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Comment je suis devenu bookmaker en prison

À 14 000 euros par mois, la détention devient tout de suite plus supportable.
MC
propos rapportés par Maurice Chammah

Cet article, paru à l'origine sur Vice US, a été écrit en collaboration avec Marshall Project dans le cadre de Life Inside, un projet éditorial qui offre des articles à la première personne témoignant sur le système carcéral américain.

En prison, on s'ennuie. Parmi les rares distractions envisageables, les paris sportifs occupent une place de choix. Je pense qu'environ 30 % de mes compagnons d'infortune pariaient sur des résultats sportifs lors de mon passage derrière les barreaux à la fin des années 1990 dans le pénitencier d'État du Wyoming, situé dans l'ouest des États-Unis. C'est ici que j'ai appris la débrouille, je bossais comme « scribe », je récoltais les paris et je les donnais aux bookies. Je touchais une commission de 20 ou 25 % selon les cas, que les parieurs gagnent ou perdent.

C'était un taf idéal, parce qu'il n'y avait aucun risque, aucune exposition. C'était aux bookies eux-mêmes de se glisser dans l'aile scolaire de la prison où on trouvait des photocopieuses, puis de faire diversion pour pouvoir imprimer leurs cartes avec les cotes et les affiches du jour.

En 2001, j'ai ensuite été transféré dans une prison fédérale après que le FBI m'ait grillé pour un trafic de méthamphétamine et condamné à 17 ans de prison supplémentaires (je purgeais déjà une peine de 5 ans pour cambriolage). À mon arrivée à Yazoo City, dans le Mississippi, je me suis moi-même improvisé bookie, spécialisé dans le basket. C'était le sport le plus profitable car il y avait des matches tous les jours ou presque, même si la NFL rapportait plus sur une seule rencontre. En un dimanche un peu chanceux, j'ai déjà récolté 7 000 dollars grâce au foot US. En moyenne, je me faisais une marge de 25 %.

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