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Des nouvelles d'un peu partout

Des femmes turques font du tourisme procréatique à Chypre, tandis que l'Angleterre s'ouvre à l'hyperdémocratie.

CRISE IN VITRO EN TURQUIE

Illustration : Ole Tillmann

Récemment, la National Science Foundation a accordé un financement à des chercheurs du MIT pour qu'ils enquêtent sur le phénomène des femmes turques qui partent à Chypre pour choisir le sexe de leur futur enfant dans le cadre d'une fécondation in vitro (FIV).

Comme dans de nombreux autres pays occidentaux, le recours au diagnostic préimplantatoire (DPI) est très réglementé en Turquie et les opérations non encadrées sont interdites. Ainsi, le recours au « tourisme procréatique » à Chypre n'est pas nouveau. Néanmoins, en 2010, une loi a été instaurée de sorte à ce que les citoyens du pays ne puissent plus partir à l'étranger pour de telles procédures. Il a aussi été stipulé que les cellules des donateurs pour la FIV pourraient seulement provenir d'un conjoint. La Turquie a été le premier pays à instaurer une telle politique, censée « protéger l'ascendance du pays » – et ainsi éviter les questions du type « Qui est mon vrai père ? » –, comme l'a expliqué Irfan Sencan, directeur des services de santé turcs. Si cette loi est inapplicable au point d'en être ridicule, ne pas s'y soustraire est passible de trois ans de prison.

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L'antagonisme Est-Ouest et tradition-modernité qui caractérise la politique moderne (et la délicieuse nourriture) de la Turquie actuelle est là aussi mis en avant. Dirigée par le docteur Heather Paxson et Burcu Mutlu, la nouvelle étude « aura pour but de déterminer si les familles utilisent la technologie de sélection du genre de sorte à avoir un fils, en accord avec les standards traditionnels familiaux, ou pour avoir des familles plus mixtes. »

Lauren Oyler

UN NEUROCHIRURGIEN ITALIEN VEUT IMPLANTER DES TÊTES DE VIEUX SUR DES CORPS DE JEUNES

Illustration : Ole Tillmann

Vladimir Demikhov est un chirurgien soviétique qui a, au siècle dernier, créé tout un tas de monstres. Il s'est fait une renommée mondiale dans les années 1950 en donnant naissance à des chiens à deux têtes. Ainsi, le docteur a greffé les caboches de plus de vingt chiots sur les épaules de plus grands chiens. Peu avaient survécu plus de quelques jours, ceci dit.

Pourtant, ses recherches ont ouvert la voie vers la plus incroyable des opérations : la greffe de tête. La procédure, qui consiste à rattacher un crâne rompu à un cadavre décapité, s'avère pourtant extrêmement difficile.

L'opération a été réalisée pour la première fois en 1970, lorsque Robert White a transplanté la tête d'un macaque rhésus sur celle d'un compagnon décapité. Le singe, qui a vécu un peu plus d'une semaine, pouvait faire pleinement usage de ses sens, bien que sa moelle épinière touchée l'eût laissé tétraplégique.

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Récemment, Sergio Canavero, neuroscientifique italien, a prétendu avoir trouvé un moyen de contourner le problème de la paralysie et espère réaliser la première greffe de tête humaine d'ici 2017. Dans un récent article, il explique qu'il conserverait la moelle épinière du patient dans du polyéthylène glycol, une solution dont il pense qu'elle « a le pouvoir de fusionner les axones sectionnés ». La tête décapitée serait conservée au congélateur de sorte à réduire son besoin en oxygène, puis veines et artères seraient raccommodées à celles du cadavre. Enfin, alors que la tête se trouverait toujours plongée dans un coma artificiel, des impulsions électriques seraient déclenchées de sorte à induire une neurorégénération.

Canavero voit l'opération comme une aubaine pour ceux qui souffrent de dystrophie musculaire ou d'une maladie systémique. Selon le site ­Gazeta.ru, le scientifique aurait déjà trouvé un volontaire prêt à se faire couper la tête – Valeri Spiridonov, 30 ans, atteint d'une grave maladie dégénérative.

Ses collègues ont à la fois répondu avec dérision et préoccupation. De sorte à ne pas être associés à son nom, plusieurs d'entre eux ont refusé de commenter le projet du scientifique. Néanmoins, pour tous les acteurs du secteur médical, l'homme est déjà enterré jusqu'au cou.

Rory Tolan

PROJET HYPERDÉMOCRATIQUE POUR L'ANGLETERRE

Photo de Justin Tails/AFP/Getty Images.

Katharine Hamnett, célèbre styliste punk anglaise, participe au lancement d'un projet politique radical intitulé MyMP. La campagne est menée par Richard Wilson, conseiller de l'ONU, et vise, dit-il, à « mettre les électeurs au premier plan ». Si les députés soutiennent le projet, MyMP s'assurera qu'ils s'appuient activement sur leurs électeurs durant leur mandat. Lancé en mars, le programme a déjà reçu le soutien de Zac Goldsmith, député conservateur.

Comme la plupart des bonnes idées, MyMP est né dans un bar, juste après le référendum en Écosse de l'an dernier. « Certains d'entre nous étaient frustrés qu'à l'ère d'internet, nos députés ne nous aient même pas demandé notre opinion sur les votes au Parlement, explique-t-il. Ce n'est pas normal. J'ai donc décidé de me poser en alternative aux partis traditionnels. »

Hamnett – qui a fait sa renommée avec ses tee-shirts larges bardés de slogans politiques subversifs dans les années 1980 – a rejoint MyMP plus tôt cette année. « Elle s'est impliquée dans tous les domaines : le design du logo, la préparation de la campagne et la production du tee-shirt "Autonomie", explique Wilson. Je ne suis pas sûr que MyMP aurait décollé sans elle. »

Jack Mills