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LE NUMÉRO HIN, HIN, HINHIN, HINHIN

Batman Arkham City

Batman Arkham City, un blockbuster pour console AAA, et des jeux indés.

Warner Interactive

X-Box 360, PS3, PC

Chaque automne depuis quelques années, on a droit à la même ribambelle de blockbusters vidéoludiques contre lesquels je suis souvent le seul à m’insurger. J’ai beau avoir une sensibilité « indé » – une espèce de conne au lycée m’avait un jour dit après avoir élucidé un mystère qui avait l’air de l’avoir travaillée un moment : « Je sais pourquoi tu n’es jamais du même avis que tout le monde ! C’est parce que tu ne veux pas être comme tout le monde ! » ou un truc de cette teneur de brillance dit sur le ton du reproche –, je ne suis pas homme à cracher sur un bon spectacle

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mainstream

. J’en veux pour preuve – et certains diront de la même manière que « mais enfin, j’ai des amis noirs ou homo ou femme » – que j’ai récemment vu

Transformers 3

que j’ai grave regretté qu’un tas de connards me refroidissent d’aller voir au cinéma à part mon pote Romain qui est imbattable et servira peut-être de matrice aux hommes du futur parce que c’est un putain de chef-d’œuvre. Pourtant, mon ennemi juré en termes de jeux vidéo, ça demeure

Call of Duty

bien que ledit Romain continue de jouer à chaque nouvelle édition. Sans

Call of Duty

, l’industrie du jeu vidéo serait probablement morte, mais quelle tristesse que le piédestal de ce qui pourrait être une industrie du bon esprit soit une espèce de torchon d’héroïsme ringard auquel même mon fils de 7 ans serait insensible. La première demi-heure de l’ennemi juré de

Call of Duty

à la rentrée 2011 (

Battlefield 3

) est assez représentative du modèle : le bonhomme (et je le baptise volontairement avec ce terme mongoloïde) atterrit sur un métro qui fonce, et waouh, il chope une mitraillette et bute quelques terroristes. WAOUH WAH l’éclate la vache ça défonce ! Il rampe WAOUH il se fait frapper tombe par une fenêtre il se retient et il monte sur le toit WAAAH ça va trop vite putain j’ai l’impression d’être un putain de héros ! Oh la la y’a encore des méchants devant attends je vais les tuer. Waouh ! Putain les mecs, vous êtes en train de jouer à une simulation de Belmondo dans les années 1980 et après vous vous retrouvez dans le désert, en train d’éliminer des snipers en haut d’une tour ! Oh la la ! Adrénaline, j’écris ton nom ! Putain, je veux bien admettre que c’est le mode en ligne de ces jeux qui reste intéressant mais je trouve ça désolant parce qu’en plus en ligne tu te fais régler ton compte par un joueur, tu te dis « balèze », puis quand tu branches ton casque tu entends que c’est un gamin de 14 ans qui ne sait même pas parler qui vient de te faire un headshot. Tu trouves ça glorieux ? Pas moi. C’est nul. Ces fantasmes de vraie guerre, de « vrais » frissons, je trouve ça morbide, je trouve ça de droite, pas que je préconise les jeux de gauche, mais j’attends d’un jeu qu’il fasse travailler mes doigts et mon imagination. Au niveau doigt, je reconnais qu’un FPS comme

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Call of Duty

est plutôt au point. Et donc quand tu veux un peu d’imagination tu te tournes vers

Uncharted 3

, cet héritier d’Indiana Jones et de

Tomb Raider

, la série de jeux d’aventure la plus moisie qui soit, vendant un fantasme de femme tout juste bon à faire bander un camionneur ou un prisonnier, en plus d’être moche dans la plupart de ses itérations.

Uncharted 3

fera, de fait, rêver les blaireaux qui ne sont toujours pas revenus d’Indiana Jones et pensent que la grammaire visuelle érigée par Spielberg est indépassable et qui se disent qu’un jeu doit s’écrire comme un film. C’est morne, c’est assez chiant, et ça repose sur une supposée grande classe graphique. Contrairement à un tas de cons, je ne suis pas convaincu. Et à force de râler, je n’ai plus de place pour parler du seul blockbuster exceptionnel sorti cette année,

Batman Arkham City

qui est en beaucoup de points un jeu AAA (on les appelle comme les pays) parfait d’autant qu’il est plein de thugs violents. Ça devrait me servir de leçon pour réaliser que c’est mieux d’utiliser son temps à dire du bien qu’à dire du mal, mais ça ne m’empêchera pas de râler et de faire justice quand il faut.

BURGERTIME WORLD TOUR

Monkey Paw Games

X-Box 360

Mon pote Étienne me disait récemment que pour un mec avec une « sensibilité indé », je ne parlais jamais des jeux indé. C’est pas faux et c’est con parce qu’il y en a quand même une tonne ne serait-ce qu’à cette rentrée sur les plates-formes de téléchargement les moins indé du monde. J’ai notamment bloqué – en plus des ressorties géniales chez Treasure, Radiant Silvergun et Guardian Heroes – sur

Burgertime World Tour

, remake d’un très vieux jeu sorti sur de très vieilles consoles, dans lequel on doit faire des hamburgers géants en étant poursuivi par des aliments. Le jeu est fun, mais j’avais oublié sa musique entêtante qui a servi de base à Computor Rockers – un des nombreux sobriquets d’Ed DMX – pour son génial album

Galaxy Defenders

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