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La caverne de la brutalité : le coût d'opportunité

Le coût d'opportunité est un terme économique qui a une influence immense sur la vie quotidienne.

Le coût d'opportunité est un terme économique qui a une influence aussi immense sur la vie quotidienne que son concept est confus. Mais pour résumer, il fait référence à ce que nous coûte un acte manqué, et c'est valable pour absolument tout ce que l'on fait. Vous mesurez le coût d'opportunité en calculant la valeur du chemin que vous n'avez pas pris. Et même si le coût d'opportunité est généralement utilisé pour les analyses de coût-bénéfice, il peut être appliqué à chacun des scénarios de la vraie vie. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Eh bien, tout d'abord, vous auriez très bien pu être vétérinaire. Vous avez merdé sur ce coup là.

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Sur l'échelle de la brutalité, plus le niveau du coût d'opportunité est bas, plus le résultat est dur à encaisser. Et ce concept est déterminé par au moins cinq niveaux :

NIVEAU CINQ : L'HISTOIRE

Quasi indolore. C'est le genre de casse-tête qu'aiment les historiens enfoncés dans leurs gros fauteuils en cuir. Si Franklin Roosevelt avait épousé Josephine Baker, il aurait peut-être été obnubilé par ses exploits sexuels à la Maison Blanche et les Etats-Unis ne seraient jamais entrés dans la Seconde Guerre Mondiale, l'Allemagne aurait conquis l'Europe et aujourd'hui, l'Eurozone ne serait pas un bordel sans nom. Tous les livres d'Histoire alternatifs, empilés sur les tables de la FNAC, sont passés par le niveau cinq du coût d'opportunité. Vous avez déjà envisagé d'en acheter un ? Non. Voilà. Suivant.

NIVEAU QUATRE : POINTS SPÉCIFIQUES DE L'HISTOIRE

Un peu dur, dans la mesure où l'on doit se coltiner toutes les pleurnicheries et théories du complot qu’entraîne le niveau quatre du coût d'opportunité. Du genre, si seulement les Amish n'avaient pas financé la campagne d'Obama pour devenir sénateur, on ne serait pas envahis par tous ces messages codés pro musulmans.

NIVEAU TROIS : LA VIE PRIVÉE

À ce niveau, ça commence à devenir personnel. Les coûts d'opportunité nourrissent la jalousie. Ils sont donc une cause directe lors de nombreux divorces. Repensez à tous les couples en difficultés que vous avez vus en train de s'échanger les mots suivants :

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LUI : « L'obsession étrange que tu as de rembourser notre emprunt chaque mois m'empêche d'acheter un sous-marin. »

ELLE : « Si t'avais pas fait le con à jouer dans des groupes de zicos pendant 15 ans, on aurait pu avoir notre propre star-up aujourd'hui. »

Ça ne vous arrive jamais de vous demander ce que vous auriez pu faire avec la thune que vous avez dépensée pour leur cadeau de mariage ? En tout cas, une chose est sûre, vous ne vous en êtes pas servi pour vous payer un séjour dans un centre de thalassothérapie des Pyrénées Orientales. Encore une opportunité qui vous a salement coûté.

NIVEAU DEUX : POINTS SPÉCIFIQUES DE LA VIE PRIVÉE

À ce stade, le coût d'opportunité devient un genre de calcul mental que vous faites pour évaluer à quel rang vous vous situez parmi vos anciens collègues ou camarades de classe. Ça peut être un peu dur. Mais qu'est-ce que le lycée, si ce n'est un moyen d’évaluer son degré de lose ? Le calcul est simple : tout le temps que vous avez passé à essayer d'oublier la terreur de la classe, à tenter d'avoir une vie professionnelle un tant soit peu accomplie pour prouver votre supériorité face à votre ancien tyran (tout en vérifiant ce qu'il est devenu sur Copains d'Avant, Google, et bien entendu, Facebook), AURAIT PU ETRE PASSÉ en prison (pour son meurtre). Là, vous auriez pu gagner 15 kilos de muscles et vous auriez eu le temps de lire tous les grands classiques de la littérature. En plus, vous auriez été libéré aux alentours de 38 piges. C'est l'âge que vous aurez en juin prochain de toute façon.

NIVEAU UN : LA PETITE ÉCHELLE

Là, c'est brutal. Le temps que vous avez passé à mater des vidéos de présentateurs qui gerbent en direct sur internet aurait pu être mis à profit pour écrire le plus grand bouquin de tous les temps. Mais bon, si vous aviez fait ça, votre carrière de randonneur n'aurait jamais décollé. Pourquoi rater tant d'opportunités ?

SAM McPHEETERS

Précédemment dans La caverne de la brutalité : ces parents qui nous emmerdent