des déficiences motrices, maladie de Parkinson comprise. Tous avaient développé les symptômes d'une maladie démentielle progressive, à 63 ans en moyenne, et ce pendant une dizaine d'années.

Parmi eux, six ont accepté que les médecins étudient leurs cerveaux à leur mort. Et les résultats « montrent un lien potentiel entre la pratique du football et ces pathologies », d'après le docteur Helen Ling de l'Institut de Neurologie de l'University College of London, puisqu'elle a observé des signes d'encéphalopathie traumatique chronique chez quatre des patients. Le genre de maladie qui amène au mieux des migraines et des troubles de la parole, au pire l'effacement de la mémoire, des lourdes dépressions voire des tendances suicidaires.

Ce genre de constat alarmant avait déjà été dressé pour le foot US et les joueurs de NFL, quatre fois plus touchés par Alzheimer que la moyenne. Helen Ling demande donc à la Fifa et à la fédération anglaise de lancer une étude à plus grande échelle pour déterminer si ces risques sont avérés. Si l'Angleterre se retrouve en première ligne sur le sujet, c'est que le décès de Jeff Astle, ancien attaquant de West Bromwich Albion, a attiré l'attention sur cette problématique. Le buteur n'avait que 59 ans, et souffrait depuis 5 ans déjà de troubles cognitifs.

Photo Flickr via Harish Sundararaman